La Carter dépendance

Daniel Carter fêtera dans deux semaines sa 50e sélection avec les All Blacks. Depuis ses débuts, il a rarement connu le goût de la défaite et rarement déçu. Pièce maîtresse du jeu des Néo-Zélandais, Dan Carter a tenu à bout de crampons une équipe qui se reposait entièrement sur lui. Même s'il a su gérer la pression et être à la hauteur des espérances, Carter n'a pu à lui seul, sauver son équipe d'une première défaite à Dunedin face aux Sud-Africains.

Sa prégnance sur une formation privée de plusieurs joueurs clés comme McCaw, mais encore Williams, sorti après une petite demi-heure de jeu, peut être assimilée à une dépendance. Déjà quelques mois avant le dernier Mondial, sa relative baisse de régime avait grandement inquiété, car certains observateurs commencent à croire que les Blacks sans un Carter inspiré ne sont plus les Blacks.

Ce talentueux ouvreur de 28 ans, très prochainement membre du squad de l'Usap, alimente à merveille le jeu de son équipe. Même s'il a échoué dans ses deux tentatives de drops samedi dernier pour arracher la victoire aux Sud-Africains, il a su de nouveau évoluer malgré une énorme pression défensive.

Pour certains, ces échecs dans ses deux coups de pied ne seraient pas de sa responsabilité, mais bien des siens qui n'ont pas su le mettre dans les meilleures conditions pour passer le ballon entre les perches. Et là, pour le coup, tout le monde rappelle le manque de maîtrise dans la gestion du jeu lors du quart de finale perdu face aux Bleus en octobre dernier en quart de finale de Coupe du monde... Certes, Carter sera de retour à temps de son année sabbatique et catalane pour évoluer dans les Tri Nations 2009, mais il ne jouera pas éternellement à ce niveau et il faut déjà commencer à penser à demain. Être trop dépendant d'un seul homme est souvent très dangereux pour une équipe, même quand on s'appelle les All Blacks.

Le prochain match des All Blacks est prévu pour dans deux semaines, le 26 juillet, à Sydney, face aux Wallabies.