L'Australie l'a fait !

Les Wallabies ont prouvé que les All-Blacks étaient des hommes avec, certes, beaucoup de hauts mais aussi quelques bas. A Melbourne, les Néo-Zélandais (quatre défaites en 41 matchs depuis le mondial 2003) sont tombés. Ils ont mis un genou à terre au moment où plus personne ne s'y attendait : à l'heure de jeu.

La soixantième minute, quand le physique prend le pas sur la tactique, a été fatale aux Blacks, pourtant maîtres dans l'art d'étouffer leurs adversaires dans la dernière demi-heure. Les Sud-Africains en font encore des cauchemars. A 15-6 en faveur des Néo-Zélandais avant d'entamer les trente dernières minutes, les chances australiennes étaient quasiment nulles, surtout que le jeu proposait par les coéquipiers de Gregan était triste, lent et trop facile à contrer pour la muraille noire.

Beaucoup de fautes

C'était sans compter sur l'expulsion temporaire du pilier Carl Hayman par un arbitre soucieux de faire respecter la règle dans les rucks. En supériorité numérique, Les Australiens arrivaient enfin à faire reculer les Blacks dans l'axe. La sanction ne tardait pas à tomber. L'ailier Ashley-Cooper résistait à trois plaquages, après une percée de Larkham, pour aplatir en coin. Revenus à deux points des invincibles Blacks, les Australiens commençaient à croire à l'impensable.

Plus incisifs à l'impact, ils perturbaient des Néo-Zélandais tourmentés. Mortlock, le meilleur joueur sur la pelouse, écartait son adversaire direct et accélérait sur trente-cinq mètres. Entourés par les Blacks, il arrivait à passer les bras pour transmettre à l'intérieur à Staniforth qui plongeait sous les poteaux. En huit minutes, les Wallabies avaient réussi à retourner la situation.

Les Blacks étaient punis de leur domination stérile et de leur suffisance dans le jeu. Les Néo-Zélandais pensaient se diriger vers un nouveau succès facile. Après une entame de match réussie et l'essai de Tony Woodcock dès la troisième minute de jeu, ils marquaient le pas pour attendre les Wallabies. A la vingt-cinquième minute, ils réalisaient le break sur leur seul grand mouvement de la partie. Gear profitait d'un bon travail de McAlister pour aplatir en coin. Puis les Blacks sont tombés dans l'à peu près. Beaucoup de fautes de mains, beaucoup de fautes tout court. Ils ont longtemps pensé que l'abattage défensif de leur troisième ligne suffirait pour signer un deuxième succès dans ce Tri Nations 2007. C'était sans compter sur la révolte des Wallabies.