Urios prolonge : "Oui, j'ai eu des doutes mais j'ai encore des choses à donner et à prendre"

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TRANSFERTS - Christophe Urios s'est exprimé mardi matin pour commenter l'annonce de la prolongation de son contrat pour deux saisons supplémentaires. Le manager de l'UBB a expliqué les raisons de son choix ainsi que le contexte de cette décision attendue par tous les supporteurs de l'UBB. Beaucoup l'espéraient tout en craignant jusqu'au dernier moment un revirement.

Comment il a pris sa décision

" Je me pose plusieurs questions. Trois, en fait. Est-ce que je suis l'homme de la situation ? Ai-je toujours les ressources pour faire grandir le club et par conséquent, moi-même ? En clair, j'ai besoin de vibrer. Ceci est essentiel. Sans ça, je n'aurais même pas examiné les autres questions. Deuxième chose : est-ce que le club peut continuer à progresser ? Il était important de connaître l'ambition de Laurent (Marti) et son avenir. En 2019, c'est en grande partie pour lui que je suis venu à Bordeaux. Nous avons parlé de formation et de recrutement.

Après, est arrivée la question du contrat et de ma famille, en toute logique. Je dis ça pour expliquer que ma décision n'est pas le fruit du hasard, d'une victoire ou d'une bonne dynamique. "

Le contexte

" Je me suis mis en danger quand j'ai dit que je prendrai ma décision en décembre et non en fin de saison. Ce n'est pas facile car il me restait un an et demi de contrat. Et ce n'est pas facile, il peut se passer tellement de choses. Mais il fallait donner une impulsion. Nous parlons de ça avec Laurent depuis la fin de la saison dernière, nous en avons reparlé en septembre. C'est là que j'ai parlé de la fin de l'année civile.

L'ancien manager castrais restera donc au minimum trois saisons de plus sur le banc de Bordeaux.https://t.co/9hQqCoxkng

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) December 20, 2021

Ce qui m'a affecté c'est que, à cause de cette situation-là, nous avons manqué le recrutement d'un joueur. Il est normal que les joueurs cherchent à savoir par qui ils seront entraînés. Pour moi, ce n'était pas concevable. Cet événement fut un élément déclencheur : ou je restais, ou je m'en allais. Mais il fallait que les idées soient claires. Décembre me paraissait une bonne date, même si j'ai pris un risque. "

Les alternatives

" Je suis fier de cette décision. Mais elle n'était pas facile à prendre. Il faut comprendre que je ne travaillais pas dans l'alternative. Je veux dire : ceux qui travaillent pour moi n'étaient pas en train de chercher des clubs à la place de Bordeaux. J'ai dit à mon agent : " on ne cherche pas ailleurs, j'ai juste besoin de savoir si je reste à Bordeaux ou pas ". Je n'ai pas réfléchi sur les choix possibles de tel ou tel contrat avec tel ou tel club. A Castres, c'était pareil. Mon président me poussait à prolonger, mais je ne sentais pas le truc. Je n'avais déjà aucune alternative, je partais pour rien. Ca demande du courage et des responsabilités fortes au niveau de ma famille. Ces décisions sont difficiles car elles se prennent par rapport à soi-même. "

Le bilan

" D'abord, il y a eu toute cette période difficile à cause du Covid. Dans ma décision ça a joué. Si je fais le bilan de ces trois saisons à Bordeaux, je trouve que ma première année fut merveilleuse. J'étais très déçu de ma dernière année à Castres, Bordeaux était déçu de sa dernière saison avec une dernière lourde défaite à La Rochelle. Nous étions tous les deux un peu boiteux, il y a eu une vraie fusion. Ensuite, ça s'est arrêté. Pas facile à accepter. Le Covid a ralenti le projet et l'a même stoppé dans certains secteurs. Depuis ce qu'ont peut appeler "l'après-covid", on a besoin de repartir sur l'union et sur le territoire. En fait, j'ai besoin d'être au centre du projet, sinon je m'ennuie et si je m'ennuie, je m'en vais. "

Top 14 - Christophe Urios (Bordeaux)
Top 14 - Christophe Urios (Bordeaux)

La fierté

" Je suis fier d'avoir obtenu la confiance de Laurent (Marti). J'aime travailler avec lui parce que c'est fluide. On se dit les choses quand ça ne va pas. Je suis fier aussi de pouvoir m'appuyer sur mon staff. La première année fut une vraie fusion, la deuxième nous a donné des moments difficiles, mais on a fait bloc. En ce moment, la Covid crée un peu de tension. Je suis fier de travailler avec eux car nous nous améliorons ensemble. Je suis fier aussi car j'aime le groupe de joueurs. C'est un groupe fantastique, travailleur et avec de la bienveillance. On a passé des caps et on cherche avec Laurent (Marti) à l'améliorer en permanence. J'ai encore des choses à donner et à prendre. "

Les défis

" Le premier levier sera l'identité du groupe. Travailler sur la culture de la gagne, car ce groupe n'a encore rien gagné. Mais il faut gagner et plaire, je crois au rugby d'émotion. A Bordeaux, c'est essentiel. Je compte travailler sur le projet sportif global, former des joueurs pour qu'ils intègrent l'équipe professionnelle. Et puis, j'aimerais éduquer des leaders. J'aimerais que le conseil des sages soit issu de notre formation et que le capitaine aussi soit issu de notre formation. Pour ce club, ça serait une grande réussite. J'aimerais aussi reprendre le travail sur le territoire. Laisser un esprit UBB encore plus fort. "

Le public

" Il faut donner encore plus à notre formidable public. Il est formidable, vraiment, en nombre et en qualité. Il est jeune. Et je trouve qu'il est en demande. Je ne sais pas si c'est l'effet covid, mais je suis frappé par ça.

Top 14 - Union Bordeaux-Bègles
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Son staff

" Pour le moment, on n' a pas parlé de leur avenir. Mais c'est une volonté. J'ai pris ma décision en la partageant avec ma famille. Mais je n'en ai pas parlé avec mon staff. Ils l'ont appris hier, lundi, à 17 heures par courriel. Je ne voulais pas me polluer l'esprit avec des discussions, ça devait venir de moi. Frédéric Charrier est plus qu'un ami, il fait partie de ma famille. J'au une confiance aveugle en lui. Je n'ai aucune raison de ne pas continuer l'aventure avec lui, sauf évidemment si lui voulait partir pour un autre projet. Quant à Julien (Laïrle), je le découvre, ça se passe très bien. A partir de maintenant, j'aurais des discussions avec eux pour voir comment ils se positionnent. "

Ses doutes

" Oui, j'ai eu des doutes. J'ai fait une liste de dix raisons qui me posaient question. Avais-je la motivation, le club allait-il évoluer ? Pouvais-je donner plus à ce groupe ? Je n'ai pas que le rugby dans ma vie, même si c'est ma priorité numéro un. Mais est-ce que ma famille se plaît à Bordeaux ? La vie à Bordeaux ? Le rugby dans une grande ville ? Le rugby n'est pas à Bordeaux comme il l'était à Bourgoin, à Castres ou à Oyonnax. A Bordeaux, je voyais qu'il y avait quelque chose de fort. Au départ, je voyais Bordeaux comme une ville de foot, elle l'est un peu moins. Et j'espère que dans deux ans, elles le sera encore moins. J'ai compris que dans une grande ville, les gens veulent vivre des émotions. "

La prolongation de Matthieu Jalibert

" J'y étais sensible, mais elle n'a pas été décisive dans ma décision. Je n'ai pas re-signé pour ça. Vous savez, à Castres, j'ai perdu Antoine Dupont et Richie Gray la même année. On me disait : "C'est pas possible !". Et l'année d'après, nous avons été champions. Regardez, ici, avec les cas de Semi Radradra et surtout de Baptiste Serin. Quand je suis arrivé, on me parlait de son départ, on me disait : "C'est dommage" et regardez le résultat, le club n'a jamais été aussi bon que depuis qu'il est parti. Pas à cause de lui. Je dis juste qu'on a trouvé une autre dynamique. Mon projet ne repose pas sur un homme. On m'a dit : "Vous allez voir l'an prochain, sans Semi Radradra ou sans Blair Connor." Ca me faisait doucement rigoler. "

Top 14 - Matthieu Jalibert - UBB
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La perspective de l'équipe de France qui s 'éloigne

" Je n'ai jamais dit que c'était un rêve. Je n'ai qu'un rêve : acheter un domaine dans le Minervois. Je serais prétentieux de dire que je signe comme-ci ou comme-ça en pensant à l'équipe de France dans le futur. Dans mes contrats, il n'y a jamais de clause. Quand j'ai signé à Castres en 2015, alors que j'étais encore à Oyonnax et que le CO était en difficulté et risquait de descendre, Pierre-Yves Revol m'a appelé et m'a dit : "Nous ne sommes pas sûrs de nous maintenir. Si tu veux, on déchire notre pré-contrat. Tu es libre." J'ai dit non. Si le club avait été relégué en Pro D2, je n'aurais pas changé d'avis. Je venais pour le projet de Castres. Aujourd'hui c'est pareil. "

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