Montpellier - Ruiz : "On ne peut résumer la discipline au total de pénalités subies"

  • Alexandre Ruiz - Montpellier
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TOP 14 - L’ancien arbitre Alexandre Ruiz, devenu entraîneur adjoint du MHR, a voulu faire une mise au point sur la question de la discipline après le match Montpellier-Perpignan. Pour lui, le nombre total de pénalités subies par une équipe n’explique pas tout.

Ce vendredi, après le match Montpellier-Perpignan, Alexandre Ruiz est venu s’exprimer en conférence de presse. Fait assez inhabituel pour l’ancien arbitre international, passé dans le staff du MHR.

Il a fait une mise au point sur la question de la discipline, un assez long laïus qui se voulait une réponse. à divers commentaires sur le nombre de pénalités concédées par son équipe . Un échange assez fructueux en fait, que nous avons analysé comme une défense de sa mission et de celles des autres anciens arbitres qui aident les diverses équipes de Top 14.

En fait, Alexandre Ruiz n’a pas apprécié de lire que le MHR avait été "grossièrement indiscipliné" face aux Ospreys en Coupe d’Europe (10-21, le 17 décembre).

"Ceci est un raccourci trop simpliste. Pour les commentateurs, la discipline se résume à la question de nombre total de pénalités subies. C’est une erreur de voir les choses comme ça. Je rappelle que la France contre l’Afrique du Sud à Marseille a subi plus de quinze pénalités plus un carton rouge (Antoine Dupont, NDLR) et les Bleus ont tout de même gagné le match. Le raccourci du nombre est un non-sens. Ce qu’il faut regarder, c’est les domaines où il y a de la récurrence. Contre les Ospreys, nous avons été pris dans l’engagement, nous n’étions pas invités, je le reconnais. Mais on ne peut pas résumer cette rencontre tout de suite à une équipe grossièrement indisciplinée. Je trouve ça trop minimaliste Ce jour-là, nous avons pris sept pénalités sur quinze en conquête, mais aujourd’hui contre Perpignan, nous avons redressé la barre."

Pour Alexandre Ruiz, ces pénalités en conquêtes sont aussi le fruit de l’engagement mis par les joueurs, leur organisation aussi. "Regardez, le match de l’USAP aujourd’hui. Cette équipe travaille avec Mathieu Raynal dont je suis très proche. C’est la sixième équipe la moins pénalisée du Top 14, mais aujourd’hui, elle a été dominée, elle a pris autour de quinze pénalités contre nous. Est-ce la faute de Mathieu Raynal ? Je ne pense pas ; il y a plein de paramètres qui expliquent ça, des arguments techniques, de l’engagement, de l’envie, je ne sais pas."

Non à la conception fourre-tout de la discipline

On a senti dans ses propos une volonté de tordre le coup à une vision "fourre-tout" de la discipline. On a compris son intervention comme l’idée que "le jeu de demande fautes", selon l’expression consacrée. Et qu ‘en rugby, une équipe dominée techniquement, mentalement ou physiquement sera toujours plus sanctionnée, comme par fatalité. Il a néanmoins reconnu que son équipe était plus pénalisée au niveau européen qu’au niveau national.

Le MHR a subi quinze sanctions contre les London Irish et la même chose contre les Ospreys. Alexandre Ruiz a donc travaillé avec ses hommes sur la façon de sortir de la zone plaqueur-plaqué, arbitrée très différemment. "Je ne suis pas un sorcier, ça nous a pris trois semaines pour nous adapter."

Puis il a repris en guise de conclusion : "Mais sui a défini cette norme de dix pénalités par match comme le seuil qu’il ne faut pas dépasser ? D’où sort-il ? Pourquoi pas onze ? Pourquoi pas neuf ? Si c’est dix dans ses 22 mètres, ça donne au moins trente points potentiels à l’adversaire, plus de possibles essais. Dix dans le camp adverse, n’ont pas le même impact. Il y a un ratio espace-temps à prendre en compte. L’an passé à Montpellier nous avons vécu une saison à 10, 6 de moyenne, là nous sommes à 11, 3."

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