Urios, l'homme qui a transformé l'UBB

  • Top 14 - Christophe Urios et Matthieu Jalibert (Union Bordeaux-Bègles)
    Top 14 - Christophe Urios et Matthieu Jalibert (Union Bordeaux-Bègles)
  • Champions Cup - Matthieu Jalibert (Bordeaux-Bègles) face à Romain Ntamack (Toulouse)
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Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Arrivé en Gironde il y a deux saisons et demi, Christophe Urios a incontestablement fait passer un cap à l'Union Bordeaux-Bègles. Autrefois club irrégulier, incapable de se qualifier en phases finales, l'UBB est devenu aujourd'hui un ogre, craint par tous, qui regarde yeux dans les yeux les favoris au titre. Retour sur ce changement de dimension.

"Le premier levier sera l'identité du groupe. Travailler sur la culture de la gagne, car ce groupe n'a rien gagné encore". Au lendemain de sa prolongation de contrat avec l'UBB, Christophe Urios fixait déjà les défis qui s'offraient à lui en renouvelant son bail en Gironde. Il le sait : depuis le retour du club dans l'élite, il y a quasiment dix ans, Bordeaux-Bègles n'a rien gagné. Pire, les Bordelais ont attendu très longtemps avant de découvrir ne serait-ce que les odeurs des phases finales. Allant de déceptions en déceptions, ils échouaient chaque année de peu, et ne sont finalement parvenus à atteindre ce premier palier qu'après l'arrivée de l'ancien manager d'Oyonnax.

Des débuts en fanfare

Dès sa prise de pouvoir en Gironde en fait, il s'est senti qu'un effet Urios avait secoué la maison bordelaise. En 2019, le coach fraîchement débarqué de Castres a directement accompli ce qu'aucun de ses prédécesseurs n'avait fait : faire de l'UBB un cador. Profitant notamment de la coupe du monde et de la présence de quelques stars dans l'effectif comme Santiago Cordero et surtout Semi Radradra, Urios a fait de Bordeaux un leader incontesté du Top 14 jusqu'à la fin du mois d'avril. Surtout, il a totalement changé la face de cette équipe pourtant en difficulté l'année précédente, sous l'égide de Joe Worsley. Auparavant frileuse à l'extérieur, l'UBB parvenait à décrocher des succès de prestige sur la pelouse du Racing 92, de Castres ou de Clermont.

Le manager de l'UBB a expliqué les raisons de son choix ainsi que le contexte de cette décision attendue par tous les supporters.
Beaucoup l'espéraient tout en craignant jusqu'au dernier moment un revirement.https://t.co/NG6LOdiX0J

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) December 21, 2021

Favoris pour le titre cette année-là, les Bordelais ont été finalement stoppé par la seule chose contre laquelle ils ne pouvaient se battre : l'épidémie de Covid-19 et l'arrêt prématuré d'un championnat sans vainqueur. Même sans titre, Urios avait fait tout de même quelque chose d'énorme lors de cette première année de mandat. L'UBB avait eu le déclic et on savait maintenant que cette équipe pouvait rivaliser pour le titre. C'est d'ailleurs cette saison-là qui a permis à l'UBB de se faire une vraie renommée. Malgré la perte de Radradra, les Girondins devenaient même favoris au titre pour la saison 2020-21, comme en témoigne un sondage fait par Midi Olympique auprès des entraîneurs de Top 14, juste avant le début de la saison.

Une saison à trois demi-finales

Et au final, lorsqu'on fait le bilan de cette saison sans public, arme si particulière à Bordeaux, il n'a pas manqué grand chose à l'UBB pour aller au bout dans toutes les compétitions jouées. Déjà, il y avait cette demi-finale de Challenge Cup (l'édition 2019-20 s'achevait en début de saison suivante à cause de la crise sanitaire) et une malheureuse défaite au terme d'un match de très haut-niveau face à Bristol. Ensuite, alors qu'on commençait à évoquer le mot malédiction, Bordeaux a enfin connu les phases finales. Vainqueurs de Clermont en barrage, les Bordelais ont tout de même échoué en demi-finale de championnat, face à l'intouchable Stade toulousain. Même résultat en demi-finale de Champions Cup,, toujours face à Toulouse.

Champions Cup - Matthieu Jalibert (Bordeaux-Bègles) face à Romain Ntamack (Toulouse)
Champions Cup - Matthieu Jalibert (Bordeaux-Bègles) face à Romain Ntamack (Toulouse)

Plus seulement une équipe sexy

Même s'il perdait face à son rival Ugo Mola, Urios parvenait à hisser l'UBB au niveau de Toulouse et tout cela faisait encore basculer le club du président Marti dans une autre dimension. L'UBB avait maintenant les armes pour battre n'importe qui, et surtout, lors de n'importe quelle schéma de rencontre. Depuis les années Etcheto, l'UBB est reconnue comme une équipe joueuse, douée dans le désordre et capable de créer du déséquilibre par son envie d'écarter les ballons. Sans pour autant voir perdre cette identité de jeu, Urios l'a fait évoluer pour que les siens aillent maintenant aussi chercher les succès "moches", ceux qui font avancer. "Il faut gagner et plaire, je crois au rugby d'émotion. A Bordeaux, c'est essentiel", lançait-il d'ailleurs.

Maintenant, seuls l'expérience et la réussite semblent encore manquer parfois aux Girondins. Mais grâce à son management dont il tient beaucoup, Urios a fait de ce Bordeaux une machine de guerre. Un statut qui se confirme cette saison puisque le club est de nouveau en tête du championnat après avoir triomphé de la bête noire toulousaine. Alors finalement, la prolongation de contrat d'Urios est somme toute logique. À la manière du vin que le manager affectionne tant, Bordeaux séduit de plus en plus par son goût raffiné. Mais avant d'avoir une saveur d'exception, il doit encore mûrir et décrocher des récompenses, sans quoi le travail grade le goût bouchonné de l'inachevé. L'histoire entre Urios et Bordeaux était encore inachevée et la transformation du club par son manager n'est pas encore finie, car comme il aime le dire : "Être meilleur ne s'arrête jamais".

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