AB Zondagh : "Je serai éternellement reconnaissant au Stade toulousain"

  • Alan-Basson Zondagh (Stade toulousain)
    Alan-Basson Zondagh (Stade toulousain)
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TOP 14 - AB Zondagh fut l’un des artisans du légendaire doublé du Stade toulousain la saison dernière où il occupait auprès des pros le rôle d’entraîneur des skills. Une saison de tous les succès qui a convaincu l’Ecosse de lui confier le poste d’entraîneur de l’attaque voilà quelques jours, signifiant par là la fin de sa collaboration avec Toulouse. Un club qu’il quitte à grands regrets...

Comment s’est passée votre prise de contact avec la sélection écossaise ?

Pendant mes vacances, alors que j’étais rentré en Afrique du Sud, Greg Townsend m’avait déjà appelé une première fois. Il était lui aussi en Afrique du Sud mais dans la bulle sanitaire des Lions, donc nous n’avions parlé que par téléphone. C’en était resté là. J’avais donc démarré comme prévu la saison avec le Stade mais, pendant notre stage à Font-Romeu, Greg Townsend m’a rappelé. Cette fois, nous sommes rests un plus long moment ensemble au tépléphone. Il m’a expliqué que Mike Bleir devenait l’entraîneur principal d’Edimbourg à la place de Richard Cockerill, et qu’il comptait sur moi pour devenir entraîneur de l’attaque de la sélection écossaise à ses côtés, tout en contribuant au développement technique des joueurs en-dehors des camps d’entraînement. Sa vision de ma mission était en outre très proche de celle que j’occupais au Stade, où nous décidions ensemble des plans d’attaque avec Ugo Mola, Clément Poitrenaud et Jean Bouilhou.

Avez-vous hésité ?

J’ai réfléchi. Je me suis d’abord dit que, vis-à-vis du club, ce n’était pas exactement le bon moment puisque la préparation du Stade venait de commencer. Je sais en outre tout ce que je dois à ce club, sans qui je n’aurais probablement jamais eu pareille opportunité. Mais d’un autre côté, je me suis dit que la chance d’évoluer au niveau international est quelque chose qui ne se refuse pas...

Ensuite ?

J’ai demandé à voir Ugo. Je ne vous apprends pas que l’actualité du Stade a été très chargée ces dernières semaines. Quand je lui ai dit que c’était assez urgent, il m’a répondu : "OK, on en discute ce soir". Le soir venu, finalement, il avait d’autres choses à faire et a repoussé au lendemain matin. Moi, je stressais un peu, car je craignais qu’il apprenne par d’autres voix que l’Ecosse m’avait appelé, et je tenais vraiment à l’en informer face à face. Mais quand je le lui ai annoncé, à ma grande surprise, sa réaction a plutôt été enthousiaste, en me rassurant sur le fait qu’il s’agissait d’une très belle opportunité. Il m’a juste demandé de dire à Gregor Townsend de l’appeler directement, ce qu’il finalement a fait. J’ai commencé à le comprendre lorsque j’ai vu que d’autres mecs du staff commençaient à faire des choses qui m’étaient dévolues par le passé, même s’ils m’assuraient que ce n’était qu’un hasard (sourire).

Après Kolbe, un Sud-Africain de plus quitte le Stade toulousain ?https://t.co/2acP774Qgn

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) August 29, 2021

Restait néanmoins à convaincre Didier Lacroix de vous libérer...

C’est ça. Le mercredi, Ugo m’a dit : "maintenant viens, on doit parler avec Didier". La encore, je stressais un peu, je craignais que le club fasse des difficultés. Mais au contraire, Didier m’a lui aussi félicité, en m’assurant qu’il était très fier et très heureux pour moi, très content aussi du travail que j’avais pu effectué. En revanche, comme j’étais sous contrat et un peu dans le même cas que Cheslin Kolbe, Didier m’a bien fait comprendre que le Stade ne comptait pas déroger à sa politique en me libérant gratuitement. Mais les négociations avec la Fédération écossaise se sont manifestement bien passées, et un accord a rapidement été trouvé.

Quand avez-vous informé les joueurs de votre départ ?

Après notre match amical contre Toulon. Ça a été beaucoup plus fort et émouvant que ce que j’aurais pu imaginer, j’ai eu beaucoup de gentils mots de la part des joueurs, j’en ai même pleuré dans le vestiaire. Ça a été un rêve que d’entraîner cette équipe et aujourd’hui, je n’ai que des mercis à dire. Merci à Clément Poitrenaud d’avoir parlé de moi, merci à Ugo Mola qui a cru en moi, merci à Didier Lacroix qui a pris le risque d’aller chercher un entraîneur étranger pratiquement inconnu dans son staff. Je serai éternellement reconnaissant vis-à-vis du Stade toulousain, à tel point que je ne saurai pas comment lui montrer. Je peux juste le lui dire, de toutes mes forces. J’ajoute que je ne suis pas inquiet. La philosophie du club, c’est : adaptation, créativité, vitesse. Je sais que Toulouse va très bien continuer à se débrouiller sans moi et continuer à gagner beaucoup de titres.

Effet collatéral, vous allez maintenant être amené à affronter en sélection des joueurs que vous avez entraîné en club. Sacré avantage...

Oui et non… (rires) Comme je le disais à Clément Poitrenaud, il vaut mieux ne pas connaître les adversaires qu’on affronte car quand on les connaît trop bien, on s’inquiète beaucoup plus. Pour les avoir côtoyés de près, je sais très bien que des Dupont, Ntamack, Marchand, Ramos, Cros, Baille, Ramos, c’est ce qui se fait de mieux. Et quand tu connais leur mentalité, c’est encore pire...

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