Mermoz : "Boudjellal se faisait juste un kiff en alignant des stars"

Par Rugbyrama
  • Mourad Boudjellal et Maxime Mermoz
    Mourad Boudjellal et Maxime Mermoz
  • Maxime Mermoz et Ma'a Nonu sous les couleurs de Toulon
    Maxime Mermoz et Ma'a Nonu sous les couleurs de Toulon
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Interrogé dans le cadre du duel de la semaine entre Ma'a Nonu et Gaël Fickou, Maxime Mermoz s'est livré en expliquant son rapport avec le double champion du monde All Blacks lors de son passage sur la Rade. Finaliste malheureux du Top 14 en 2016 et 2017, le centre français ne garde pas un souvenir impérissable de son duo avec Nonu. Interview.

Quelles sont les qualités et les défauts de Ma'a Nonu ?

L’aura qu’il a est incroyable. Il est très respecté par ses coéquipiers du fait de sa carrière. Malgré son âge, il reste en forme, il est très puissant et à une bonne lecture du jeu. On a pu voir que dès son premier match à son retour de Toulon, il n’hésite pas à jouer au pied pour trouver des solutions. C’est un joueur a fort impact. Ma’a, il peut être nonchalant et puis d’un coup, un changement de rythme, une décision et vous êtes mort. Concernant ses défauts, Nonu voulait, fut un temps, un peu trop jouer tout seul et prendre le jeu à son compte. Je ne sais pas si c’était des consignes qu’il avait reçu mais je le trouvais pas assez altruiste par moment.

Même question concernant Gaël, que vous avez connu jeune au RCT.

ll est assez complet, il a plus de vitesse et il est dans une phase où il est en pleine confiance. Il sait jouer à plusieurs postes, il sait jouer en évitement et après-contact et on voit qu’il prend aussi le jeu à son compte dans des petits jeux au pied de pression. Les deux joueurs ne sont pas sans cesse dans l’utilisation de leur physique pour avancer mais ils sont tout le temps la tête levée pour essayer de trouver des solutions et de faire vivre le ballon. Gaël, lui, a toujours su rester humble, je l’apprécie beaucoup. Aujourd’hui, si on veut chipoter, je dirais qu’il doit essayer de garder plus de constance dans l’agressivité. Avant d’avoir cette belle période avec Galthié, il a eu un petit temps où il lui a fallu retrouver de l’agressivité pour rejouer au ballon à son meilleur niveau.

Je sais ce que c’est que d’être dans un environnement où te considère toujours comme "le petit jeune". Certains essayent de te maintenir en-dessous d’eux et ralentissent ta progression

Justement, comment jugez-vous sa progression aujourd'hui avec le recul ?

J’étais à Toulon et on s’est croisé là-bas. Il est sorti de son cocon assez jeune et c’est bien pour lui. Il a vite franchi le cap même si pendant un petit moment il a connue une période assez compliquée à Toulouse mais ça correspondait aussi aux difficultés générales du club. Je pense qu’il a bien fait de changer d’environnement selon moi. Je sais ce que c’est que d’être dans un environnement où te considère toujours comme "le petit jeune". Certains essayent de te maintenir en-dessous d’eux et ralentissent ta progression. Gaël a su, avec humilité et sourire, s’imposer pour faire en sorte que personne ne lui dise "C’est bon maintenant c’est à ton tour". Non, c’est lui qui a saisi sa chance en observant beaucoup. Ses qualités physiques, il les avaient jeune, c’est comme ça, certains ont de la chance à 17 ou 18 ans ils sont prêt physiquement, mais la maturité il l’a acquise en observant. Il a mangé son pain noir quand c’était un peu plus délicat à Toulouse et, l’aubaine du Stade français, a fait qu’ils ne l’ont pas recruté comme un jeune prometteur mais dans le but d’en faire un cadre. Pour moi le sport, c’est comme la vie de manière générale, c’est surtout psychologique.

Maxime Mermoz et Ma'a Nonu sous les couleurs de Toulon
Maxime Mermoz et Ma'a Nonu sous les couleurs de Toulon

Vous avez aussi joué avec Nonu au RCT, quel souvenir gardez-vous de votre duo ?

Avec lui en tant que coéquipier, j’ai le souvenir que lorsqu’il est arrivé en France on a voulu nous mettre en concurrence. Je trouve que c’était de la concurrence déloyale parce que c’était le président (Mourad Boudjellal ndlr) qui se faisait juste son kiff d’aligner des stars, sans qu’on joue bien collectivement. Je n’ai pas pu kiffer jouer à côté de lui vraiment, même si on a fait quelques matches intéressants avec une demi-finale à Montpellier où c’était sympa mais bon… Il venait d’arriver en France, il n’était pas encore libéré...

Vous vous entendiez mieux avec Fickou ?

Oui ! Avec Gaël c’était vraiment un plaisir. J’ai toujours aimé jouer avec des numéros 13, ou quand j’étais 10 avec des centres, avec lesquels on pouvait déjà discuter en dehors du terrain pour pouvoir faire en sorte que sur le terrain tout soit facile.

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