Messam : "J'ai beaucoup appris cette saison"

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    Top 14 - Liam Messam (Toulon) contre Lyon
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TOP 14 - Souriant et disponible, Liam Messam s'est posé à nos côtés, avec son short de la franchise NBA Les Los Angeles Clippers "c'est mon équipe ça ! Toi aussi ?", s'est-il questionné plein de malice, avant de livrer son sentiment sur sa première saison en France, son rôle au RCT ainsi que l'actualité tragique qui a touché son pays.

Rugbyrama : Avec un peu de recul comment analysez-vous la défaite face à Montpellier ?

Liam Messam : C'est vraiment frustrant. Durant la première période nous avons bien joué et cela en équipe. Et en seconde mi-temps, nous avons tout simplement arrêté de jouer et ainsi laissé Montpellier revenir dans le match. C'est vraiment beaucoup de frustration. Mais il faut en tirer quelque chose et continuer d'apprendre de ce genre de rencontre et surtout de nos erreurs.

Ces deux visages de l'équipe, est-ce un problème mental, physique ?

L.M. : C'est ce que j'aimerais comprendre. C'est ma première année en France, j'essaie encore de connaître la façon de fonctionner des gars, mais je pense que le problème est mental. Nous travaillons vraiment dur ici pour être bien physiquement, pour être prêts durant les matchs. Il nous faut améliorer cet aspect mental. Mais nous sommes encore une jeune équipe, avec des joueurs qui ont 19 ou 20 ans. Tout le monde va apprendre de ce genre de situation pour ne pas les revivre, où alors savoir rebondir si cela se présente à nouveau.

Ce n'est pas la première fois que cela arrive cette saison, mais il faut vite basculer car désormais c'est un déplacement à Lyon qui se présente.

L.M. : C'est le rythme de la compétition ici. Les saisons sont très longues et là nous devons enchaîner avec encore un rendez-vous important pour le club. Par respect pour le club et les coéquipiers, nous devons tout faire pour bien préparer ce prochain match et tout donner.

Ici les saisons sont longues (…) c'est un challenge intéressant à mon âge


C'est votre première saison ici, une saison compliquée pour Toulon. Comment vivez-vous cela ?

L. M. : C'est une expérience très intéressante à vivre pour moi. J'ai beaucoup appris durant la saison, que ce soit sur la façon de percevoir le rugby ici en France, de gérer son corps car la saison est très longue. En Nouvelle-Zélande tu travailles pour faire un sorte de monter progressivement et d'atteindre un pic de forme au moment des échéances, ici ce n'est pas vraiment possible, tu dois gérer tes efforts tout au long de l'année, pour être performant semaine après semaine. J'apprécie ce challenge même si c'est difficile. Mais notamment à mon âge, c'est intéressant de vivre cela. Je fais en sorte de m'adapter du mieux possible et de tout donner. C'est ce que j'ai toujours fait durant ma carrière, avec les Chiefs, les All-Blacks ou ici à Toulon, j'essaie de donner mon meilleur pour mes coéquipiers et le maillot que je porte.



Vous évoquez votre âge. De part votre expérience avez-vous un rôle particulier au sein de cet effectif rajeuni ?

L.M. : J'essaie d'aider ces joueurs à grandir et progresser sur et en dehors du terrain. C'est vraiment encourageant et motivant de voir ces jeunes talents ici à Toulon. Ils apprennent et deviennent meilleurs. Et l'équipe en sortira grandie, nous constatons déjà des changements au fil des semaines. Il faut continuer de travailler dur, mais les gars ont compris cela. Je suis vraiment fier de ce groupe, nous nous aidons à progresser les uns les autres. Ce n'est pas toujours facile dans cette saison où nous avons parfois déçu, avec des défaites et de mauvaises performances, mais tout le monde a continué de travailler dur.

Jouer 6 ou 8, les rôles sont similaires. 7 ? C'est une autre histoire


Sur le plan personnel, vous avez beaucoup joué en numéro 8 avant de retrouver le poste de flanker ces dernières semaines. Comment appréhendez-vous cela ?

L.M. : Pendant une grande partie de ma carrière, j'ai joué flanker et notamment numéro 6. Mais en vieillissant, bizarrement, cela a un peu changé. Lors de ma dernière saison aux Chiefs, j'ai joué 8 car nous n'avions pas de spécialiste du poste. Et ici, Charles s'est blessé très vite dans la saison. Moi je suis heureux de jouer et d'aider l'équipe, que ce soit en 6 ou en 8 et pourquoi pas en dix un jour ! (rires) Mais pas pilier tout de même ! Plus sérieusement que ce soit 6 ou 8, les rôles sont assez similaires. Jouer en 7 c'est vraiment une autre histoire, il y a des spécificité à ce poste.

Top 14 - Liam Messam (Toulon) contre Lyon
Top 14 - Liam Messam (Toulon) contre Lyon


Vous évoquiez les changements liés au rugby, votre vie est forcément différente ici. Vous sentez-vous bien ici ?
L.M. : C'est génial. Les gens sont vraiment gentils, j'ai été très bien accueilli. J'essaie de parler la langue du mieux que je peux, même si ce n'est pas facile. Et puis la nourriture ! C'est incroyable (rires). Je dois vraiment faire attention à mon corps, chaque fois que je passe devant une pâtisserie, je me dis "waou ça a l'air trop bon, je dois goûter". Je suis vraiment heureux ici à Toulon et en Europe. Je suis par exemple aller à Barcelone voir un match de foot, chose que je n'aurais jamais eu la chance de vivre en Nouvelle-Zélande. Je suis vraiment reconnaissant d'avoir eu cette opportunité et de vivre cette expérience ici.

Toulon reste tout même un contexte particulier. Ce n'est jamais calme... Vous attendiez-vous à cela ?

L.M. : Avant de venir ici, beaucoup de personnes m'ont parlé de Toulon, la ville, les supporters, le club. Je savais à quoi m'attendre. Quand tu arrives, tu dois t'adapter et travailler dur pour profiter de tout. Les fans sont très passionnés, c'est bon à vivre.


L'attentat de Christchurch ? Ce n'est pas la Nouvelle-Zélande


Nous profitons de vous avoir pour échanger avec vous sur l'équipe de France. Comment percevez-vous les résultats et ce groupe ?
L.M. : Quand je les regarde jouer, je ne suis pas vraiment dans l'état d'esprit d'un joueur qui analyse mais plutôt comme un supporter qui regarde ses coéquipiers Guilhem (Guirado), Mathieu (Bastareaud) et Anthony (Belleau). Il y a beaucoup de talent ici en France, c'est assez incroyable. Je pense que le déclic viendra et ça restera une équipe dangereuse durant la coupe du monde. Je comprends que cette période soit difficile à vivre pour les supporters et ceux qui suivent le XV de France, mais comme je le disais il y a du talent et de très bons jeunes évoluent également dans le Top 14.

Une fois n'est pas coutume, nous sortons du cadre du rugby. Comment avez-vous vécu les attentats de Christchurch ?

L.M. : C'est terrible, c'est un vrai brise-coeur. J'essaie toujours de comprendre comment on peut avoir autant de haine. Ce que je peux dire, c'est que, ce que ces gens ont fait, ce n'est pas la Nouvelle-Zélande. Nous acceptons toutes les religions, couleurs, origines. J'ai une pensée énorme pour tout le peuple et particulièrement la communauté musulmane. C'était dur de vivre cela à distance, mais nous sommes une nation tous ensemble et nous ne pouvons pas laisser le terrorisme gagner.

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