Galletier : "On nous croyait morts"

  • Champions Cup - Kémian Galletier (Montpellier)
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TOP 14 - Le troisième ligne international héraultais se confie alors que le MHR entame seulement les prémices de sa préparation à Tignes jusqu'à vendredi. Décidé à rebondir après son éviction du XV de France pour la Coupe du Monde, le flanker des Cistes envisage la suite avec gourmandise afin de poursuivre l'embellie entrevue avec son club lors de la dernière saison. Paroles précieuses.

Rugbyrama : Pouvez-vous nous raconter les retrouvailles avec vos coéquipiers ?

Kélian Galletier : Tout s'est très bien passé, avec l'ensemble de l'équipe même si cela reste une période redoutée par certains, car on souffre collectivement dans cette préparation (actuellement en stage à Tignes jusqu'à vendredi). Le quotidien s'articule autour de courses, du physique, c'est véritablement de l'affûtage. Les premières recrues s'intègrent idéalement aussi, dans l'attente des prochaines arrivées prévues. Ils se fondent déjà dans le moule, c'est un bon début. On a juste commencé à aborder notre rugby en milieu de semaine.

L'arrivée de Xavier Garbajosa est un moment fort, en compagnie de Pierre-Philippe Lafond, au sein du MHR, quels ont été leurs premiers mots ?

KG : Ils n'ont rien dit de particulier, mais on sent déjà une très forte implication de leur part. Ils ont préparé en amont la nouvelle saison qui se profile, tout en gardant une continuité puisqu'une partie du staff reste en place (Julien Thomas, Nathan Hines, Ian Vass). Concernant une nouvelle philosophie de jeu, c'est surtout aux joueurs qu'elle appartient et qui doivent se l'approprier.

Le MHR est réputé pour sa conquête et son jeu direct, peut-il évoluer vers un profil plus offensif ?

KG : C'est encore un peu tôt pour y répondre, on verra bien lors des futures rencontres notre évolution dans le jeu. On suivra de toute façon le plan établi par Xavier Garbajosa et les options choisies. Il s'adaptera certainement aux profils des joueurs à sa disposition et on pourra en mesurer les effets sur le terrain par la suite.

Avec la fin de saison réussie et cette sixième place arrachée dans le sprint, Montpellier n'a t'il pas déjà gagné du temps sur la préparation en terme de dynamique ?

KG : Nous avons eu une belle fin de saison, c'est certain, mais dans son ensemble, elle a été difficile. Il y a beaucoup d’enseignements à tirer de tout ça. On peut évoquer une certaine stabilité auprès du groupe, sur laquelle on devrait s'appuyer pour les automatismes et la confiance. Nous sommes un groupe de garçons au club depuis de nombreuses années, cette donnée impacte sur la cohésion, c'est indéniable.

La concurrence s'annonce rude au poste de troisième ligne à Montpellier cette saison ?

KG : Effectivement, nous sommes neuf pour trois places de titulaires. Je crois qu'il y a des garçons qui ont du talent et qui montent, des joueurs confirmés. La troisième ligne nécessite de la complémentarité et elle impacte beaucoup le style de jeu d’une équipe. Le club possède une belle troisième ligne, parmi les meilleures dans ce championnat. Il faudra le prouver après. Pour ma part, je suis un joueur de rupture, qui évolue de plus en plus au poste de flanker, pour amener ma vitesse au jeu.

Les cadences sont infernales puisque nous sommes toujours en compétition

Votre profil de flanker justement, on évoque donc toujours ce rôle de rupture, dans ce rugby moderne toujours aussi exigeant, vers quoi doit-on tendre pour performer ?

KG : Il existe de plus en plus de joueurs rapides, qui performent dans leurs prestations avec le travail pour amener cette vitesse, avec une certaine fraîcheur. Mais quand on joue dix mois sur douze, c'est quasiment impossible à réaliser en permanence. Personnellement, j'ai des pics de forme, le plus dur restant à les maintenir sur la durée. Les cadences sont infernales puisque nous sommes toujours en compétition.

Quelle serait la recette pour éviter un départ compliqué, on repense à la défaite initiale face au Castres Olympique la saison passée à domicile lors de la première journée ?

KG : Ces déconvenues avec les autres défaites subies à domicile (cinq la saison dernière au GGL Stadium) ont rendu notre parcours difficile. Maintenant nous sommes parvenus à nous qualifier malgré tous ces éléments contraires, mais on l'a sûrement payé sur la fin de la compétition, où nous étions usés physiquement et mentalement. C'est donc la priorité sur un bon début de championnat pour s'éviter des sueurs froides.

Le MHR est il-devenu un outsider ? Un rôle peut-être moins pesant parmi la concurrence ?

KG : Pour revenir à deux saisons en arrière, nous étions ultra-favoris et nous avons échoué. L'an passé, un peu attendu au tournant, à la sortie de cette finale ratée contre Castres pour terminer finalement dans le sprint parmi les qualifiés. Peu importe le statut que l'on nous accordera, le plus important, c'est quelles équipes figureront le 26 Juin pour se disputer le Brennus. Le Top 14 est garni d'une dizaine d'équipes dotées d'un excellent niveau. C'est tellement ouvert qu'il est sincèrement délicat d'évoquer un favori ou un outsider en particulier.

Un capital sympathie a entouré le club, l'abnégation générée lors de la deuxième partie du dernier championnat en est-elle la principale cause ?

KG : Les gens nous croyait morts. Et lorsqu’ils ont observé une équipe qui n'a pas lâché, ça leur a plu. Cette série a démontré justement un état d'esprit fort et les compétiteurs qui font notre équipe. L'histoire est belle avec cette qualification et j'imagine que certains ont pu s'y rattacher. Puis nos supporters sont présents, même dans les moments délicats. C'est toujours plus appréciable d'être aimé. Des nouvelles têtes se sont révélées, comme Gabriel Ngandebe, Yvan Reilhac ou Henry Immelman.

Votre situation personnelle, Kélian Galletier peut-il être le joueur d'un seul club ?

KG : Je me suis bien préparé à titre personnel, je ne souhaitais pas revivre une saison compliquée. J'ai eu des contacts avec de nombreux clubs auparavant, mes deux années de contrat sont effectives (lié avec le MHR jusqu'en 2021). La question ne se pose pas, mais je ne suis absolument fermé à rien.

La liste des 31, je m'y attendais

Présélectionné pour la Coupe du Monde (6 sélections), vous ne serez finalement pas du voyage au Japon, de quoi nourrir des regrets après l'annonce des élus ?

KG : J'ai surtout eu des regrets dans la saison, en club, où je n’étais pas maître de tout les éléments. La liste des 31, je m'y attendais. En jouant peu en club, j’ai doucement glissé dans la hiérarchie. C'est donc une grosse déception, car une Coupe du Monde, juste la disputer c'est déjà grand. Quand on passe à côté de peu, c'est rageant. Je garde à l'esprit que cette saison tout n'a pas été parfait, mais je n'oublie pas celle d'avant où je pense avoir fait mes preuves.

L'équipe de France est en préparation, 3 héraultais (Picamoles, Camara et le néo-Montpelliérain Guirado) y seront. Votre regard sur les chances des tricolores sur la prochaine Coupe du Monde ?

KG : Ils ne sont pas attendus puisque nos résultats ne furent pas probants. J'estime qu'ils ne peuvent être que plus dangereux par rapport à cette situation. Sans pression particulière, connaissant les garçons pour les avoir côtoyés, ils peuvent surprendre. Le match inaugural face à l'Argentine sera inévitablement un tournant et selon le résultat tout peut s'enchaîner favorablement.

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