Teague : "Je suis en train de faire des choses pour améliorer le club. Pas plus."

Rugbyrama : Rory, on a beaucoup parlé de vous cette semaine. Des choses se sont passées en interne. Vous assumez ces choix, ces décisions pour l'avenir ?

Rory Teague : Oui. J'espère qu'après l'interview avec Sud-Ouest, les choses sont vraiment claires en ce qui concerne les intentions du club pour l'avenir. Maintenant, il ne faut pas oublier que l'UBB est un club avec une histoire. Et là je suis en train de faire des choses pour améliorer le club. Pas plus.

Ce que vous dites, c'est "suivez-moi" ?

R.T. : Non. Je dis : "Dites-moi si vous voulez quelque chose de plus ou pas ? Voulez-vous rester dans la même situation au niveau du classement ou pas ?" Parce que si on fait les mêmes choses, on aura les mêmes résultats. J'ai envie de donner toute mon expérience aux joueurs et aux autres. De mener l'équipe avec le public et l'histoire du club, le plus loin possible.

Est-ce qu'il y a un risque pour que la fin de saison soit longue tendue par rapport aux personnes qui savent ou ne savent pas s'ils vont rester ?

R.T. : C'est toujours un risque, mais on va toujours penser uniquement au 2-3 prochains mois. Quand tu mets un projet en place, il faut nous tous, penser plutôt pour le long terme. Car quand tu es en train de changer quelque chose, c'est pour faire grandir le club. Tu ne peux pas attendre 2 mois.

C'est pour gagner du temps ?

R.T. : Oui. Bien sûr. Il y a des moments et des choix difficiles, mais il faut rester positif. Il faut penser aux futurs résultats avec les joueurs qui restent et ceux qui viennent, avec l'attente du public. Car le public attend quelque chose de plus. Cela fait quelques années que l'on dit que l'on va atteindre le top 6 et on n'y arrive pas. Je suis là pour donner tout pour ce club auquel je suis déjà très attaché. Et aller le plus loin avec le staff, avec les joueurs et avec le public. Mais bien sûr, c'est difficile. Si je disais que cela n'est pas difficile, ce ne serait pas la vérité. Et dans ces moments, il faut rester objectif et continuer à travailler dur pour arriver plus loin.

Le recrutement est-il terminé ?

R.T. : Le recrutement est bientôt fini.

En tant que technicien étranger, considérez-vous qu'en France, on ne travaille pas assez ou pas assez bien ?

R.T. : Il y a déjà de grandes équipes qui travaillent bien en France. Il n'est pas question de désigner quelques joueurs qui travaillent ou pas, il faut surtout travailler tous dans le même sens. Je suis en train de mettre en place un système qui est bien cadré, qui va permettre à tout le monde de travailler dans le même sens. Bien sûr, il faut changer le niveau et la qualité de travail, car sinon tu restes dans même situation. Je veux amener tout le monde dans la même direction, augmenter le rythme de travail.

Est-ce que ce discours est entendu dans le vestiaire ?

R.T. : Il y a des choses qui changent. Mais, je trouve que l'on a fait plutôt un bon match à Montpellier, non ? C'était la semaine dernière. Même lors de la séance de ce matin (NDLR jeudi 1er mars), je sens bien que les joueurs ont envie de donner le maximum. On a mis de la vitesse dans la séance, de l'envie, de la communication, de l'application. C'est déjà en train de se faire.

Avez-vous perçu ce qui n'allait pas à l'UBB dés votre arrivée ?

R.T. : Si vous écoutez mes anciens discours, j'ai toujours dit que Bordeaux était une équipe qui était capable de faire du bon jeu sur le terrain. C'est dans l'ADN de nos joueurs. Il faut changer le niveau et la qualité de travail pour trouver de la régularité dans les performances. On est passé à coté sur quelques matchs. Et si on a de la régularité et de la qualité dans la semaine, on doit arriver à faire un bon match, le week-end. Je n'ai jamais dit qu'il manquait grand-chose ici. Il y a déjà des choses qui sont positives. Il y a un très bon stade, un public qui est toujours derrière son équipe, de très bons joueurs déjà. Je ne comprends pas pourquoi, les journalistes prennent toujours un angle négatif. Attendez, nos joueurs, Marco Tauleigne, Adrien Pélissié qui jouent pour l'Équipe de France cette année, Matthieu Jalibert. On a donné pas mal de chances à nos jeunes joueurs, des joueurs JIFF. Il faut parler plus de ça, car cela donne de la confiance aux joueurs et cela donne une image positive du club. Même moi, je dois parler plus des choses positives qui peuvent changer le club.

Vous croyez encore au top 6 pour l'UBB, cette année malgré le retard que vous avez ?

R.T. : Oui, les joueurs y croient encore. C'est possible. Comme Nans Ducuing l'a évoqué cette semaine dans la presse, on a toujours pour objectif de rentrer dans le top 6. Si on fait le maximum tout les week-ends, jusqu'à la fin de l'année, oui, c'est possible. Par contre, si on baisse d'intensité, ce sera difficile.