Les quatre clés de l'attaque montpelliéraine

Par Rugbyrama
  • Nemani Nadolo (Montpellier) - 26 août 2017
    Nemani Nadolo (Montpellier) - 26 août 2017
  • Jesse Mogg et Ruan Pienaar (Montpellier) à la fête
    Jesse Mogg et Ruan Pienaar (Montpellier) à la fête
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TOP14 – Le MHR s'est imposé 54 à 10 face à Brive, ce dimanche, décrochant ainsi son quatrième bonus offensif en autant de matches disputés à l’Altrad Stadium cette saison. Leaders du championnat, les Héraultais, auteurs de 8 essais, ont respecté leur statut de meilleure attaque de l’Hexagone (29 essais et 221 points marqués). Et confirmé leur capacité à varier les formes de jeu en attaque.

Un : Les rois des mauls

C’est l’arme fatale des Cistes. Sur-utilisé sous l’ère Jake White, le maul est encore aujourd’hui le lancement de jeu préféré des Héraultais après touche. Un choix payant (presque) à chaque match. Dimanche face à Brive, ils ont encore inscrit deux essais après mauls, par l’intermédiaire du spécialiste en la matière, Bismarck du Plessis. Nommé pour la première fois capitaine hier, le Sud-Africain s’est écroulé à deux reprises dans l’en-but pour bonifier le travail du pack. Très denses et mobiles, les avants bleus et blancs ont le profil parfait pour mêler puissance pure et désaxements dans ce secteur. Par deux fois, c’est le deuxième ligne longiligne Van Rensburg qui a capté le ballon dans les airs. Et sur la première réalisation, c’est à dix (avec Steyn et Dumoulin) que les Montpelliérains ont fait la différence. A noter aussi : un essai de pénalité marqué derrière une mêlée retrouvée.

Deux : L’art du contre éclair

Une défense d’attaque ! En misant sur une "rush defense" de plus en plus performante, les troupes de Vern Cotter bénéficient d’un nombre grandissant de ballons de récupération sur "turnover". Des ballons qu’ils exploitent aujourd’hui parfaitement pour lancer des contres éclairs, individuels ou collectifs. Dimanche, c’est l’excellent Jesse Mogg qui s’illustra le premier. Face à la pression de l’arrière-garde héraultaise, le numéro dix briviste, Hervé, décide de taper un coup de pied rasant aux cinquante mètres. Mogg le récupère, amorce une relance et voit le troisième rideaux corrézien totalement vide. Il tape par-dessus dans le champ profond du droit, accélère et marque. En fin de match, c’est Camara qui récupère au centre du terrain suite à un bon plaquage. Les largeurs sont ensuite vite prises après un point de fixation d’Haouas. Et après seulement quatre passes, le décalage est créé et Nadolo marque en bout de ligne. Après avoir scoré auparavant sur interception, grâce à sa montée défensive en pointe pour fermer les extérieurs.

Jesse Mogg et Ruan Pienaar (Montpellier) à la fête
Jesse Mogg et Ruan Pienaar (Montpellier) à la fête

Trois : Attaque au près puis dans le sens ou inversée

Montpellier aime imposer sa puissance au près en répétant les pick and go des avants et en intercalant aussi plusieurs trois-quarts denses dans la ligne, pour accentuer ce travail de force. Le but ? Resserrer au maximum les défenses adverses pour les user avant de les déborder sur les extérieurs dès que l’occasion se présente. En misant sur un jeu dans le sens ou une inversion au dernier moment, selon le choix de lecture de Ruan Pienaar. Illustrations parfaites dimanche sur les troisième et septième essais, où Aaron Cruden fit par deux fois la différence. Après une mêlée spontanée, les Montpelliérains écartent le jeu grâce à une succession de quatre passes sur un pas, avant la "sautée" du numéro dix néo-zélandais. Et la feinte de passe de Mogg en bout de ligne, qui monopolise deux défenseurs et envoie Nemani Nadolo sur orbite. Bis repetita dans le money-time, sur une action jouée cette fois-ci dans le sens après plusieurs temps de jeu des avants. Cruden voit l’espace entre deux défenseurs, passe les bras et décale Fulgence Ouedraogo d’une superbe chistera.

Quatre : Le pouvoir des individualités

Montpellier compte dans ses rangs le meilleur marqueur d’essais du Top14, Nemani Nadolo, qui compte déjà six réalisations en quatre matches. Ainsi que l’avant le plus prolifique : Bismarck du Plessis, auteur de trois réalisations. Même malmené comme à Castres, le MHR peut compter sur des individualités capables de créer du danger sur une inspiration. A l’image de Nemani Nadolo François Steyn, Timoci Nagusa, Joe Tomane, Aaron Cruden ou encore Henry Immelman. Et dire que le prodige Jan Serfontein n’est pas encore arrivé…

#Top14 Marqueurs d'essais, après 6 journées :
1 Nadolo 6
2 Raka 5
- Palisson 5
4 Kolbe 4
- Votu 4
- Tuisova 4
- Ashton 4
8 B.Du Plessis 3
..

— Simon Farvacque (@Sporthinker) October 2, 2017

A noter également : Ruan Pienaar occupe la 5e place du classement des meilleurs buteurs (59 points marqués), avant le retour de Benoît Paillaugue programmé au Stade français samedi. Quelle richesse d’effectif ! Equipe la plus pragmatique et efficace de France, le MHR offre encore un spectacle offensif limité. Mais s’il parvient à augmenter sa vitesse d’exécution et sa précision technique dans son jeu, il pourrait devenir, à l’image de La Rochelle ou Clermont, une des attaques les plus séduisantes.

Par Julien Louis

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