Iturria va rejouer, reconstruit par six mois d'absence

  • Arthur Iturria - Clermont
    Arthur Iturria - Clermont
  • Benjamin Kayser et Arthur Iturria (Clermont) - 4 juin 2017
    Benjamin Kayser et Arthur Iturria (Clermont) - 4 juin 2017
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Après plus de six mois d'absence, le deuxième ligne clermontois va rejouer, ce samedi à Pau. Avec une base physique enfin retrouvée.

Arthur Iturria va rejouer. C'est la première information. Ce sera ce samedi, à Pau. Chez lui, là où il a grandi et où vit encore sa famille. "Tant mieux. Mais ça ne me tracasse pas. Ce serait ailleurs, ça ne m'aurait pas tracassé". Surtout, Iturria va rejouer après plus de six mois loin des terrains, en raison d'une accumulation de blessures qui fait froid dans le dos. Il raconte : "je me suis blessé à l'épaule en finale de Coupe d'Europe, face aux Saracens. Mais sur le coup, ça allait. Derrière, j'ai joué contre La Rochelle, la dernière rencontre de phase régulière de Top 14. Puis la demi-finale de Top 14, face au Racing à Marseille. Jusque-là ça allait. Je tenais le coup. Mais après la demi-finale, j'avais vraiment mal à l'épaule". Avec Vahaamahina blessé (fracture du tibia), Timani incertain, Van der Merwe suspendu et donc une pénurie de deuxième ligne à Clermont, Iturria a tout de même joué la finale. Sous infiltration. "De toute façon ça n'a pas duré longtemps. Mon épaule était trop faible et a empiré au fil du match. Quand Nonu est arrivé, je savais que je ne pouvais plus mettre l'épaule. Je me suis donc jeté, tête en avant. Je plaqué n'importe comment, mais je ne pouvais pas trop faire autrement". Et Iturria est sorti, sur commotion.

Un kilo d'écart entre les deux jambes

De cet épisode, il gardera la fierté inusable d'un titre de champion de France. Mais aussi des traumatismes. L'épaule, donc pour laquelle il s'est finalement fait opérer le 22 juin d'une luxation, avec la posée d'une butée postérieure. La tête, ensuite, pour laquelle il dût être suivi par un neurochirurgien. Le pied, enfin, puisque Iturria a également quitté la pelouse du Stade de France avec une fracture d'un métatarse. Mâché, rincé par sa première saison en professionnel, le Basque a pris le temps de se reconstruire. "C'était aussi le but de cet opération de l'épaule : me donner le temps de bien travailler, physiquement, pour repartir sur de bonnes bases. Le travail physique qu'on effectue en cours de saison est ridicule. Nous n'avons pas le temps d'approfondir, entre deux matchs. Dans l'idéal, il faudrait trois à cinq semaines de plus, l'été, pour bien se préparer, se développer physiquement et répondre aux standards de notre sport. Mais les calendriers sont ainsi faits, en France...".

Benjamin Kayser et Arthur Iturria (Clermont) - 4 juin 2017
Benjamin Kayser et Arthur Iturria (Clermont) - 4 juin 2017

Absent six mois des terrains, Iturria aurait gagné plus de temps qu'il n'en a perdu ? Probable, si on se projette à moyen terme. Après une période d'immobilisation, il a pu reprendre le travail des jambes. Là encore, il y avait du boulot. "De par mon physique, déjà. J'avais du travail à effectuer dans ce secteur. Et puis, j'ai pu compenser des retards. Après une grosse béquille en début d'année, j'avais dû arrêter de travailler une de mes jambes. Résultat : un kilo d'écart entre les deux ! Cette fois, j'ai pu prendre le temps de me renforcer mais, surtout, de me rééquilibrer". Idem du côté des épaules, avec des "performances" en musculation désormais supérieures à ce qu'il affichait il y a un an.

Prêt au combat, reconstruit par son absence et le temps qu'elle lui a offert, Iturria est enfin paré au combat. Dès samedi, à Pau. "Je n'ai pas d'appréhension sur ma blessure. Mon épaule tient et je n'ai plus mal du tout. Je crains surtout le rythme du match, après une si longue absence. Et le lendemain. Cela fait six mois que les, dimanches matins, je suis bien sur mon canapé. Sans douleur. Je vais bien retrouver ces dimanches où je suis fracassé...". Et le corps, à nouveau, va souffrir.

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