Grenoble, c’est fou !

Quand Bastien Guillemin a inscrit le cinquième essai du FCG à un quart d’heure de la fin (33-17) face à Oyonnax, rien ne semblait plus pouvoir empêcher Grenoble de retrouver le Top 14 un an après l’avoir quitté. La folie s’est emparée d’un stade des Alpes où 18 500 spectateurs avaient pris place, record d’affluence de la saison explosé. "On a été portés par tout un peuple aujourd’hui. C’est énorme d’avoir le public derrière soi. Sur le terrain, on a trouvé de l’énergie. Cela nous a apportés un soutien monstre, ça fait du bien", appréciait le demi d’ouverture Franck Pourteau, arrivé fin février en Isère.

Un essai de Lolagi Visinia, auteur d’un doublé, puis une dernière réalisation de Paulin Mas a donné à cette victoire synonyme de montée des allures de triomphe (47-22 au final).

Sur le mental et l’engagement, les joueurs nous ont bluffés (M. Martinez)

Les Grenoblois ont réalisé leur meilleur match de la saison au meilleur des moments. "Sur le contenu, ils ne nous ont pas surpris. On a une bonne équipe, de bons joueurs", expliquait Michel Martinez le président-délégué du FCG. "Ce qui nous a surpris c’est qu’ils puissent le faire aujourd’hui après une finale perdue. Dans le contexte où nous étions, c’est un exploit purement de volonté. Il y a eu véritablement cette envie d’aller chercher ce Top 14. Sur le mental et l’engagement, ils ont été vraiment extraordinaires. Ils nous ont bluffés."

En effet, peu d’observateurs pensaient Grenoble être capable de se relever après l’énorme coup de massue vécu face à Perpignan en finale de Pro D2 (13-38) qui plus est face à une USO impressionnante en deuxième partie de saison.

"Ce que j’ai vu, ce sont des mecs qui se sont transcendés", saluait Dewald Senekal, l’entraîneur des avants. "Franchement, aujourd’hui, je pense qu’il n’y avait pas grand monde qui pouvait nous arrêter. Le leitmotiv de la semaine était qu’il fallait aller chercher ce match avec un gros mental. Les joueurs l’ont fait. Je suis très content pour eux." Justement, Loïc Godener insistait sur cet aspect. "C’était le dernier match. Ce n’est pas le fatigue mais le mental qui a joué. Je pense qu’on les a pris dans ce domaine."

Même dans mes rêves les plus fous, je n’avais pas rêvé d’un tel scénario (F. Pourteau)

"C'est un match grandiose que nous avons joué tous ensemble. Nous nous sommes régalés", savourait le deuxième ligne Mickaël Capelli. "Même dans mes rêves les plus fous, je n’avais pas rêvé d’un tel scénario", confiait Franck Pourteau. Barré par la concurrence au Racing 92, il retrouvera les Ciel et Blanc la saison prochaine en élite avec Grenoble. Comme son coéquipier Godener. "On va faire la fête, on va savourer mais quand on va reprendre en juin, ça va être une grosse préparation. On sait que souvent pour les équipes qui montent, la saison d’après est très compliquée. Le FCG était une équipe de Top 14. On se doit de tout faire pour y rester."

Les dirigeants n’ont pas tardé à se remettre au travail

"D’expérience après être monté puis redescendu l’année d’après (avec Bayonne, Ndlr), je sais que ça va être très dur", ajoutait Dewald Senekal. "Maintenant il faut bien travailler, mais vu la réaction de ce groupe, il y a des choses intéressantes. Avec beaucoup de caractère, on a vu qu’Agen, avec un tout petit budget, est parvenu à exister. Il y a cet exemple à prendre. Je pense aussi que le club est plus prêt qu’il y a deux ans pour essayer d’exister."

Michel Martinez indiquait qu’il allait se remettre au boulot dès samedi soir pour préparer ce retour en élite. "On va travailler avec cohérence, pragmatisme et sérénité. On ne veut pas se faire embarquer dans la folie de la piste aux étoiles." Samedi, les étoiles brillaient dans les yeux des Grenoblois.