Agen, et maintenant ?

Par Rugbyrama
  • Enrico Januarie (Sporting Union Agen Lot-et-Garonne)
    Enrico Januarie (Sporting Union Agen Lot-et-Garonne)
  • Jean-François Fonteneau (Président du SU Agen)
    Jean-François Fonteneau (Président du SU Agen)
  • Antoine Erbani (SU Agen)
    Antoine Erbani (SU Agen)
Publié le Mis à jour
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Alors qu'il se déplacera ce samedi à Vannes pour y affronter le Racing 92 à l'occasion du dernier match de la saison régulière, Agen est en coulisses en train de préparer la suite de son aventure en Top 14. Du sportif à la question du budget, le président Jean-François Fonteneau fait le point.

Voilà, c'est presque fini. Le Top 14 cuvée 2017-2018 va arriver à son terme pour Agen. Et le club lot-et-garonnais aura l'honneur de goûter de nouveau aux joies de l'élite lors du prochain exercice grâce à son maintien acquis définitivement samedi soir dernier à Armandie face au champion de france en titre clermontois. Le point d'orgue d'une saison au cours de laquelle Enrico Januarie et sa bande auront su déjouer tous les pronostics pour finalement assurer une 11ème place, synonyme pour le staff agenais de titre de "champion d'Europe."

Une performance à ne surtout pas relativiser pour le plus petit budget du championnat (13,8 millions d'euros) comme le met en avant Jean-François Fonteneau, président du directoire et en charge du sportif : "La saison a été un peu éprouvante. Il y a eu des moments forts et des moments un peu plus compliqués mais je crois que nous avons su garder le cap, ce qui n'est pas toujours évident. Nous l'avons fait. Nous avons su respecter l'engagement que nous nous étions fixés avant de démarrer la saison. L'ensemble des protagonistes a adhéré."

Même avec une équipe qui peut apparaître sur le papier comme globalement inexpérimentée pour ce niveau de compétition, Agen n'a pas eu à rougir face à n'importe quel adversaire. Même si il y a eu des moments difficiles (défaites à domicile ontre Pau, Lyon notamment, "un électrochoc assez violent" dixit Jean-François Fonteneau) , le groupe lot-et-garonnais a su se nourrir de ces épisodes pour se montrer plus fort et ne pas lâcher le morceau.

Jean-François Fonteneau (Président du SU Agen)
Jean-François Fonteneau (Président du SU Agen)

Un déclic qu'a vu se produire de près Jean-François Fonteneau : "Globalement cette saison l'état d'esprit des joueurs était basé sur une belle détermination. Mauricio (Reggiardo, N.D.L.R), Stéphane (Prosper, N.D.L.R) et Philippe (Sella, N.D.L.R) l'ont animé. Les choses qui ont été mises en place avec le plan de jeu et le fait d'arriver à associer les joueurs tout en jouant le jeu de la concurrence et de la méritocratie , tout cela a porté ses fruits. Les résultats sont là, donc cela a marché."

Des résultats et une réussite marqués du sceau de la jeunesse : "nos jeunes joueurs ont commencé à assumer un autre statut que celui de joueur espoir. Ils ont confirmé. Le pari de les faire jouer a été totalement assumé. C'est un peu notre fonds de commerce et ça va dans le sens du rugby français. C'est notre philosophie. Certes, ils ont mis un peu de temps à s'approprier le plan de jeu mais des joueurs ont réussi à tirer leur épingle du jeu à des postes qui n'étaient pas forcément facile. Les Quentin Béthune, Denis Marchois, Yoan Tanga, Antoine Miquel , Pierre Fouyssac, Julien Hériteau, Clément Laporte, Loris Tolot, Nicolas Metge... ont su jouer ensemble. Nous avons pris ce risque et cela a fonctionné." nous confiait cette semaine le président agenais.

Pas de changement de méthode

La saison prochaine, le SUALG repartira au combat avec les mêmes idées, centralisées autour du projet de la notion de transversalité. "La transversalité, c'est une voie qui est indissociable de la politique du club.Il n'y a qu'à voir le recrutement de la saison prochaine pour se rendre compte que nous avons recruté des jeunes joueurs avec des gros potentiels (le pilier de Carcassonne Xerom Civil , le troisième ligne et capitiane d'Aurillac Romain Briatte, le deuxième ligne Espoir du Racing 92 Adrian Motoc, l'ailier fidjien de Soyaux-Angoulême Timilai Rokoduru ont déjà été annoncés, N.D.L.R). Ces joueurs qui ne joueraient sans doute pas de suite dans des très gros clubs vont avoir la chance d'avancer avec nous."

Et même si il faudra faire face et avec les départs de joueurs de premier plan comme Antoine Erbani, Pierre Fouyssac, Arthur Joly , George Tilsley et Filipo Nakosi pour ne citer qu'eux, "le plan de succession est tracé" dixit le président Fonteneau. Agen va donc continuer de s'appuyer sur les forces vives et compétentes de son centre de formation Academia , censées amener le regain de fraîcheur et d'enthousiasme, éléments moteurs pour démarrer une nouvelle aventure en Top 14.

Antoine Erbani (SU Agen)
Antoine Erbani (SU Agen)

La course contre la montre du budget

Côté budget, malgré le maintien jugé "primordial", le club aux huits boucliers de Brennus va toutefois devoir s'adapter et continuer à explorer de nouvelles idées. En effet, si des "choses se trament en coulisses pour pouvoir essayer d'intéresser les entreprises locales", Jean-François Fonteneau reconnaît qu' "il y a encore de jolies entreprises , fleurons du département et à l'échelle nationale qui ne sont pas au club." Et si les partenaires historiques ont pour la plupart poursuivi leur engagement comme l'entreprise Bigard qui a resigné deux ans supplémentaires maillot, Agen "espère l'arrivée de deux, ou trois autres partenaires de premier plan." Cela pourrait se concrétiser dans la personne de Philippe Ginestet, entrepreneur, PDG du groupe GIFI créé à Villeneuve-sur-Lot. 31ème fortune de France en 2017 (selon le classement du magazine américain Forbes), celui qui a racheté l'enseigne Tati, réfléchirait à aider le SUALG, comme il l'avouait au Petit Bleu le 20 avril dernier.

Cela serait assurément un renfort de poids alors que le président Fonteneau et ses équipes sont actuellement engagés dans une course contre la montre pour boucler le budget du prochain exercice. "L'objectif est de maintenir le budget car nous allons perdre inévitablement la prime de montée de 500 000 euros. Les institutions de la ville d'Agen et de la communauté d'agglomération avaient fait un effort de 200 000 euros la saison dernière. La collectivité renouvellera son soutien mais il peut être moindre que celui de la saison qui se termine donc nous allons déjà partir avec 700 000 euros en moins pour le prochain exercice." Jean-François Fonteneau sait que son club va devoir faire preuve d'opiniâtreté et de malice. L'exercice qui se termine a montré qu'il n'en manquait assurément pas.

propos recueillis par Enzo Diaz

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