Novès: "Cela ne s’apprend pas dans les livres de management..."

Quand on repense à ce match face à Toulon, on se demande ce que vous avez dit à vos joueurs à la mi-temps pour enclencher un tel renversement ?

Guy NOVES: Vous savez très bien que je ne répondrai jamais à cette question (sourire). Ce n’est pas que je sois cachotier, c’est juste qu’il faut vivre avec les gens pour savoir ce que l’on peut leur dire. Il faut sentir les choses. Cela ne s’apprend pas dans les livres de management. C’est le fruit d’un parcours et d’une certaine longévité qui parfois en fait grincer quelques-uns mais qui peut être intéressante dans certains contextes.

Cette victoire conforte votre place dans le Top 6 avec seulement deux points de retard sur le quatrième. Est-ce que cela peut devenir un nouvel objectif ?

G.N: Cette victoire, malgré les absences de Palisson, Poitrenaud ou Fickou qui nous handicapent derrière, conforte notre envie de rester dans les six. C’est quand même l’objectif du club d’être européen la saison prochaine. C’est d’ailleurs l’objectif d’autres équipes et on s’aperçoit que c’est compliqué pour tout le monde. Ce succès nous donne l’envie de nous accrocher encore plus sachant que les internationaux vont se rapprocher de plus en plus de la Coupe du monde. Ils vont avoir la tête à cette préparation puisque je crois qu’on leur a demandé de se préparer le lendemain du match face à l’Angleterre (sic). Il va falloir gérer la préparation de ceux qui vont y aller et de ceux qui veulent être sélectionnés. J’espère que l’on n’aura pas d’exploits individuels mais que l’on restera dans cet esprit collectif qui a toujours fait la force du Stade toulousain depuis des années.

Je ne vois pas comment on va pouvoir aller chercher cette quatrième place

Pour aller chercher cette quatrième place ?

G.N: Le Racing est allé gagner à Bayonne et si les Franciliens n’avaient pas fait cet exploit on aurait peut-être été plus ambitieux mais là c’est un coup d’épée dans l’eau. Je ne vois pas comment on va pouvoir aller chercher cette quatrième place. Même si on doit jouer un barrage à l’extérieur, ce sera déjà pas mal vu d’où l'on vient et cela sera une bonne nouvelle pour l’ensemble de ceux qui aiment le club.

Vous évoquiez la blessure de Fickou. Estimez-vous qu’elle puisse compromettre sa participation à la Coupe du monde ?

G.N: Il a un grand espoir de participer à la Coupe du monde et là je ne pense pas qu’il y aura de problème. Entre son repos et sa remise en forme, il sera absent au moins deux mois et on veut faire les choses correctement avec le médical. S’il revient plus tôt on l’accueillera avec plaisir. C’est un jeune joueur et on ne veut pas faire n’importe quoi. Si on a de très bonnes nouvelles avant, on en sera très heureux. L’équipe de France aura deux mois pour se préparer à la Coupe du monde et si le staff considère qu’il a déjà prouvé qu’il pouvait être dans ce groupe, il n’y a aucune raison. Vous voyez bien que l’on reparle de Trin-Duhc, qui a eu une fracture, et de Parra, donc il ne faut pas se priver des meilleurs joueurs, c’est évident.

Ce match à Toulon doit servir à Maxime Médard pour le remettre en confiance

Son indisponibilité peut-elle entraîner l’arrivée d’un joker médical ?

G.N: La question c’est: "est-ce que l’on peut récupérer un joueur capable de jouer à un certain niveau, de jouer les phases finales notamment ?" Jean-Michel (Rancoule, en charge du recrutement ndlr) m’a proposé un nom et on va voir. On va ensuite le proposer au Président qui décidera si administrativement on peu le faire ou non. Si le joueur correspond à ce que l’on peut avoir de mieux à l’heure actuelle et si le staff qui m’entoure est aussi positif on le fera car on est quand même en déficit.

Vous avez en revanche retrouvé un Maxime Médard très saignant face à Toulon. Ce match peut-il être un déclic pour lui ?

G.N: Et est-ce que cela peut-être un déclic pour Vincent Clerc ? Ce que fait Vincent Clerc sur son essai quand il a en face de lui le meilleur marqueur d’essai du Top 14 et qu’il le dépose proprement, que se soit grâce à son raffût ou sa vitesse, est-ce que c’est un déclic ? Non, Vincent Clerc, le week-end précédent, il transforme déjà le match face à Montpellier. Pour Maxime c’est la même chose, cela doit lui servir pour le remettre en confiance. Pour lui montrer que sa blessure est très loin, qu’il peut à nouveau tenter des choses. Il est aussi capable de faire des choses fantastiques tout en sachant que les grands joueurs sont capables d’enchaîner. La prochaine échéance ce ne sera pas pour montrer qu’il est revenu à ce niveau mais plutôt pour montrer qu’il est à ce niveau depuis très longtemps.