Ce n'est pas le pied à Bordeaux-Bègles qui a raté l'occasion de franchir un cap

  • Le deuxième ligne de Bordeaux-Bègles, Berend Botha - 23 mai 2015
    Le deuxième ligne de Bordeaux-Bègles, Berend Botha - 23 mai 2015
  • La déception de Lionel Beauxis après avoir manqué la pénalité de la gagne à Toulouse
    La déception de Lionel Beauxis après avoir manqué la pénalité de la gagne à Toulouse
  • Jandre Marais (Bordeaux-Bègles) face à Yann David (Toulouse) - 23 mai 2015
    Jandre Marais (Bordeaux-Bègles) face à Yann David (Toulouse) - 23 mai 2015
Publié le Mis à jour
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L'échec final de Lionel Beauxis samedi à Toulouse privant l'UBB de qualification ne doit pas masquer les nombreux manques de l'UBB qui ne cessent de freiner son éclosion. Le club girondin a bien du mal à gravir la marche qui lui permettrait de s'installer enfin parmi les meilleurs clubs de l'Hexagone.

Il a pourtant l'expérience de ces moments-là, il n'est pas du genre à trembler et pourtant. En ratant samedi à Toulouse (22-23) la pénalité de la gagne idéalement placée à 22 mètres face aux perches, l'ouvreur international Lionel Beauxis a éteint les rêves et les espoirs de Top 6 de l'UBB. Certains ne manqueront pas de le blâmer vu les enjeux sportifs, médiatiques et financiers que représentait une participation en Coupe d'Europe, que représente un barrage avec la perspective, en cas de victoire à l'extérieur - cela aurait été face au Stade français - de disputer une demi-finale de Top 14 chez elle, à Bordeaux dans le Nouveau Stade. 

Ce dernier acte manqué de Beauxis, qui possède paradoxalement la meilleure réussite de tous les buteurs du Top 14, est surtout symptomatique du mal qui ronge cette équipe girondine, deuxième meilleure attaque du Top 14 derrière Toulon (701 unités), tout feu tout flamme quand tout va bien et on s'en est aperçu plusieurs fois cette saison (Castres, Clermont, Brive), mais d'une fragilité rare quand l'indécision règne. Juste avant Beauxis, Pierre Bernard avait également failli à Ernest-Wallon (2 sur 6 dans ses tentatives), comme cela avait déjà été le cas le 8 novembre dernier, déjà contre Toulouse (20-21), quand l'ancien Castrais avait manqué en bonne position pour un buteur d'un tel standing la transformation de la gagne. Ou quand la réussite fuit l'UBB.

La déception de Lionel Beauxis après avoir manqué la pénalité de la gagne à Toulouse
La déception de Lionel Beauxis après avoir manqué la pénalité de la gagne à Toulouse

Rigueur, leaders, mental...

Il serait simpliste d'écrire que ces deux échecs au pied face au Stade toulousain ont coûté la qualification aux hommes de Laurent Marti mais dans ces "money-time" où le sang froid doit primer, ils y ont arithmétiquement fortement contribué. Promue il y a quatre ans, plaisir rugbystique depuis salué par tous, il manque quelque chose à cette Union pour franchir le pallier de l'Europe, s'inviter au repas des grands qu'Oyonnax, lui, a trouvé en à peine deux saisons: davantage de rigueur, de leaders, de mental sous la pression, et ce côté tueur, affirmé, affamé. 

Plusieurs fois cette saison, Bordeaux-Bègles a flanché, non pas physiquement car il a quand même renversé en sa faveur quelques matches sur la fin (La Rochelle à l'aller, Toulon au retour), mais psychologiquement. Quand sur trois matches très serrés disputés à domicile devant un stade plein au soutien (record d'affluence à domicile en Top 14), vous perdez les trois d'un point à chaque fois (Toulouse, Stade français, La Rochelle), on est en droit de s'interroger sur vos réelles capacités à conclure. Quand à l'extérieur, vous évoluez deux fois pendant près d'une heure en supériorité numérique (Montpellier et Toulouse), que vous êtes plutôt fringants à quinze contre quinze, et qu'à la fin vous vivez deux désillusions, cela devient suspect. 

Jandre Marais (Bordeaux-Bègles) face à Yann David (Toulouse) - 23 mai 2015
Jandre Marais (Bordeaux-Bègles) face à Yann David (Toulouse) - 23 mai 2015

Le problème récurrent du déficit de puissance

On pourra maugréer aussi ce match contre le Racing (9-12) à Colombes début janvier, cette domination outrancière mal récompensée avec deux faits de jeu et deux décisions arbitrales contestables qui changent tout, avec là encore une pénalité pour arracher le match nul manquée à deux minutes du terme. La question du leadership doit aussi être abordée, avec finalement peu de cadres, capables de rameuter les troupes, de les guider lors des moments cruciaux, lorsqu'il faut faire le dos rond, ainsi que celle du déficit de puissance ainsi que dans la bataille dans les rucks, problèmes récurrents, dans certains moments charnières de la saison.  

L'entraîneur des arrières Vincent Etcheto répète à l'envi que l'UBB est une petite équipe. Après Toulouse, il a évoqué ce final à l'image de notre saison. Bordeaux-Bègles n'est peut-être tout simplement pas encore prêt. Et la question aujourd'hui est de savoir si cela arrivera-t-il un jour ?   

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