Bonrepaux: "On n’est pas au pays des Bisounours"

Comment s’est passé la coupure ?

Jean-Philippe BONREPAUX: Elle nous a fait du bien mentalement surtout. Après le match de Grenoble, on était extrêmement déçus. On avait ces cinq points qui nous permettaient d’accrocher la neuvième place à cinq minutes de la fin et puis tout s’est écroulé. On a fait la seule erreur défensive du match, qui nous a coûté un essai. Ça a été difficile à accepter mais c’est le sport. On attendait aussi cette trêve pour se régénérer physiquement et repartir du bon pied.

Ressentez-vous de la pression avant ce match contre Montpellier ?

J-P.B: Un peu plus que d’habitude, peut-être, mais de toute façon on doit jouer tous les matchs dans le même état d’esprit. Oui, on est quatorzième au classement, mais est-ce que se retourner la tête (sic) avant ce match va faire avancer les choses ? Je ne suis pas sûr… Même si on gagne contre le MHR, on aura la pression pour le match d’après. Le Top 14 est relevé, il y a des surprises, il faut faire avec, être sérieux et appliqué en attaque et en défense. Et surtout ne plus se tirer des balles dans le pied comme on a pu le faire sur pas mal de matchs depuis le début de la saison.

Qu’est-ce qui a manqué à l’équipe contre Grenoble, selon vous ?

J-P.B: Il n’y a pas que cette dernière action. Contrairement à d’habitude, on a fait énormément de fautes (18, NDLR) qui ont débouché sur des pénalités. Ça ne nous ressemble pas car on tourne plutôt autour de 8-9 fautes dans un match en général. C’était peut-être dû à l’épuisement physique et mental. C’était un match à l’extérieur aussi, contre une très belle équipe. On n’a pas su creuser l’écart.

On a suffisamment de boulot au Lou pour s’occuper des problèmes des autres

Quel est votre opinion sur la conquête lyonnaise (mêlée, touche) depuis le début de la saison ?

J-P.B: La touche fonctionne, la mêlée un peu moins. Pourtant, on travaille dur sur les deux secteurs. Il va falloir se reprendre mais d’un autre côté je ne connais pas une équipe en Top 14 qui domine tous ses matchs en mêlée.

Jeudi, les joueurs avaient l’air très soudés après l’entraînement. Vous êtes restés de longues minutes en cercle à vous parler. Quel a été le discours ?

J-P.B: Tout ça reste entre nous. On a juste débriefé la séance, les consignes données par les coachs. On tente d’évaluer nos performances et de faire mieux par la suite.

Un mot sur l’équipe de Montpellier. L’équipe traverse une crise, qu’en pensez-vous ?

J-P.B: Je suis comme vous, je suis ça à travers les médias. Mario Ledesma a été écarté, ils ont perdu quelques matchs… Mais je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas. On a suffisamment de boulot au Lou pour s’occuper des problèmes des autres. Samedi, on va mettre tous les ingrédients, le combat, l’agressivité, pour gagner ce match.

Sur le jeu, que pensez-vous de cette équipe ?

J-P.B: C’est une très belle formation. Individuellement, c’est solide à tous les postes. Collectivement aussi. Ils l’ont montré ces dernières saisons. Seulement voilà, ils connaissent un passage à vide et j’espère que ça va durer au moins encore un match…

Est-ce qu’on peut dire malheur au vaincu samedi soir ?

J-P.B: Ce qu’on peut dire c’est que si l’on se croit foutu quand on perd un match, ou à l’inverse les plus forts parce qu’on en gagne un, on n’a rien à faire dans le sport. On n’est pas au pays des Bisounours. Il faut attendre la fin de la saison pour tirer des conclusions.