Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Stade de france vide - racing metro stade français - 26 octobre 2013
    Stade de france vide - racing metro stade français - 26 octobre 2013
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts de la dixième journée de Top 14. Là, ils reviennent sur le derby parisien soporiphique, ou encore les performances de Bustos Moyano, Fonua ou Hook mais aussi la prestation des Brivistes ou le surnombre mal-négocié par Fritz contre Toulon.

Bayonne-Montpellier: 24-19. Emilie DUDON

C'est Martin Bustos Moyano qui avait enfilé le costume du héros vendredi soir à Jean-Dauger. Auteur de 19 points face à ses anciens coéquipiers montpelliérains (un essai, une transformation et quatre pénalités), l'ailier et buteur argentin a été élu homme du match à l'issue de cette victoire importantissime pour l'Aviron, aussi bien sur le plan sportif qu'extra-sportif compte tenu de "l'affaire Mike Phillips" qui a secoué Bayonne toute la semaine dernière. Mais il ne fut pas le seul à faire mal aux Héraultais. Opeti Fonua, dans un autre registre, fut lui aussi un cauchemar pour les hommes de Fabien Galthié. Très utilisé au près, le Tonguien n'a eu de cesse de les mettre au défi... Et de les faire reculer sur ses charges dévastatrices ! Bayonne avait choisi de prendre les Montpellérains dans l'axe et a, en ce sens, parfaitement su utiliser les 135 kg de l'ancien Agenais, qui a probablement réalisé sa meilleure prestation depuis son arrivée au pays basque l'été dernier.

Toulouse-Toulon: 13-12. Nicolas ZANARDI

On avait déjà failli gloser, la semaine dernière, sur un énorme surnombre castrais gâché au Leinster par Rémi Tales, bottant en ballon mort une diagonale qui ne demandait qu’à être exploitée autrement. Florian Fritz a-t-il voulu surpasser son petit copain du XV de France ? Paie-t-il, plus sûrement, un certain manque de fraîcheur né de ses 800 minutes passées sur les terrains ? Allez savoir... Le fait est à la 57e minute de la partie, un ballon récupéré en fond de touche par Census Johnston permettait à Toulouse d’impulser un vaste mouvement d’ensemble. Et si une mauvaise passe de Doussain annihilait un premier surnombre, une énorme percée de Gear avait permis de placer Toulon à l’agonie, un huit contre deux se dessinant en bout de ligne. Las, Florian Fritz, en position d’ouvreur, en décida autrement, tapant en ballon mort une diagonale qu’il destinait à Nyanga quand une simple passe aurait placé n’importe lequel de ses avants sur orbite. Une occasion énorme, compensée par trois points offerts pour une position de hors-jeu. Mais que l’entraîneur des trois-quarts Jean-Baptiste Elissalde ne digérait pas, tout en préférant en sourire... "L’entraîneur que je suis trouve bien sûr cela rageant... et presque marrant. Un geste comme ça, il vaut mieux en rire qu’en pleurer. Florian a été tellement présent dans le combat, au soutien de ses avants, qu’il a pu manquer de lucidité sur le coup. En bout de ligne, l’ailier toulonnais (en réalité Juan Smith, NDLR) tente le coup de monter en pointe et lui a probablement mis le doute". Une faute finalement sans trop de conséquences pour Toulouse, mais dont on ose espérer qu’elle ne sera pas reproduite avec les Bleus en novembre...

Clermont-Brive: 36-29. Jérémy FADAT

"Ils sont solides devant et agressifs mais aussi très rapides derrière. C'est vraiment une belle équipe. Nous n'avons pas été surpris de sa prestation." L'hommage est signé Vern Cotter et s'adresse aux Brivistes. Et pour les Corréziens, qui s'inclinaient en moyenne 41-8 au Michelin sur les huit précédents déplacements, c'est un sacré honneur. Car s'ils n'ont pas réussi à renverser un antre auvergnat inviolé depuis près de quatre ans, les soldats du CABCL se sont permis le luxe de faire trembler le voisin et ogre clermontois jusqu'au bout. Menant 26-23 à treize minutes du terme avant de céder. Jamais une formation ne s'était présentée cette saison au Michelin avec son équipe type en Top 14. Brive l'a fait. Et, avec un point de bonus défensif, a été largement récompensé de son audace et de son ambition. Nicolas Godignon répète que "le respect du Top 14 s'entretient et doit être assumé." Mais après avoir gagné l'admiration du public, à commencer par le sien, elle a bel et bien conquis le respect des "Jaunards" samedi. Et en "Coujouterie", c'est tout sauf anecdotique.    

Castres-Biarritz: 39-0. Vincent BISSONNET

Droit à l'en-but ! Des paroles aux actes, Castres est résolument décidé à passer à l'attaque cette saison avec un rugby aéré, ambitieux, enlevé. En seulement cinq réceptions, le champion de France a déjà glané trois victoires bonifiées, contre quatre cumulées tout au long de la saison dernière. Certes, le FCG, très remanié, le Stade français, expérimental, et Biarritz, aux abois, n'ont pas constitué de redoutables adversités. Mais à chaque fois, Rémi Tales et ses partenaires ont assumé avec brio et autorité leur statut. Samedi, ils ont offert un beau récital offensif de prises d'initiatives et d'inspirations, dans le sillage d'internationaux en forme olympique (Tales, Dulin, Claassen, Samson...) et de jeunes aux idées longues (Lamerat, Palis...). Neuvième du classement, toujours sans victoire à l'extérieur, le CO ne s'est pas encore installé dans la première partie de classement. Mais il aura au moins pour l'heure assuré le spectacle. Pour le plus grand plaisir de ses spectateurs.

Grenoble-Oyonnax: 23-10. Jean-Pierre DUNAND

Le souvenir des "Mammouths" reste solidement ancré dans les mémoires iséroises. Samedi, il a été réveillé par la démonstration de force réalisée par le pack grenoblois durant une première période totalement à son avantage. Sur les ballons portés, sur les phases de rucks, sur les mêlées, l’emprise des avants du FCG fut totale et le pack oyonnaxien, en souffrance, se retrouva pénalisé à onze reprises. La domination iséroise fut particulièrement marquée en mêlée et c’est d’ailleurs au bout d’une suite de quatre mêlées que M. Pechambert se résolut à filer sous les perches pour accorder à Grenoble un essai de pénalité justifié. En jouant de son banc, Oyonnax a su réduire les différences en seconde période, mais il était trop tard. Le passage des nouveaux "mammouths" avait laissé des traces.

Perpignan-Bordeaux-Bègles: 31-20. Jérôme PREVOT

Les Perpignanais n'ont pas fait le match de l'année face à des Bordelais talentueux mais ce match nous a rappelé combien James Hook était précieux à cette équipe. Il a réussi un excellent neuf sur dix au pied, doublé d'un sans faute dans le jeu. A se demander pourquoi l'international gallois (70 capes) n'a pas été plus sollicité alors que l'Usap semblait peut-être disposée à le libérer pour des raisons économiques la saison passée. Aucune grosse écurie du Top 14 ne s'était clairement positionnée pour cet ouvreur, centre ou arrière de grand talent et d'une rare gentillesse après les matchs. Il ne s'est même pas vexé de voir arrriver dans ses pattes Camille Lopez, un ouvreur exclusif, ce qui l'a poussé à l'arrière. Il n'a que 28 ans et encore beaucoup de grandes performances à fournir pour son club, son pays et même pour les Lions. "C'est un leader, irréprochable aux entraînements. Il réalise un très beau trimestre et c'est une grosse satisfaction depuis le début de la saison. Il s'entend très bien avec Camille Lopez et chacun peut s'épanouir à son poste", expliquait Marc Delpoux.

Racing Métro-Stade français: 16-12. Arnaud BEURDELEY

Si les joueurs du Racing-Metro 92 et du Stade français avaient voulu donner raison aux 58 000 "déserteurs" recensés samedi soir dans les tribunes du Stade de France, rendant l’enceinte dyonisienne presque morbide, ils ne s’y seraient pas mieux pris. Et pour cause. Ce derby s’est révélé d’une pauvreté affligeante, sans cesse ralenti par des fautes de mains ou des mauvais choix. Sans oublier ces sempiternels appels à la vidéo de M. Berdos, hachant une rencontre déjà soporifique. Une véritable contre-publicité pour notre sport. A l’heure où le rugby fait davantage parler de lui pour ses dérapages verbaux et ses coups bas sur fond de crise européenne et de renégociation des droits TV du Top 14, sans doute n’avait-il pas besoin d’un tel spectacle. Au contraire. Dans cette période trouble, le rugby français a besoin de multiplier les rencontres de haut niveau pour séduire encore de nouveaux supporters, de nouveaux partenaires. Ou alors comment réclamer "120 millions d’Euros" aux futurs diffuseurs du Top 14 ? Et comment ne pas comprendre les dirigeants de Canal + qui, probablement, s’amusent des déclarations de certains présidents de club revendiquant "le meilleur championnat du monde" ? Samedi soir au Stade de France, ce n’était qu’un match régional...

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