Montpellier, l'art de la révolte

Corrigés il y a une semaine dans leur antre face au Stade toulousain (25-45), les Montpelliérains n'avaient pas le temps de tergiverser avec une deuxième réception consécutive à Yves-du-Manoir. Le Racing était de plus un adversaire de choix, prétendant plus que sérieux aux premiers rôles sur lesquels lorgnent également les Héraultais après un départ plus que poussif. Revenus dans la course à la qualification, les coéquipiers de Ouedraogo se devaient impérativement de l'emporter pour mettre un peu plus la pression sur leurs hôtes et revenir sur leurs talons. Et force est de constater que cette équipe a du caractère, elle qui a littéralement étouffé des Franciliens dépassés par le volume de jeu qui leur a été proposé.

Avec une large victoire (29-14), l'affaire des Montpelliérains est excellente et aurait pu être encore meilleure s'ils n'avaient pas encaissé un essai "casquette" de Bobo à une minute du terme, les privant de fait du bonus offensif. Car ce coup de chance de l'ailier fidjien des Ciel et Blanc est véritablement le seul motif de satisfaction côté francilien, dans une rencontre où les coéquipiers de Nallet seront apparus bien fébriles et physiquement dépassés. Même s'ils ouvraient la marque par Vaquin (0-7, 7e) et faisaient montre de beaucoup de réalisme sur le coup en menant à bien leur première offensive, ils se laissaient peu à peu submerger par les nombreuses vagues offensives. Les Héraultais avaient en effet choisi de mettre énormément de rythme et ont d'emblée affiché leurs velléités offensives.

Le Racing perd pied

Seulement, la rencontre était aussi décousue que débridée et il fallait faire face aux nombreuses maladresses de part et d'autre, induites par l'important nombre d'offensives. Alors, il fallait dans un premier temps se contenter d'une pénalité de Bustos Moyano du côté du MHR (3-7, 10e) avant que Ouedraogo ne trouve enfin la faille, permettant à ses troupes de prendre les commandes de la rencontre (8-7, 17e). A partir de ce moment-là, la domination héraultaise se faisait de plus en plus pressante. Et s'ils ne cédaient pas jusqu'à la pause, même au bord de la rupture et secoués, les Racingmen faisaient front, conservant tous leurs espoirs en ne virant qu'avec une longueur de retard. Toutefois, Montpellier n'a pas levé le pied au retour des vestiaires et a peu à peu fait plier son adversaire. En le crucifiant tout d'abord par Amorosino qui plantait un contre de quatre-vingts mètres après un drop contré de Wisniewski (15-7, 55e) puis en accélérant encore un peu plus la cadence avec un nouvel essai inscrit par Fernandez (22-8, 62e).

Même si le MHR faisait preuve d'un manque de maîtrise flagrant en commettant une cascade d'en-avant, le Racing se rendait coupable de trop de plaquages manqués pour pouvoir exister dans cette rencontre. Matadigo faisait alors des ravages pour offrir aux siens le bonus offensif (29-8, 76e) avant que Bobo n'annule immédiatement l'opération. Même s'il termine la rencontre sur une fausse note, les Héraultais peuvent néanmoins se satisfaire pleinement d'un résultat probant qui leur permet de recoller un peu plus au peloton des prétendants aux barrages. De leur côté, les Racingmen repartent à vide, bien que cette défaite ne soit pas vraiment préjudiciable. Ils devront impérativement corriger le tir au cours d'un déplacement périlleux à Perpignan dans une semaine et avant de recevoir le Stade toulousain.