Toulon : Le rachat ou la tempête

Il ne suffit pas d'avoir les meilleurs joueurs du monde pour gagner une rencontre. Cet adage, bien connu dans le monde du sport, s'est vérifié la semaine dernière à Mayol où Toulon a balbutié son rugby face à l'Aviron bayonnais. Avec un recrutement impressionnant (Carl Hayman, Paul Sackey, Rudi Wulf pour ne citer qu'eux), les Toulonnais font figure de favoris pour le titre de champion de France. Mais au vu de ce qu'ils ont démontré lors de la première journée, les joueurs s'apprêtent à connaître de grandes désillusions. Pierre Mignoni, blessé pour ce match d'ouverture, n'a pas reconnu son équipe. "Bayonne a fait le match qu'il fallait", nous explique le demi de mêlée international. "Ils ont été beaucoup plus agressifs que nous. Nous avons eu des déchets dans tous les secteurs de jeu. Dans ce sport, dès que vous êtes moins présents physiquement, vous êtes sanctionnés. Cette défaite est donc logique."

Les observateurs ont été surpris de la piètre performance proposée par le RCT. Philippe Saint-André, le manager du club, a haussé le ton pendant la semaine. Les entraînements ont été plus durs, doublés d'intensité. PSA a axé les séances sur la relation entre les nouvelles recrues et les anciens de l'an dernier. "On est passé à travers collectivement, on est passé à travers au niveau de nos leaders. Les mecs le savent, indique l'entraîneur sur le site officiel du club. On a des joueurs de qualité, c’est à nous de remettre les pendules à l’heure."

Une défense apathique

Outre le manque d'agressivité pointé du doigt par les dirigeants varois, Philippe Saint-André a également fustigé sa défense, fautive selon lui de largesse inadmissible à ce niveau. "Il est impératif de se concentrer sur la défense", peste encore Saint-André. "Les Bayonnais ont eu deux ballons dans nos vingt-deux mètres et ils marquent deux essais." Si solides l'an dernier, les Toulonnais ont paru fragiles pour l'ouverture du Top 14. Ont-ils craqué sous la pression médiatique ? Le groupe ne parle que d'un accident de parcours.

Les joueurs ont tout intérêt à montrer un autre visage à Aguilera. Et lorsque l'on parle victoire, bonus et rachat, Pierre Mignoni revient encore et toujours sur les basiques. "Avant de tirer des plans sur la comète, il faut avant tout retrouver nos valeurs qui ont fait la force de l'an dernier. Une combativité exemplaire et un état d'esprit irréprochable. Chose que l'on a pas montré pendant le premier match." L'ancien Clermontois est incertain pour la rencontre à Biarritz, se ressentant toujours de sa béquille à la cuisse. Mais quoi qu'il arrive, il ne souhaite pas rééditer la pâle copie de la semaine dernière proposée par ses coéquipiers. Au risque de voir se pointer une crise dans les couloirs de Mayol.