Montpellier peut y croire

Parce qu'il est joueur, Fabien Galthié a parié son scooter quand Philippe Guillard lui demanda si la qualification était désormais acquise. Sourire aux lèvres, le technicien du MHR ne pouvait pas cacher sa satisfaction. Montpellier est désormais lancé vers les phases finales. Cinquième au classement, juste devant Perpignan et Clermont. En embuscade derrière Biarritz et Clermont. L'essentiel est là pour les Héraultais qui redoutaient ce match face à une formation parisienne qui venait jouer son va-tout au stade Yves-du-Manoir. Une formation parisienne qui est finalement tombée avec les honneurs, victime d'un carton jaune infligé à Pascal Papé et qui lui coûta 17 points. Les coéquipiers de Mathieu Bastareaud ont dit adieu à la qualification pour la deuxième saison d'affilée. Voilà qui fait désordre mais qui n'a rien d'illogique au regard du manque de régularité des Franciliens. 

La preuve encore lors de cette 22e journée. Parfaits combattants au sol, les Stadistes firent déjouer le MHR qui, faute de vitesse, se retrouva dans l'incapacité d'enchaîner son jeu de mouvement. Pénalités contre pénalités, Dupuy et Beauxis face à Bustos Moyano et Trinh-Duc, le score resta serré pendant la totalité du premier acte, malgré les charges dévastatrices d’un Mathieu Bastareaud retrouvé. Il faudra attendre les ultimes instants pour que le Stade français ne confirme sa domination grâce à un essai en force de James Haskell (non transformé par Dupuy). Menés 14-9 à la pause, les Montpelliérains semblaient alors très loin de pouvoir s'imposer. La seconde mi-temps commençait mal pour le MHR avec une pénalité de Beauxis qui creusait l’écart (17-9).

Un carton qui change tout

Commençant à voir que le match pouvait leur échapper, les hommes du duo Galthié-Béchu eurent la bonne idée d’accélérer, et permettaient à Bustos-Moyano de répliquer trois minutes plus tard. Et puis il y eut ce carton jaune accordé au Parisien Pascal Papé, qui fragilisa considérablement la mêlée parisienne. Manque de chance, c’est justement une mêlée introduction Montpellier qu’il fallait gérer à ce moment là. Quatre tentatives plus tard, l’arbitre se dirigeait vers les poteaux et accordait un essai de pénalité qui ramenait les Montpelliérains à un point de leur adversaire (19-20). Ces derniers n’avaient plus qu’à appuyer là où cela faisait mal, c'est-à-dire devant. Trois minutes après cet épisode assassin, le pilier géorgien Jgenti aplatissait suite à un bel enchainement de pick n’go des avants montpelliérains dans les cinq mètres parisiens après une très belle prise d’intervalle du centre Grant Rees servi par François Trinh-Duc. Ce dernier se fendait même d’une pénalité lointaine pour alourdir le score (29-20). Lionel Beauxis, dans la dernière minute, passait une dernière pénalité qui allait offrir aux Parisiens un point de bonus aussi mérité qu’inutile. Les Montpelliérains pouvaient alors souffler un grand coup, et envisager la suite des évènements avec une certaine sérénité, au vu du calendrier qui les attend (ils iront à Bourgoin et à Brive, et recevront Bayonne et Toulon).