Lakafia : "On s'attend tous au coin du bois..."

  • Raphaël Lakafia (Toulon)
    Raphaël Lakafia (Toulon)
  • Raphael Lakafia (Rugby Club Toulonnais)
    Raphael Lakafia (Rugby Club Toulonnais)
  • Rapahel Lakafia (RCT), face au CA Brive - 28 octobre 2017 (Top 14)
    Rapahel Lakafia (RCT), face au CA Brive - 28 octobre 2017 (Top 14)
  • Raphaël Lakafia (Stade français)
    Raphaël Lakafia (Stade français)
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Arrivé cet été sur la rade, Raphaël Lakafia s'est imposé comme l'un des joueurs de confiance du staff. Et s'il démarrera la réception du Stade français sur le banc (au dépend de Fernandez-Lobbe, pour compenser le forfait de Kruger, habituel capitaine de touche), l'international tricolore a accepté de se confier sur son début d’aventure.

Rugbyrama : Raphaël, on imagine que ces quelques jours de vacances vous ont fait du bien...

Raphaël Lakafia : Lors du dernier bloc nous avons enchaîné un paquet de matchs couperets et forcément, ça nous a tous fait du bien de souffler une semaine. Maintenant, nous étions également contents de retrouver l'équipe en suivant. Chacun est revenu plein de fraîcheur. Puis le stage à Serre Chevalier nous a permis de se côtoyer en dehors du contexte rugby. Là qu'on entre dans le sprint final, ce stage a soudé le groupe et nous permettra de passer plus facilement du temps ensemble. Ça comptera dans les dernières semaines. Désormais, il n'y a donc plus de calcul à faire. Il faut gagner tous nos matchs, arracher des points chez tout le monde et on ne peut plus rien laisser au hasard.

Faire la bascule et retrouver le rugby n'a pas été trop compliqué ?

R.L : Le vendredi matin ça piquait un peu (rires). Plus sérieusement, c'est bête à dire mais à Toulon il fait beau, il fait bon et nous aimons tous le rugby. Alors c'était agréable de retoucher du ballon, de s'entraîner à nouveau. Surtout que nous sommes tous conscients que l'on entre dans la meilleure partie de la saison...

Raphael Lakafia (Rugby Club Toulonnais)
Raphael Lakafia (Rugby Club Toulonnais)

Dans le passé récent, ce sprint final a souvent réussi au RCT. Y pensez-vous ?

R.L : Nous en avons un peu chier depuis le début de saison mais nous avons assuré le minimum et conservé toutes nos chances en Coupe d'Europe comme en Top14. Maintenant, c'est simple : ça passe ou ça casse. Ce groupe veut tout gagner et si nous pouvons enchaîner seize succès consécutifs et soulever deux trophées, on le fera.

Avez-vous vu le groupe changer ces dernières semaines ?

R.L : On sent que le parfum des phases finales n'est plus très loin. Le meilleur de la saison se profile et tout le monde sait qu'il devra être en forme. Je dirais donc que le groupe n'a pas changé, mais qu'il a basculé mentalement dans le sprint final. Il y a plus d'implication, d'application. On n'a pas le droit à l'erreur et les détails vont compter davantage. Puis les joueurs d'expérience qui composent notre effectif sont conscients qu'en Top14, si tu te dis que tu as un joker, tu ne t'en sors jamais. Alors nous allons tout donner et nous ferons les comptes en fin de saison...

J'ai retrouvé mon rugby

A titre personnel, pourriez-vous tirer un premier bilan sur vos débuts toulonnais ?

R.L : En me blessant lors des matchs amicaux (ndlr contre Clermont, le 11 août), j'ai été out six semaines d'entrée. A mon retour, j'ai repris un coup contre Llanelli, ce qui m'a encore éloigné une semaine. Ce n'était pas la meilleure manière de découvrir mon nouveau club... J'ai même eu peur que ça tourne mal... Mais je me suis accroché, je suis revenu, j'ai retrouvé mon rugby et depuis j'ai été aligné quasiment chaque week-end. Ça me fait vraiment du bien. Je suis donc satisfait de mon début d'aventure toulonnaise.

D'ailleurs, pourquoi avoir choisi le RCT plus qu'un autre club ?

R.L : Je voulais découvrir le fameux "contexte toulonnais". Ainsi, quand Mourad (ndlr Boudjellal) a demandé à me rencontrer, tout est allé très vite. Je n'ai pas douté de mon envie de rejoindre le RCT...

Et comment avez-vous vécu votre départ du Stade français ?

R.L : Ça n'a pas été évident. J'avais vécu une magnifique aventure... Puis j'ai quitté pas mal de potes... Ma compagne vit sur Paris et fait les allers-retours... Donc je n'ai pas choisi la facilité. Je savais que venir à Toulon me permettrait de me mettre en danger, et pas uniquement sur le plan rugbystique. Ça représentait pas mal de sacrifices. Mais le jeu en valait la chandelle et je ne regrette rien.

Qu'est-ce que ça représente pour vous de jouer à Toulon ?

R.L : Ça n'a pas l'air comme ça, mais c'est un immense pas d'arriver et de se faire sa place dans ce club. Ça n'a pas été chose simple, mais j'ai énormément joué, ce qui témoigne de la confiance des coachs. Puis je prends énormément de plaisir... Est-ce que je m'attendais à jouer autant ? Je ne vais pas faire de langue de bois : j'étais sincèrement venu à Toulon pour jouer. Je me suis préparé en conséquence et, malgré la forte concurrence, je voulais saisir ma chance. Je ne venais pas en espérant simplement entrer dans la rotation.

Rapahel Lakafia (RCT), face au CA Brive - 28 octobre 2017 (Top 14)
Rapahel Lakafia (RCT), face au CA Brive - 28 octobre 2017 (Top 14)

En quoi avez-vous progressé depuis le début de votre carrière ?

R.L : Je pense surtout avoir pris confiance en moi, ce qui peut m'aider à me sentir meilleur joueur. Je suis meilleur aujourd'hui qu'à 18, 22 ou 25 ans. Simplement parce que j'ai évolué, j'ai progressé avec l'expérience. Le Top14 est un marathon, il faut répondre présent dix mois de suite et j'ai appris à être performant sur la longueur. Dans le jeu, je pense également que mon profil est légèrement différent. Peut être me voit-on moins qu'à mes débuts, notamment sur les actions offensives. Mais j'ai 1000 fois plus d'activité. C'est peut être le paradoxe. En réalité, je pense être devenu plus complet.

Et dans la tête ?

R.L : J'ai l'impression d'avoir 18 ans. J'ai toujours envie de jouer tous les matchs. Quand j'ai des bobos je ne m'écoute pas trop. Quand je suis rempla', je fais la gueule comme un gamin qui découvre le haut-niveau. Je n'aime pas être en échec. Et c'est justement pour me mettre en danger que je suis venu à Toulon. Et pour l'instant ça ne se passe pas trop mal (sourire).

Ce week-end, vous allez -pour la première fois- retrouver le Stade français. Que vous reste-t-il de cette aventure ?

R.L : En premier lieu, les supers copains, comme Rémi Bonfils, Jules Plisson, Jonathan Danty, Hugh Pyle, et j'en passe. Nous sommes en contact quasi-quotidien et ce sont des mecs avec qui je garderai un lien fraternel toute ma vie. J'ai encore passé quelques jours avec certains d'entre eux pendant les vacances. Resterons également les souvenirs et d'excellentes années, en dehors mais surtout sûr le terrain. Nous avons eu la chance de gagner deux titres avec le Stade français. Ça ne s'oublie pas. Puis c'est un club à part...

Raphaël Lakafia (Stade français)
Raphaël Lakafia (Stade français)

C'est à dire ?

R.L : Demandez à n'importe quel joueur passé par le Stade, à commencer par Hugo (ndlr Bonneval) ou Basta, ils vous diront le reste... On dit qu'à Toulon tout est différent et c'est vrai. Mais au Stade français ça n'est pas loin d'être le cas également. C'est un club qu'il faut connaître dans sa carrière. Mais désormais c'est derrière moi et je suis Toulonnais à 110%.

Et donc, comment appréhendez-vous cette première ?

R.L : Ce ne sera pas un match comme les autres. J'ai l'impression que j'étais au Stade français hier et ça va faire drôle de croiser autant de copains d'un coup. Mais je ne dois pas me laisser envahir par quoi que ce soit. On s'est chambré un peu pendant les vacances, on attend tous ce match. Mais c'est un plaisir. J'ai eu la chance de jouer contre mon frère et j'espère que ce sera un peu pareil. On ne s'est rien promis, je pense simplement qu'on s'attend tous un peu au coin du bois, en ne se disant rien... mais si on a la chance de s'attraper, on le fera (rires).

Propos recueillis par Pierrick Ilic-Ruffinatti

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