Usap : les raisons d'un échec

Par Rugbyrama
  • perpignan déception finale 2010
    perpignan déception finale 2010
Publié le Mis à jour
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Perpignan, dominé dans la plupart des secteurs, n'a pas réussi à réaliser le premier doublé de son histoire samedi soir au Stade de France. Battus 19-6 par Clermont, les Catalans n'ont "pas joué à leur véritable niveau", comme ils l'affirment eux-mêmes. Analyse, point par point, de cette défaite.

CRUELLES INTENTIONS

"Nous avons manqué d'enthousiasme dans le jeu. Nous avons fait un gros travail défensif mais on s'est emmêlé les pinceaux". Terrible aveu d'impuissance d'Olivier Olibeau. Le visage marqué par le féroce combat qu'il a livré samedi soir, le deuxième ligne perpignanais n'arrive pas à s'expliquer pourquoi son équipe a tant failli dans les intentions. Gênés en touche, les Catalans n'ont pas su s'appuyer sur leurs points forts (la mêlée et la défense) pour mettre en place leur jeu. "En mêlée, ça allait à peu près mais derrière, on ne jouait pas. C'est difficile de gagner un match quand on n'enchaîne pas trois temps de jeu", peste le deuxième ligne Robins Tchalé-Watchou. Illustration parfaite : les lignes arrières, amenées par des Mermoz, Marty ou Porical étincelants l'an passé, sont totalement passées inaperçues cette fois. La charnière, qui n'a pas "pris assez d'initiatives" selon Jacques Brunel, est montrée du doigt.

UNE TOUCHE DEFAILLANTE

"En touche, on a été catastrophique". Robins Tchalé-Watchou n'y va pas par quatre chemins quand on le questionne sur les difficultés rencontrées par l'alignement catalan durant la rencontre. Jacques Brunel précise : "Notre touche nous a porté préjudice, notamment en première mi-temps. Nous avons perdu là trois ou quatre ballons qui auraient pu nous permettre de prendre des initiatives et de faire douter Clermont." Las, les Perpignanais n'ont pas trouvé les solutions face à l'efficacité du contre auvergnat. Avant la rencontre, l'entraîneur de Castres Laurent Labit avait analysé les clés du match pour notre site et souligné la qualité de l'alignement auvergnat, avec Bonnaire et Lapandry notamment. "Très adroits dans les airs, ils pigent également très vite les combinaisons sur lancers adverses", avait-il expliqué. C'est exactement ce qu'il s'est passé samedi soir, notamment durant les vingt premières minutes avec deux ballons perdus par les Catalans sur leurs propres lancers.

LA FAILLITE DU BUTEUR

"L'an dernier en finale, Porical avait fait un 100%. Cette fois, ce n'est pas le cas et tant mieux pour nous". Les Clermontois, à l'image de leur entraîneur Vern Cotter, savent qu'ils doivent en partie leur victoire à la mauvaise fortune de l'arrière perpignanais dans ses tentatives de coups de pied (2 sur 6). "Notre buteur, là où il nous porte habituellement en phases finales, a eu un jour sans et nous n'avons pas pu contester le score de Clermont quand nous le pouvions", confirme Jacques Brunel. Un des tournants de la rencontre tient peut-être dans sa pénalité manquée à la 60e, qui se trouvait dans une position plutôt facile pour lui et qui aurait permis à l'Usap de revenir à 9-13. Au lieu de ça, Parra a ajouté trois points à la 63e et donné dix points d'avance aux siens (16-6). Un écart rédhibitoire pour les Catalans... Leur défaite n'est pas seulement imputable à la faillite de leur buteur, bien entendu, mais force est de constater que Jérôme Porical est passé à côté de son match. Et ce sont des choses qui arrivent. Mais le joueur avait jusque-là été exemplaire durant les matchs à enjeux. Il aura l'occasion de se rattraper en tournée avec l'équipe de France au mois de juin.

UN JEU AU PIED APPROXIMATIF

"J'ai changé la charnière assez tôt dans le match (juste avant l'heure de jeu) parce que nous n'avions pas l'animation que nous aurions voulu, ni le jeu au pied que nous aurions voulu." Jacques Brunel le confirme, sa charnière n'a pas été au niveau samedi soir. Dans l'animation mais aussi dans le jeu au pied. Quand Parra et James baladaient les Perpignanais de tous les côtés du terrain, Durand et Hume manquaient de précision. Le Sud-Africain notamment. Resté incertain jusqu'au bout en raison d'une fissure à un orteil, il n'est jamais véritablement entré dans la partie. Contré plusieurs fois, il a trouvé des touches directes, et raté des pénaltouches. L'arrière Jérôme Porical n'étant lui non plus pas dans un grand jour, les Catalans n'ont pas occupé le terrain comme ils auraient dû le faire et ils ont rendu beaucoup trop de ballons au pied.

PRIS DANS L'AGRESSIVITE

"Nous avons été présents physiquement, présents dans le combat, mais nous n'y avons pas mis les bons ingrédients". Robins Tchalé-Watchou parle sûrement là du manque d'agressivité de son équipe durant cette rencontre. Contrairement à l'an passé, où elle avait pris à la gorge les Clermontois d'entrée de mach, l'Usap n'a pas eu ce "truc en plus", cette fougue, cette envie extrême cette fois. Bref, la furia catalane n'a pas fonctionné sur des Auvergnats que l'on avait rarement vus aussi agressifs. Ces derniers savaient qu'ils avaient perdu leur troisième finale consécutive en grande partie là-dessus en 2009 et ils mettaient un point d'honneur à répondre présents. Un peu déboussolés, les ex-champions de France n'ont pas su répondre. Ou alors en ne maîtrisant pas grand-chose. "On n'a pas assez joué dans le camp clermontois et chaque fois qu'on y est allé, on a fait une faute", résume le Camerounais.

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