Bourgoin croque le champion

Par Rugbyrama
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Bourgoin s'est offert une victoire de prestige en même temps qu'une grosse bouffée d'oxygène en battant Perpignan (17-6) vendredi soir en match avancé de la 6e journée du Top 14. Les Catalans, dévorés devant et jamais dans leur match, n'ont même pas pu se consoler avec le bonus défensif.

Bourgoin s'exporte enfin! Depuis 2005, cinq fois les Isérois avaient décidé de délocaliser un match de championnat ou de Coupe d'Europe à domicile loin de leur pelouse fétiche de Pierre-Rajon. Pour autant de défaites, que ce soit à Genève, à Lyon, à Saint-Etienne ou à Grenoble. Cette statistique n'a pas découragé le CSBJ pour la réception de Perpignan vendredi soir et cette fois, il s'est senti vraiment chez lui à Grenoble. Portés par les 15.000 personnes du stade des Alpes, les Berjalliens ont signé leur troisième victoire en six journées, adressant un nouveau message à ceux qui les voient descendre à l'étage inférieure en fin de saison.

Ce succès face aux champions de France, outre par son prestige, est sans doute le plus convaincant de ce début de Top 14 pour Bourgoin. Face à Biarritz et au Racing, le groupe était allé chercher ses matches avec les tripes, à l'énergie, gonflé à bloc par le risque de voir le club disparaitre. Non que les Ciel et Grenat n'aient pas mis de coeur face à l'Usap, bien au contraire, mais leur victoire a été parfaitement construite et ne doit rien au hasard. Autant le CSBJ s'en était bien sorti contre le Racing, autant il a dominé sans la moindre contestation Perpignan.

Conquête en berne

L'Usap avait pourtant pris ce match par le bon bout. Installés dans le camp adverse, les hommes de Jacques Brunel ont été les premiers à trouver l'ouverture sur un joli drop de Gavin Hume après un peu moins d'un quart d'heur de jeu. Simple trompe-l'oeil. A partir de ce moment, le leader n'a eu de cesse de subir, d'abord imperceptiblement, puis de manière de plus en plus prononcée au fil des minutes. Dominés en conquête, Perpignan s'est mis plusieurs fois à la faute et Benjamin Boyet en profitait pour porter son équipe aux commandes au score après 25 minutes de jeu. Dès lors, Bourgoin n'allait plus lâcher son emprise sur ce match.

On aurait pu penser que le leader et champion en titre remettrait les choses en ordre à la pause, mais il n'en fut rien. Au contraire. Cinq minutes seulement après la reprise, Vigneaux interceptait une passe de Grandclaude avant de filer comme un trois-quarts pour servir finalement Senio sur un plateau pour le premier, et dernier essai de la soirée. Le match a sans aucun doute basculé définitivement à cet instant, car mentalement, l'Usap n'y était plus. De plus en plus à la peine en mêlée, les Catalans ont été sanctionnés à de multiples reprises, ajoutant à leurs difficultés devant une indiscipline coûteuse, comme sur ce coup de poing de Jean-Pierre Perez qui obligea M.Garcès à retourner une pénalité initialement en faveur des Perpignanais, offrant sur un plateau trois nouveaux points à Boyet.

C'était donc le Perpignan des mauvais jours. Davantage celui qui était passé à côté de son match à Montpellier que celui, plus concerné, qui vient de s'imposer à Colombes face au Racing. Les performances sinusoïdales de l'Usap loin de sa forteresse d'Aimé-Giral vont donner du travail à Jacques Brunel. Quant au CSBJ, rien n'a semblé le perturber, pas même l'arrêt momentané de la partie à l'heure de jeu après la penne d'éclairage du stade des Alpes. Avant deux déplacements compliqués à Paris face au Stade français puis à Montauban, Bourgoin s'est offert une bonne dose de sérénité avec ces quatre points. Et comme il y a ajouté la manière, l'horizon, longtemps obstrué, n'a jamais emblé si clair depuis des semaines.

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