Brive s'est arraché

Brive dispose d'une petite merveille en la personne d'Alexis Palisson. Encore Espoir la saison dernière, le néo international a véritablement pris une nouvelle dimension. Et son envie de lancer du jeu est un véritable régal pour les amateurs d'un rugby fait de grandes envolées. Et heureusement que le jeune arrière était titulaire face à Bourgoin pour assurer un peu de spectacle dans une partie lancée sur des chapeaux de roue et qui aura fini par sombrer dans un spectacle bien peu passionnant. Le temps pour le jeune arrière d'inscrire un essai au terme d'une course supersonique après avoir été mis en orbite par un coup de pied parfaitement dosé de l'inévitable Andy Goode. Le premier quart d'heure de jeu venait de s'achever et s'en était fini pour le spectacle. Mais comme il restait encore soixante-cinq minutes à jouer, il a bien fallu que les deux équipes tentent quelque chose.

De l'envie mais trop d'imprécision

Bien que dominés dès le début de match, les Berjalliens étaient venus avec de réelles ambitions et tentaient de le faire savoir. Las, les nombreux ballons de contre-attaque qu'ils se voyaient offerts après chaque tentative d'occupation du terrain par les Brivistes ne donnaient rien. La faute à un manque de rapidité évident et à une organisation défensive du CABC jamais prise en défaut, du premier au troisième rideau. La faute aussi à de trop nombreuses fautes dans les rucks et à une mauvaise gestion des temps forts (seulement 3 points inscrits lorsque Brive jouait à quatorze en première période).

Eric Catinot pouvait bien bouillir sur son banc, jamais ses joueurs n'ont semblé capables de passer la vitesse supérieure. Le CABC était logé à la même enseigne. Si Claasen, Pic et Forgues faisaient jouer leur puissance, les actions allaient rarement au bout. Au bénéfice de Brive, on pourra noter une supériorité en termes de vitesse et de percussion, mais à dix minutes de la fin, cette supériorité était loin d'être suffisante et les Coujous étaient incapables de tuer le match. Et si le suspense fut présent jusqu'à la fin, ce fut plutôt en raison de l'inhabituelle maladresse d'Andy Goode face aux perches. Ses échecs répétés ont permis à Bourgoin d'y croire longtemps, jusqu'à ce que l'Anglais règle enfin la mire et ne mette les siens à l'abri à six minutes de la fin.

Le signal envoyé par Brive

Du côté de Brive, la joie dans les vestiaires était toute mesurée. Christophe Laussucq, jamais le premier pour lancer la bonne humeur générale craignait même que les spectateurs ne se soient ennuyés. "On a manqué d'ambition. On est bien remontés au classement mais il ne faut pas se relâcher. Il faut encore bosser". Vincent Forgues nuance quelque peu ces propos mais ne saute pas au ciel non plus : " On a gagné et c'est le seul point positif. Il n'y avait pas de rythme, le match a été compliqué. C'est bien de leur enlever le point de bonus. Mais il va encore falloir progresser. Face à une équipe qui vise les demi-finales, on ne passera pas en jouant comme ça".

Et justement, le prochain adversaire de Brive, Perpignan, fait partie de cette catégorie. Quoi qu'il en soit, ce genre de match serré, Brive ne l'aurait pas forcément gagné il y a quelques semaines. Cette équipe semble avoir enfin trouvé la cohésion et la confiance qui lui ont fait tant défaut en début de saison. Bourgoin repart bredouille de Corrèze, les cadeaux s'étant limités à quelques marrons chauds. C'est un signe adressé aux prochains visiteurs, Brive est plus gaillarde que jamais. Après avoir réalisé la passe de quatre, les Coujous vont pouvoir passer de bonnes fêtes.