La 15e journée en questions

. Que peut espérer Toulouse au Stade de France?

En se privant volontairement d'une douzaine de titulaires (sans compter els blessés comme Poitrenaud ou Fritz), le Stade Toulousain prend sciemment le risque d'escamoter l'évènement du week-end, au Stade de France, face à Paris. Mais c'est le cadet des soucis du leader, déjà projeté vers les objectifs de fin de saison, luxe que lui autorise son énorme avance au classement. Les Toulousains sont-ils pour autant condamnés à en prendre 50 à Saint-Denis, comme le Stade Français à Clermont la semaine dernière? Pas forcément. Il reste suffisamment de qualités dans le XV de départ qui sera aligné pour que le public assiste à un vrai match. Avec des pointures comme Poux, Maka, Lamboley, Nyanga, Bouilhou, Médard ou Donguy, Toulouse n'est pas complètement démuni. Peut-être pas suffisamment armé pour gagner samedi, mais sans doute assez pour ne pas être ridicule.

. Dax peut-il s'en sortir?

Avec deux victoires en 14 journées? L'US Dax peut-elle encore espérer se maintenir en Top 14 l'an prochain? La mission semble quasi impossible pour les landais, qui comptent aujourd'hui neuf points de retard sur Albi. Le promu abat sa toute dernière carte lors des deux journées à venir, en recevant Bayonne à Maurice-Boyau puis en se déplaçant à Auch, la lanterne rouge. Ces deux matchs sont dans les cordes des Dacquois. S'ils parviennent à empocher deux victoires, doublant ainsi leur capital, ils pourraient alors revenir tout près d'Albi, qui va dans le même temps se rendre à Perpignan puis Clermont. Pour Dax, c'est donc la dernière chance. Vraiment.

. Depuis quand Castres n'a pas réussi une telle série?

En cas de victoire face à Montauban samedi, le Castres Olympique alignera une quatrième victoire consécutive, et son sixième succès sur les sept derniers matchs. Le club tarnais n'avait plus connu une période aussi faste depuis plus de deux ans. Il faut en effet remonter au mois de décembre 2005 pour trouver trace de quatre victoires consécutives du CO en Top 14, face à Bourgoin, Bayonne, Pau et Montpellier. A l'issue de ces quatre journées, les Castrais pointaient au 5e rang, qu'ils occupent déjà aujourd'hui. Comme les coéquipiers de Lionel Nallet recevront à nouveau le week-end prochain (Montpellier), ils peuvent même rêver à une place dans le Top 14 fin mars. Qui l'eut crû?

. Combien de points faut-il pour atteindre le dernier carré?

A l'issue des matchs aller, Biarritz, quatrième du classement et donc dernier qualifié virtuel pour les demi-finales, comptait 36 points, sur les bases de 72 points à l'issue de la phase régulière. 72 points, c'est moins que le total du quatrième lors des deux premières saisons du Top 14. En 2006, Perpignan avait terminé avec 84 points et Biarritz, l'an dernier, avec 74 points. Mais derrière l'infernal duo Toulouse-Clermont, qui a nettement fait le trou, les débats se sont équilibrés. Aujourd'hui, il n'y a que quatre points entre le troisième, Paris, et le septième, Montauban, rendant la course aux demi-finales plus incertaine que ces deux dernières années. Il n'est donc pas impossible de voir une équipe se qualifier pour les demies avec à peine plus de 70 points.

. Qui s'en est le mieux sorti durant le Tournoi?

La période du Tournoi est toujours compliquée à gérer pour les clubs, et ce fut plus vrai que jamais cette année, puisque 12 des 14 clubs de l'élite ont eu au moins un joueur appelé par le staff tricolore. Sur les six journées qui se sont déroulées durant la fenêtre des 6 Nations (entre le 2 février et le 15 mars), ce sont Toulouse et Clermont qui ont engrangé le plus de points: 29. Les deux meilleures équipes de la saison le sont donc restées durant le Tournoi. Or ce sont aussi les deux clubs qui ont été le plus sollicités par l'équipe de France. La profondeur de leur effectif a permis aux deux géants de s'en sortir. Autre bénéficiaire, Castres, qui a empoché 23 points lors de ses six derniers matchs, contre 13 lors des huit premières journées. A l'inverse, certains clubs ont pataugé, comme le Stade Français (18 points seulement), Biarritz (15) et surtout Montpellier (10), qui a payé cher l'émergence de Picamoles, Ouedraogo, Trinh-Duc et à un degré moindre Tomas.