Blanco se retire à Biarritz

Par Rugbyrama
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Alors que la LNR fête ses 10 ans, Serge Blanco, son président historique, a décidé de ne pas briguer un nouveau mandat. Pour Bernard Lapasset, avec qui il a formé "un beau tandem", c'est à la reconstruction du Biarritz olympique que Blanco a l'intention d

Le contre-pied

"Si j'avais une chose à dire à Serge tout de suite ? Ce serait : Réfléchis un peu et ne nous laisse pas tomber !," s'écrie René Fontès, le président de Clermont-Auvergne. A huit jours de sa deuxième finale consécutive, le président auvergnat n'est pas avare d'éloges pour évoquer celui qui a pris à contre-pied le monde du rugby professionnel en annonçant ce lundi son départ de la LNR. "J'ai du mal à imaginer le rugby sans l'ombre de Serge Blanco planant au-dessus de nous tous... Je m'interroge vraiment sur la concrétisation de son départ. Ce serait une énorme déception." Le conditionnel interloque et prouve que René Fontès ne veut pas y croire : "Je ne considérerai cette info comme acquise que quand cela sera effectivement le cas. Je n'ai pas envie de l'appeler maintenant, parce que je ne veux pas entendre cette nouvelle de sa propre bouche... J'espère qu'un événement prochain pourra le faire changer d'avis."

Si René Fontès fait partie des très nombreuses personnes surprises par l'annonce de Serge Blanco, il en est un qui était plus ou moins dans le secret. Son complice, son rival de toujours, le président de la Fédération Bernard Lapasset : "Il y a eu des rumeurs et quand nous nous sommes vus dimanche à Bordeaux, il a senti que je savais. Mais il n'a pas voulu en parler."

La succession

D'un point de vue purement factuel, le rugby français est sur le point de perdre ses deux dirigeants historiques. Ceux qui ont amené l'ovalie vers le monde professionnel pour en faire, bon gré mal gré et avec parfois des conflits très intenses, un sport majeur en France. "Rival est un terme un peu fort. Nous avons surtout formé un beau tandem, rectifie Bernard Lapasset. Nous avons toujours réussi à nous entendre, certes en jouant sur des registres différents, pour faire bouger les curseurs." Pour leur succéder, il faudra avoir les épaules larges et solides. Qui s'installera dans le siège vacant 6 rue de Liège en décembre prochain ? Le président de l'IRB a entendu parler de quelques noms, mais ne s'étend pas là-dessus. La place sera très fortement convoitée. Le rugby a eu sa part de successions difficiles avec trahisons et alliances soudaines.

D'ailleurs, Lapasset avertit : "Nous sommes dans un milieu de querelleurs et il faudra tâcher de ne pas gaspiller l'énergie." Le directeur de la LNR, Arnaud Dagorne, évoque l'aspect statutaire : "Les élections du nouveau président doivent être organisées dans les six mois qui suivent la fin des jeux Olympiques, donc entre fin août et fin février. Aucune date n'a encore été retenue pour le scrutin."

L'avenir du rugby

"Nous savons ce que nous perdons, pas ce que nous aurons," s'inquiète le président Fontès. Une inquiétude que ne partage pas le président Lapasset : "Nos institutions sont solides. La LNR et la FFR ont un bel avenir. Que tout le monde se rassure, il n'y a aucun souci à se faire. Le rugby va bien, les caisses sont pleines. Le bilan que nous laissons derrière nous est très fort." Lapasset va même plus loin en avançant que cela sera certainement bénéfique au rugby que de repartir avec de nouvelles têtes : "Nos successeurs n'auront peut-être pas la même pression médiatique dont nous avons pu parfois souffrir avec Serge. Et la sérénité permet toujours de faire de grands pas en avant." Après ces longs mandats, qui ont été nécessaire pour asseoir le rugby dans le monde professionnel, on se dirige peut-être vers plus d'alternance.

Enfin, preuve que le départ imminent de Serge Blanco était dans les tuyaux, les deux hommes avaient convenu récemment de reporter à décembre la signature de la chartre LNR-FFR. Cette dernière qui arrive à échéance aurait dû être renouvelée à l'occasion du congrès fédéral le 11 juillet. "Ce sera l'une des missions de nos successeurs," conclut Lapasset. Et pas des moindres.

L'avenir de Blanco

Dans son communiqué, Serge Blanco évoque le souhait de développer ses entreprises, mais Bernard Lapasset avance que le souhait de Blanco est de se consacrer à la reconstruction de son club de coeur : le Biarritz olympique. "Il a un gros projet pour ce club et comme c'est une personne qui ne fait pas les choses à moitié, il a décidé de s'y consacrer entièrement."

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