Biarritz chante à nouveau

Le derby a été remporté par Biarritz et les joueurs se sont chargés de le répéter tout en chant à leurs adversaires... Les murs des vestiaires ont tremblé et les Biarrots ont retrouvé le sourire. Pour une fois, Jack Isaac, le nouvel entraîneur des lignes arrière, n'assure pas la traduction simultanée.

Comme le confient plusieurs joueurs, la communication lors des entraînements s'est grandement améliorée grâce à la présence du technicien australien qui alterne les consignes en français et en anglais. "C'est en effet plus facile pour moi pour m'adresser aux joueurs étrangers," souffle l'ancien centre du BO. Satisfait, évidemment, comme tout le reste du staff et de l'équipe qui ne cessent de répéter qu'ils "avaient énormément besoin de cette victoire." Pour autant, Isaac ne se voile pas la face. Ce match n'a pas été gagné parce que les Biarrots sont guéris. Il est encore trop tôt pour le dire. Certes, les avants ont encore sorti un gros match et Julien Dupuy, "habitué des derbies" , a remplacé haut la main le blessé Dimitri Yachvili. "Je leur ai demandé de se libérer tout au long de la semaine, reprend Isaac. Mais c'est vrai aussi que cet après-midi, les points travaillés cette semaine n'ont pas été forcément vus sur le terrain..."

Les trois-quarts biarrots n'ont pas retrouvé tous les repères. La pluie n'a pas aidé, le contexte du derby basque non plus. Pour autant, jamais les joueurs du BO n'ont douté à en croire Jérôme Thion qui apprécie "les séances de vidéo plus concises, plus courtes et les entraînements d'une heure et quart maximum, mais aussi plus intenses."

La nouvelle organisation a provoqué l'électrochoc attendu et espéré. Le malaise, qui ne devait pas porter ce nom, est en voie de digestion.

"Tout au long de la rencontre, la sérénité s'est installée, " confirme l'ancien Bayonnais Benjamin Thiery. A entendre tous les Biarrots, la saison du BO est enfin lancée. Mais n'est-ce pas trop tôt pour le dire ? "Non, vraiment, cette victoire a déclenché quelque chose," affirme Thion.

Biarritz qui pleure, Biarritz qui rit. D'une semaine à l'autre, les visages se sont grandement déridés. "Le premier essai de la saison nous fait basculer dans une autre dimension," ajoute le deuxième ligne et capitaine du BO. Pas d'euphorie pour autant. Biarritz est en effet septième à égalité de points avec... Bayonne. La Coupe d'Europe et l'aller-retour contre Glasgow devront permettre de poursuivre la guérison.