Toulouse à point nommé

Par Rugbyrama
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Passé par des moments très difficiles cette saison, Toulouse a flirté avec la crise. Mais le Stade donne aujourd'hui sa pleine mesure. Au meilleur moment. De quoi croire en son destin, six ans après son dernier Bouclier de Brennus.

C'est le paradoxe d'une drôle de saison, où Toulouse a connu toutes les galères. Des blessures à gogo et si possible longue durée, comme celles de Pelous et Michalak. Un jeu égaré, loin des habituelles promesses de l'aube. Des résultats insuffisants, aussi bien sur la scène hexagonale que continentale, cette dernière étant quittée bien prématurément. Fait peu commun concernant ce géant du rugby tricolore, on a même parlé de crise à son égard. Et ce n'est pas si vieux. Et pourtant. Toulouse a traversé tout ça, et voilà ce Stade, décrié comme jamais depuis six mois, à nouveau intronisé dans le rôle du favori pour le Bouclier de Brennus.

N'y a-t-il pas, dans l'enthousiasme d'aujourd'hui, les mêmes outrances que dans les critiques d'hier? Probablement. Mais des cinq derniers prétendants à la couronne nationale, force est de constater que le Stade Toulousain est celui qui pète les flammes en ce moment. Au meilleur moment. Ses blessés (Michalak, le dernier en date, pas plus tard que vendredi) sont revenus. Son jeu et ses résultats aussi. Les lapins de Garonne gambadent à nouveau aux quatre coins de France, à l'image de Cédric Heymans, épatant la semaine dernière à Narbonne.

Courir ou arriver à point

Toulouse reste sur sept victoires sur ses huit derniers matchs de championnat. Sa seule défaite, concédée au Stade de France fin janvier contre Paris, n'était même pas méritée. Si rien n'est jamais acquis, on voit mal un brutal retour en arrière s'opérer d'un point de vue qualitatif d'ici les demi-finales, dans quatre semaines. Pardon, Toulouse, il est vrai, n'est même pas encore assuré de figurer dans le dernier carré. "On s'approche petit à petit de notre objectif. On a notre destin entre les mains, il ne faut pas gâcher cela", rappelait, en bon soldat de la prudence, Jean-Baptiste Elissalde dans l'Aude l'autre soir. Mais bien sûr.

Bien sûr aussi, fin observateur et bon perfectionniste, Guy Novès n'a pas manqué de souligner qu'à Narbonne, la seconde période fut loin d'être à la hauteur de la première. Vrai. Le manager toulousain sait aussi que le Bouclier va se chercher d'abord devant (Cf. les phases finales 2006), au combat, au charbon. Sur des matchs couperets, il ne sert pas tant de courir que d'arriver à point. Toujours vrai. Mais, même dans ce domaine, Toulouse a rassuré cette saison. Sa conquête s'est stabilisée, sa mêlée étoffée. L'épanouissement d'un Dusautoir, le retour d'un Nyanga ou d'un Pelous apportent des gages.

Puis il est des signes qui ne trompent pas. Aujourd'hui, à Paris, Clermont, Biarritz ou Perpignan, on a deux objectifs: décrocher sa qualification au plus vite et, si possible, éviter de se coltiner Toulouse avant la finale. Clermont, dominé au Stadium voilà deux semaines, peut en témoigner. Alors Toulouse échouera peut-être une fois encore au port, comme toujours depuis 2001. Mais le Stade possède aujourd'hui à la fois du talent (il l'a toujours eu), de la fraicheur (plus rare à ce stade de la saison) et un féroce appétit. Pas sûr que tous ses rivaux combinent tous les éléments de ce triptyque. Du coup, il n'a sans doute pas eu autant d'atouts depuis longtemps pour ramener le Bouclier à la maison. L'année où il a traversé ses pires tempêtes. Drôle de paradoxe. Drôle de saison...

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