Le BO dans le doute

"Il n'est évident de trouver des réponses dans un moment pareil. Ça fait pas mal de temps qu'on n'arrive pas à produire assez de jeu. On met cela sur le compte de l'agressivité et de l'engagement. Mais le rugby n'est pas que cela... " Ces mots, dépités, sont ceux de Benoît August. Le talonneur et capitaine du BO, sur le site officiel du club, ne botte pas en touche. Il dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas : " Il va falloir prendre des décisions, évoluer dans le jeu ou au niveau des joueurs. Le mental ne fait pas tout dans le rugby. Il y a aussi des moyens techniques à déployer. A nous, les joueurs, de nous remettre en question et d'avancer. Et on verra si une qualification en demi-finale est encore possible".

"Nous n'avons pas d'explication"

Car la question se pose très sérieusement désormais. Eliminé en quart de finale de H Cup, Biarritz reste cinquième du Top 14. Heureusement, l'Usap, qui n'a pas pris le bonus à Albi, ne possède que trois points d'avance. Tout reste possible. Mais pour prétendre à un troisième titre en trois ans, le BO devra réagir. Et surtout jouer bien mieux qu'il ne le fait depuis le début de la saison. "Même si nous n'avons pas été bons, nous avons essayé d'envoyer du jeu, se défend Julien Dupuy, demi de mêlée biarrot. Ce qui nous frustre, c'est de ne pas arriver à marquer. On ne comprend pas pourquoi, c'est bien ça le problème."

Les Basques s'interrogent beaucoup. Il y a cette défaite contre Northampton, pas encore digérée, après laquelle il a fallu s'expliquer. Serge Blanco a rencontré Delmas, Lagisquet et Darrieumerlou (le manager) lundi pendant quatre heures et les joueurs se sont dit les choses dans le vestiaire d'Anoeta. Mais ce n'est pas la seule raison. "Nous n'arrivons pas retrouver notre jeu des années précédentes, avoue Julien Dupuy. Là non plus, nous n'avons pas d'explication." Il va pourtant falloir en trouver. Pour lui, ce n'est pas le système de jeu qu'il faut revoir, mais bien son application par les joueurs eux-mêmes. "A nous de montrer que nous sommes une belle bande de copains hors mais surtout sur le terrain. Il nous reste cinq journées et la qualification sera un vrai challenge." La réception d'Agenais morts de faim ne sera pas un cadeau. "Nous allons tout faire pour gagner. Et retrouver du plaisir sur le terrain tout simplement." Effectivement, ça commence toujours par là.