Servat, le facteur méfiance

Par Rugbyrama
  • WILLIAM SERVAT - février 2010 - France
    WILLIAM SERVAT - février 2010 - France
Publié le Mis à jour
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Héros du dernier Grand Chelem, William Servat, le talonneur des Bleus, a été protégé contre les Fidji en raison d’une inflammation aux adducteurs. Prêt au combat, il a été rappelé pour le rendez-vous contre les Pumas ce samedi à Montpellier. Pour apporter son talent. Et son humilité.

C’est le retour de l’incontournable. Willam Servat, talonneur du Stade toulousain, retrouve le XV de France après avoir été protégé par les sélectionneurs qui ont choisi de le sacrifier pour l’ouverture de la tournée d’automne contre les Fidji. Marc Lièvremont et Didier Retière ont refusé de prendre le moindre risque alors que le joueur, auteur d’un début de saison sans temps mort (deux titularisations en H Cup et 11 matchs de Top 14 avec 6 essais) constatait l’apparition d’une inflammation aux adducteurs. Une décision saluée avec respect par Yannick Bru, commandant des avants de Stade toulousain. "William a accumulé beaucoup de temps de jeu depuis le début de la saison en raison des blessures successives de nos autres talonneurs. Il était en très grande forme mais nous sommes conscients qu’il y ait pu avoir un phénomène d’usure au niveau de ses adducteurs. Le staff de l’équipe de France a fait preuve de beaucoup de discernement et d’intelligence en lui donnant huit jours de récupération. C'est le choix du bon sens et je le salue".

Mais comme espéré, après une semaine de soins, Servat est revenu à sa place : celle de titulaire des Bleus. Sans amertume : "Malheureusement, j’ai raté le dernier match contre les Fidji mais c’est aussi cool de voir que le staff de l’équipe de France m’a laissé du repos puisque je n’avais pas pu en bénéficier en club. Évidemment j’aurais préféré rester mais je reconnais que j’ai été beaucoup utilisé cette saison et que j’avais de la fatigue accumulée. Le staff a su me préserver".

Servat: "Beaucoup de craintes"

Maintenant, William Servat est prêt à repartir de l’avant. Face à l’Argentine à Montpellier, il va honorer sa 31e sélection, la première depuis le Grand Chelem. Prêt à repartir de l’avant mais avant tout pragmatique : le combat qui attend ces Bleus sera immense. Ce n’est que la seconde fois de sa carrière internationale qu’il va défier les Pumas (2004 ; 14-24) mais Servat connaît les statistiques. "J’ai beaucoup de craintes. Peut-être qu’il va falloir se rendre compte que l’Argentine est une grande nation du rugby et qu’elle nous bat dans 80% de nos confrontations. Je crois qu’il y a un complexe de supériorité de la part de ceux qui ne sont pas sur le terrain. Ils ne se rendent pas compte de la valeur de l’Argentine. C’est récurrent, un mal français. Parce que les quarante points qui sont promis, on les encaisse souvent".  Lui sait aussi, la dimension du pack des Pumas : "Une très grande mêlée qui nous a souvent mis à mal. C’est un challenge dur à relever. En face il y a des joueurs d’expérience, qui ont beaucoup de sélections et qui se connaissent". Bien sûr, la première ligne des Bleus – Domingo-Servat-Mas – est celle du Grand Chelem. Mais le match du sacre le 20 mars est leur dernier combat. "On a le souvenir du Tournoi mais pas vraiment de certitudes à ce jour. Disons qu’on a une base de travail après nos efforts de l’an passé", renseigne Servat. Et il répète son avertissement éternel : "Les certitudes s’effacent très vite".

Montrer la voie

Conquête/défense comme clés du match : encore une fois, William Servat va compter. Lui, fait juste profil bas : "J’espère qu’on sera performant pour gagner. On va essayer de mettre en place un jeu pour y parvenir. Je suis inquiet parce que je sais que la tournée d’été a été difficile. On aborde une équipe qui joue toujours avec les crocs et beaucoup d’intentions. Ce sera très difficile. Il faut espérer que les conditions soient meilleures qu’à Nantes pour mettre en place un jeu qui ne soit pas complètement celui des Argentins..."

William Servat n’était pas de la déroute de Vélez en juin. Mais dans la construction de ce XV de France vers le Mondial 2011, il glisse qu’il ne faut pas oublier. "C’était il y a un petit moment, chez eux, dans un contexte particulier. Ce n’est pas le plus important. Mais il faut se servir du passé, c’est évident". Pour repartir de l’avant. Il sera prêt pour montrer la voie.

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