Attention, Pumas en colère

Deux mauvaises nouvelles dans la même journée. Samedi, Marc Lièvremont, Emile N'Tamack et Didier Retière ont d'abord eu la confirmation du forfait de leur flanker Wenceslas Lauret victime d'une accromio-claviculaire de l'épaule gauche vendredi soir à La Plata contre l'Argentine A (37-14). Et puis les entraîneurs ont ensuite vu l'Écosse dominer l'Argentine à Mar del Plata (13-9). Une deuxième victoire en deux semaines pour les Écossais déjà vainqueurs à Tucuman (24-16) alors que les Bleus se faisaient étriller en Afrique du sud...

Andy Robinson, sélectionneur de l'Ecosse n'a pas dû recevoir beaucoup de SMS de remerciements de la part du squad français. Marc Lièvremont prophétisait le matin même en conférence de presse : "Si l'Argentine devait perdre son deuxième test contre l'Ecosse, l'approche du match serait compliquée..." "Pour qui ?" relançait alors N'Tamack. Soupir de Lièvremont : "Pour tout le monde...Les Pumas seront énervés". Samedi après-midi, les entraîneurs du XV de France ont donc compris qu'ils auraient définitivement droit à la furia, à la colère, à la grinta éternelle des Argentins. Mais en attendant d'être confrontés à cette réalité, ils sont dans la flou.

N'Tamack : "Ils sont embrouilleurs"

C'est le cas depuis la déconvenue contre les Springboks le 12 juin. Et le test contre l'Argentine A à la Plata n'a rien changé à l'affaire. Victoire trop facile et match dénué de sens. "Difficile de tirer des enseignements au vu du contexte. On n'a pas vu un rythme de folie pendant 80 minutes. On était loin de la réalité d'un test international. C'est bien d'avoir vu des joueurs sérieux, appliqués mais ils y a eu du déchet.. On ne va pas vous dire qu'on en a retiré des certitudes". Didier Retière enchaîne : "Ce qui est au moins positif c'est que ce match ne nous a pas mis dans le doute. Il aurait pu diluer encore plus nos repères". Lièvremont définitif : "Ça aurait pu nous plomber le week-end si nous étions tombés dans le piège".

Maintenant, ils ont cinq jours pour se préparer à ce qui sera peut être un traquenard, en tout cas un vrai combat. Les Bleus savent qui sont les adversaires. "C'est un petit match entre amis," sourit Lièvremont. "C'est la famille," claque Ntamack. Ils savent que rien ne sera offert. "L'Argentine affiche toujours les mêmes caractéristiques : conquête, grinta, solidarité. Et puis un jeu offensif initié par quelques joueurs importants : la troisième ligne, Contepomi, le punch d'Agulla," dit Lièvremont. "Des joueurs d'opportunités : ils jouent en contre, ils sont embrouilleurs. Leur jeu, c'est un engagement total," complète Ntamack. Qui sera décuplé par l'amertume – voire la honte – des deux défaites contre l'Ecosse. Les Bleus ne peuvent pas être mieux prévenus.