Une expérience à confirmer

Assaillis au même titre que Chabal, Skrela et Mignoni étaient les rois de la conférence de presse. Après Michalak et Traille, Skrela, retenu quatre fois dans le groupe France pour une seule titularisation jusqu'à aujourd'hui, a tenu à prouver qu'il n"était pas qu'un FFD. FFD ? Dans le langage actuel, ce sigle signifie "fils et fille de". Oui, Skrela a prouvé qu"il avait le niveau et qu'il ne devait en rien sa place à son ascendance. Associé pour la première fois en équipe de France à Pierre Mignoni (ils avaient déjà joué ensemble une fois en A), Skrela a parfaitement géré son retour en Bleu. Tout comme son compère de galère Pierre Mignoni.

"Nous sommes actuellement en confiance tous les deux. Les avants nous ont placés dans de bonnes conditions. Du coup, nous avons pu jouer sereinement." Arborant le visage le plus marqué par le combat (l'oeil gauche, la pommette droite...) de la salle de presse, Skrela sait qu'il a marqué des points. A 28 ans, il se garde bien de tomber dans le jeu de l'euphorie et fait jouer son expérience. "Je sais très bien que quand je me mets trop la pression, je passe à côté, alors j'ai tout fait pour rester serein. J'ai très bien dormi avant le match. Je me suis réveillé tôt, mais comme d'habitude, car je suis un matinal. Nous avons pris des pénalités en début de rencontre qui découlent un peu d'un jeu au pied mal ajusté. Cela aurait pu changer le court de la rencontre."

De son côté, Pierre Mignoni affiche un oeil coquin. Content. Heureux d'être à Rome, d'avoir joué à Rome, d'avoir gagné, d'avoir bien joué. Ses paroles, pour le coup, contredisent cette sérénité que procure le travail bien fait : "C'est vrai que ça s'est correctement déroulé." Correctement ? "Et bien oui, nous pouvons mieux faire encore. Et puis en Irlande nous devrons encore mettre les bouchées doubles. Il n'est pas question de se relâcher."

L'axe 2-4-8-9-10 a bien fonctionné, mais à l'image de Skrela et Mignoni, pas un ne veut tomber dans la facilité et l'euphorie d'un match rondement mené. "Nous voulions dire à nos futurs adversaires qu'il faudra venir nous chercher," étayait Bonnaire quelques instants plus tard.

Les plus sceptiques diront que la 28e charnière de Bernard Laporte doit encore faire ses preuves face à une équipe qui exercera une pression plus importante sur leur évolution. Peut-être qu'il faudra attendre pour cela le match face aux Irlandais...