Nallet: "Penser au Grand Chelem"

Pourquoi l'équipe de France a-t-elle eu du mal à rentrer dans la partie ?

Lionel Nallet.- Nous n'avons pas eu le ballon pendant les dix premières minutes. Contre l'Italie et l'Irlande nous avions mis deux joueurs au déblayage dans les rucks mais ce soir nous avons été obligés de passer à trois joueurs car les Gallois ont fait l'effort dans le jeu au sol. Ils étaient donc au dessus de nous pendant le premier quart d'heure mais il n'y a pas eu d'affolement malgré les deux essais encaissés. Ce sont deux actions où chacun fait sa petite c... et à ce niveau là, tu prends les points.

Personnellement, vous devez être satisfait de marquer votre premier essai en bleu...

L. N.- Non c'est mon deuxième essai en réalité. J'avais marqué lors de ma toute première sélection contre la Roumanie. C'est toujours plaisant de marquer un essai. Aujourd'hui, je profite d'une action assez longue avec une grosse séance de pillonnage et ça s'est ouvert pour moi. Je n'avais plus que vingt centimètres à faire et en plus c'était des trois-quart en face donc ce n'était pas trop dur.

L'équipe de France est-elle en train de se construire à travers des victoires importantes ?

L. N.- L'équipe a confiance en elle. Elle a prouvé qu'elle avait des ressources mentales. Après le succès acquis en Irlande, cette victoire nous fait du bien et elle nous servira pour la suite. Le groupe commence à se créer, ça se sent. Sur le terrain, j'ai la sensation que ce groupe se battra jusqu'au bout, quoi qu'il arrive.

La France est la seule équipe invaincue. Pensez-vous au Grand Chelem ?

L. N.- Nous avions l'ambition de gagner le tournoi. On savait que si on battait le Pays de Galles, le travail serait fait à 80%. Maintenant nous sommes obligés de penser au Grand Chelem sinon cela voudrait dire que nous allons jouer en Angleterre pour perdre et on se contente d'une victoire contre l'Ecosse lors de la dernière journée. Ce n'est pas sérieux, nous sommes des compétiteurs.

Vous enchaînez des belles prestations. Avez-vous la sensation de marquer des points en vue de la Coupe du monde ?

L. N.- C'est sûr que maintenant les coachs savent qu'ils peuvent me faire confiance sur plusieurs matchs et pas seulement sur quelques minutes.