L'Europe avant le monde?

Par Rugbyrama
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Pour le XV de France, 2007, c'est bien sûr l'année de la Coupe du monde. Sa Coupe du monde. Mais avant ce rendez-vous, les Bleus doivent gérer au mieux le Tournoi des 6 Nations. Histoire d'affirmer leurs ambitions, et de digérer l'arrière-goût d'un automn

Dans un an, dans cinq ans, dans dix ans, la France du rugby ne retiendra sans doute pas grand chose du Tournoi des 6 Nations 2007. Quoi qu'il arrive. L'évènement de l'année, le seul qui focalise réellement les attentions, et que les esprits conserveront en mémoire, se tiendra à compter du 7 septembre. Il sera planétaire, pas continental. Cette Coupe du monde, le XV de France ne peut pas, ne doit pas la manquer. A l'heure de dresser le bilan de l'exercice 2007, ce bon vieux Tournoi ne pèsera donc pas bien lourd à côté de l'immensité du monde.

Qui se souvient d'ailleurs aujourd'hui qu'en 1999, les Bleus avaient bouclé le Tournoi avec une seule victoire au compteur, soit leur pire performance des 25 dernières années dans la compétition? Pas grand monde. En revanche, personne n'a oublié la fabuleuse victoire sur les All Blacks, sept mois plus tard, en demi-finale de la Coupe du monde. Pas question, donc, de se tromper de cible. C'est à l'automne, et non cet hiver, que la troupe de Bernard Laporte devra donner sa pleine mesure.

Double fonction

Faut-il pour autant brader le Tournoi? Certainement pas. Mais les Bleus aborderont forcément l'évènement différemment des années précédentes, collectivement comme à titre personnel. Surtout que le sélectionneur n'a pas caché que les cinq matchs à venir marqueraient une étape décisive dans la formation de son groupe de 30 joueurs pour le Mondial, sachant qu'un tiers des places environ reste à attribuer. Les Poitrenaud, Chabal, Skrela et autres Clerc, pour ne citer qu'eux, savent qu'ils jouent leur avenir. Les ambitions personnelles, légitimes, ne devront pas nuire à l'oeuvre collective. Puissent les impératifs du court terme ne pas polluer l'ambition tricolore.

Si particulier, ce Tournoi possède une double fonction pour le XV de France: il doit permettre de préparer dans les meilleures conditions possibles l'avenir, si important, tout en aidant à effacer les stigmates d'un passé récent. Les Français restent en effet sur une tournée de novembre bien délicate, avec deux défaites (dont une déroute) face aux Blacks, et un succès laborieux face à l'Argentine. La tornade noire a forcément marqué les esprits bleus, tant le crédit de l'équipe de France a été entamé à cette occasion. Le Tournoi révèlera dans quelle mesure ce traumatisme a pu être évacué.

Les joueurs eux-mêmes ne sont pas sûrs de la réponse, d'où une certaine impatience à en découdre avec le voisin italien et les cousins britanniques. "Tout dépend désormais de notre capacité à retenir les leçons, estime le capitaine Raphaël Ibanez. Si on veut montrer que l'on est une grande équipe, il faut d'abord améliorer quelques secteurs, même si le rugby, c'est d'abord une histoire de générosité ". C'est le moins que l'on puisse attendre d'une équipe en quête de la couronne suprême. Cette équipe de France a quelque chose à se faire pardonner. Mais on veut croire qu'elle a aussi beaucoup à offrir.

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