Gérard : "Il va falloir que les mecs se disent les vérités"

  • Pro D2 - David Gérard (Montauban)
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PRO D2 - Frustré après la première défaite de son équipe à domicile cette saison face à Provence Rugby (18-22), le manager tarn-et-garonnais David Gérard revient sur les raisons de ce revers et sur la situation actuelle de l’USM.

Montauban s’est incliné pour la première fois de la saison à Sapiac. Comment expliquer ce non-match ?

Déjà, il faut féliciter Aix. Ils ont fait un match parfait à l’extérieur en étant bien en place. Et nous, nous n’avions pas de rythme, offensivement, nous étions à plat. Nous faisons des choix stratégiques que je ne comprends pas. Je suis impatient de regarder la vidéo du match sur l’ordi. On peut s’entraîner 20h par semaine, si on n’écoute pas ce qu’on dit et qu’on n’en fait qu’à sa tête. À un moment, sur un terrain de rugby si t’en fais qu’à ta tête, c’est parce que tu traverses le terrain, que tu marques. Mais si tu n’en fais qu’à ta tête en mettant des ballons sur ta tête ou par terre et en plus ne rien faire pour rattraper les coups… Il faut déjà se remettre en question personnellement.

Vous parliez de manque de rythme cette semaine avec les nombreux absents, ça a été le cas ?

On manque de rythme, c’est sûr. Il y a des postes où on n’est pas à poil, mais pas loin. En ce moment on joue avec des mecs qui ont eu le Covid ou qui ont manqué de nombreuses semaines sur blessure. On n’a pas pu les remettre entièrement sur pied parce qu’il a fallu anticiper leur reprise parce qu’il y avait des blessures. Tu pètes Nicolas Agnesi au bout de dix minutes, alors pour Commenge c’est peut-être pour ça qu’il arrivait plus à avancer parce qu’il a joué 70 minutes.

Malgré tout, vous n’êtes pas loin au score…

Mais on aurait pu l’emporter même en étant aussi moche que ça. Ce soir, on ne la mérite pas de toute façon. Si on gagne, c’est un hold-up. Je souhaite à mes joueurs et mon staff de gagner parce qu’on se bat pour ça, mais ce soir, on ne le mérite pas. Ce soir, on a pris un pistolet et on s’est tiré une balle dans le pied, puis une deuxième, puis encore une. On a dominé quand même dans la densité, mais pas assez pour gagner.

Comment expliquer ce manque de réalisme près de l’en-but ? Il y a aussi cette pénalité décisive qui est retournée.

(Il souffle) Ce sont des fautes de Crabos. Je suis désolé pour Quentin (Pueyo, NDLR), mais bon. Ça ne nous coûte pas le match, mais pas loin. À la fin, tu as cinq ou six pénalités, tu vas en touche, tu continues de les mettre à la faute. Mais le problème, c’est que tu fais des drives et tu te fais écrouler de partout et tu n’as rien, même pas d’avantage, alors que c’est criant de là où on est… Au-delà de ça, si tu es un peu déterminé, tu passes la ligne et voilà. […] Ce soir, il y en a deux trois qui se sont battus. Il y en a certains, ils ne jouent pas depuis un moment et je comprends pourquoi. Le maillot je leur enverrai en photo. Il faut avoir envie de se battre dans ce sport, surtout à Montauban.

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Montauban s'incline face à une vaillante équipe de Provence.

Première défaite à la maison, la cuvette ne demeure plus invaincue cette saison.

AllezSapiac #USMPRO pic.twitter.com/Fd6B5FjsKF

— USM Sapiac (@UsmSapiacRugby) February 11, 2022

Dans l’ensemble du match, vous n’avez jamais su avancer, pourquoi ?

Parce que tu es à plat, parce que tes choix ne sont pas bons. Est-ce que Aix a eu besoin de faire quelque chose ? Non, ils nous ont regardés se mettre les ballons sur la tête, sur les hanches. C’est symptomatique de ce qu’on fait à l’entraînement. On le reproche aux joueurs, on essaye de le travailler et de pallier à ça. Mais maintenant, c’est aussi à eux de faire attention, d’écouter les choix. C’est fou. On dirait des gamins à qui tu dis : "Fais gaffe la casserole est chaude, ne la touche pas !" Mais non, ils y vont et ils se brûlent et ils y retourneront.

Cette défaite vous fait désormais sortir du top 6, c’est dur à vivre ?

Ça fait un moment que ça traîne, que c’est latent. Déçu oui, mais est-ce qu’on mérite d’être dans les 6 au vu de ce qu’on fait ? Je ne suis pas sûr. Ça ne veut pas dire qu’à la fin on n’y sera pas, ça dépend aussi de ce que le groupe va vouloir faire. Mais il va falloir aussi que les mecs se parlent entre eux et se disent les vérités. Nous, on leur dit, mais on n’est plus sur le terrain.

Ce discours est similaire à celui après le nul face à Bourg-en-Bresse, ce sont les mêmes sentiments ?

Depuis cet hiver et le match contre Aurillac où on a gagné en faisant une première mi-temps compliquée, et où tu avais vingt mecs qui n’étaient pas là, on a toujours entre dix et vingt absents. Donc c’est dur de trouver de la stabilité. Avec les vingt cas de Covid qu’on a eu en quatorze jours, il y a des mecs qui sont sortis, on a à peine fait un test, on les a remis de suite parce qu’on n’avait pas le choix. Et du coup on manque de cohésion sur le terrain, parce que tu changes tout le temps ton équipe. On est dans le dur dans l’effectif et la rotation. On fait une semaine à peu près cohérente, et quand on arrive là, on n’écoute rien. Les coups de pied, on n’a dit ne pas taper ici et ici et on a tapé tout le match aux deux seuls endroits où il ne fallait pas aller. Aujourd’hui, ce qu’on a, on le mérite.

Provence Rugby a aussi fait le match parfait contre vous ?

Aix a fait ce qu’il fallait, la stratégie, les mecs en place. Ruru a fait ce qu’il voulait, je pense qu’il aurait pu jouer en faisant cuire des merguez à côté de lui, il n’y aurait pas eu de problèmes. Nous, les deux petits ont vécu un enfer pour faire sortir le ballon des rucks… Je pense que Florent (Wieczorek, NDLR) et moi, on peut faire vingt minutes chacun.

Ils ont réussi à vous mettre sur les nerfs ?

Alors, il y a eu deux choses. La première, c’était que nous étions frustrés. Et sur les nerfs parce que moi j’ai vite compris la stratégie en face de moi. Mauricio (Reggiardo, NDLR) est un fin tacticien, je sais qu’il avait ciblé trois mecs de chez moi, et que ses joueurs faisaient tout pour leur faire péter un câble. Et quand ils pétaient un câble, hop ils arrêtaient. Maselino (Paulino, NDLR), Dimitri Vaotoa, je les ai vus. Mais on a un sport qui te permet de rouler sur un type et tu peux même l’envoyer à l’hosto en étant dans la règle. Mais le problème c’est qu’on peut plus filer des tartines, c’était à l’époque de mon père.

Qu’espérer à Vannes ?

Ce n’est même pas le résultat que je vais chercher à Vannes. C’est voir un peu ce qu’ils ont dans le slip. Si tu aimes le rugby et être potes. Être coéquipiers dans la vie, ce n’est pas aller en boîte de nuit, se filer des grands coups jusqu’à 7h du matin et gerber partout. Des coéquipiers, c’est aller faire des gros matchs, pas forcément gagner mais quand tu finis, être fier des mecs parce qu’ils se sont envoyés. J’ai été fier d’eux dans la saison, mais avec tout l’amour que j’ai pour eux, parce qu’on tient à eux, on se dit que ce n’est pas possible. On a des membres du staff qui sont assez humains, et quand on dit qu’on est déçus, c’est humainement.

Entre la gestion d’une épidémie de Covid-19 au sein du club, de nombreuses blessures, des internationaux absents et un calendrier compliqué, l’USM se retrouve à devoir sans cesse s’adapter. https://t.co/hv96HsqzEX

— Midi Olympique (@midi_olympique) February 11, 2022
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