Suchier : "Pour l’instant, je suis moyen partout"

  • Thibauld Suchier (USAP)
    Thibauld Suchier (USAP)
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PRO D2 - En manque de temps de jeu, Thibauld Suchier n’a pas convaincu lors de ses premiers mois en Catalogne. Alors qu’il retrouve les terrains petit à petit, le demi d’ouverture de Perpignan fait le dos rond et espère retrouver son meilleur niveau.

Neuf apparitions, cinq petites titularisations… La première saison de Thibauld Suchier à Perpignan ressemble à un long chemin de croix. Arrivé de Béziers, l’été dernier, le demi d’ouverture n’est pas parvenu à s’imposer, alors que le poste de numéro 10 lui tendait les bras après le départ d’Enzo Selponi. Sous contrat avec l’Usap jusqu’en 2022, Suchier espère désormais tirer son épingle du jeu, à l’aube du déplacement à Montauban, dimanche, où ce dernier devrait enchaîner une deuxième feuille de match consécutive.

Rugbyrama : Thibauld, comment expliquez-vous cette saison plutôt complexe à titre personnel ?

Thibauld Suchier : Les performances rugbystiques n’ont pas été rendez-vous. Ça vient de moi. Le plan de jeu est clair, que ce soit offensif ou défensif, on bosse bien depuis le début de la saison. Mais moi, je ne faisais pas le boulot sur le terrain. Ce qui me manquait, juste de faire des bonnes performances, d’avoir un bon jeu au pied, de faire des bonnes passes, d’être dans le bon timing, d’être prêt et de donner un bon rendu. Et ce n’était pas le cas, il me manquait un peu de tout.

Y a-t-il eu un déficit de confiance ?

T.S : Non, je ne pense pas. Les entraîneurs voulaient me faire confiance. Je n’ai pas forcément eu de perte de confiance en moi et en mon jeu. Mais je voyais que je n’étais pas au niveau de l’équipe et ça m’embêtait par contre. Je n’ai pas pour autant perdu confiance. Je continue à travailler et à faire le dos rond jusqu’à ce que ça passe.

Rodor est le meilleur numéro 10 de l’Usap

Alors que le jeune Matteo Rodor a renversé la concurrence, vous avez connu des feuilles de match sans entrer en jeu, tout comme Quentin Étienne par ailleurs. Des signes plutôt durs. Comment les avez-vous encaissés ?

T.S : On peut mal le vivre, lorsqu’on débute une carrière. Mais moi, même si je n’ai pas 35 ans, ça fait un moment que je suis dans le rugby, et je n’ai plus cette mentalité. Je suis venu à l’Usap en signant trois ans. J’ai vraiment le projet de faire monter le club et de jouer avec lui en Top 14. Qu’il s’agisse de moi ou un autre, je trouve que le plus important, c’est que ce soit le meilleur qui joue et qui puisse aider l’équipe au maximum. Depuis le début de la saison, il n’y a pas photo : Matteo Rodor est le meilleur numéro 10 de l’Usap. C’est une très bonne chose que ce soit lui qui joue, je le pense sincèrement. C’est très bien que le coach respecte la logique du terrain. C’est comme ça que l’on fait avancer un groupe et c’est le meilleur moyen de nous faire travailler, Quentin (Étienne) et moi, pour l’on revienne à notre niveau et que l’on reprenne notre place, si on la mérite. Je ne le vis pas mal. Je vois que Matteo est meilleur, et je suis content pour lui. Il est comme tous les autres jeunes de l’équipe, il fait de très belles choses. C’est normal qu’il soit titulaire.

Les entretiens individuels avec les entraîneurs ont dû se succéder. Qu’en est-il ressorti ?

T.S : Ils attendent plus de moi. Ils m’ont dit qu’il fallait que je continue à travailler et que je ne baisse pas les bras, loin de là, qu’ils allaient continuer à me faire confiance. Rien de surprenant. Ça fait du bien de rejouer. Surtout quand ça se passe bien. Rouen, c’était un match parfait pour reprendre. Il fallait bien le faire, et je suis content. Maintenant, à mon avis, il va falloir faire quelques bonnes entrées avant d’espérer le numéro 10. C’est normal, Matteo enchaîne et fait des bons matches, il faut cravacher derrière et ne pas se plaindre.

D’autant qu’en signant trois ans à l’Usap, on peut s’attendre à vous voir évoluer à nouveau en tant que titulaire à l’avenir…

T.S : J’espère, j’aimerais bien. Ce n’est pas parce que j’ai signé trois ans qu’il faut que je laisse faire les choses et que je ne me réveille qu’à la fin du contrat. Ce n’est pas du tout le but, et je pense que le club saura me le rappeler de toute façon. J’aimerais bien porter le maillot un peu plus souvent, surtout plus régulièrement. Mais aussi le mériter, car pour l’instant, Matteo fait des super matches, et nous avec Quentin, on se bat un peu le banc. Un coup, il est blessé, un coup, c’est moi. Un coup, ses performances ne sont pas très bonnes, un coup, ce sont les miennes… Presque, on ne mérite pas cette place de remplaçant. Je vais parler pour moi, mais je pense qu’il dirait la même chose, il faudrait arriver à faire de bons matches pour mériter ce maillot et ensuite récupérer le numéro 10.

Je suis plus souvent à la maison les week-ends

Après plusieurs saisons à plus de 20 titularisations, comment gérez-vous cette baisse plutôt brutale de temps de jeu ?

T.S : Honnêtement, quand je suis venu ici, j’avais l’ambition de continuer sur ma lancée de Béziers en terme de temps de jeu. Après, je n’ai pas été bon. C’est sûr que je suis plus souvent à la maison les week-ends, par rapport à ces dernières saisons. Je préfèrerais retourner sur le terrain un peu plus. Il faut travailler dur, il n’y a pas de raison que ça ne vienne pas. Mais ce n’est pas plus perturbant que ça, cela fait partie du jeu. Quand j’étais plus jeune, je voyais des anciens un peu perturbés car les jeunes jouaient. Là, c’est pareil.

Avez-vous été surpris par la philosophie de jeu de Patrick Arlettaz, et le profil de demi d’ouverture qu’il attend sur le terrain ?

T.S : Le profil dont m’a parlé Patrick, et le demi d’ouverture qu’il veut sur le terrain ne s’éloignent pas trop de celui que je suis. Avec Matteo et Quentin, nous sommes trois joueurs plutôt offensifs. Sur le principe, on est sur le même registre. Je pense que je suis dans les clous à ce niveau. Il faut seulement élever le curseur de partout pour prétendre à être le 10 offensif que veut Patrick, être plus dangereux, plus décisif. Pour l’instant, je suis moyen partout.

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