Oyonnax : D’où vient le mal ?

  • Pro D2 - Joe el Abd (Oyonnax) et ses joueurs
    Pro D2 - Joe el Abd (Oyonnax) et ses joueurs
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Pro D2 – Avec un seul point grappillé sur les quatre derniers matchs, Oyonnax présente le moins bon bilan comptable du championnat sur la période. Paradoxal quand on y regarde de plus près, au regard du contenu des matchs. Analyse donc de la situation du club aindinois et des leviers activés pour permettre à l’équipe de se relancer.

Si l’on analyse les résultats des Oyomen depuis le début de saison, le contraste est assez brutal : sept victoires sur les sept premiers matchs, cinq défaites et deux succès sur les sept derniers. Un nul est venu se glisser au milieu de ces deux séries et la saison du club aindinois a ainsi épousé une toute autre dynamique depuis sa première défaite (contre Vannes à domicile le 27 novembre). Carcassonne se présentera au stade Charles-Mathon ce vendredi, un rendez-vous devenu capital pour les joueurs de Joe El Abd qui savent qu’il pourrait s’agir d’une bascule au moment d’aborder la seconde partie de saison. D’autant que le président Thierry Emin n’a pas caché qu’il attendait plus de son groupe, désormais cinquième (41 points) de la Pro D2 et distancé par Perpignan (58 points) et Vannes (54 points).

Une cascade de blessures mais des retours espérés

Dans la recherche de facteurs pouvant permettre de comprendre la mauvaise passe traversée par les Oyonnaxiens, il y a indéniablement cette cascade de blessures. On pense alors au troisième ligne Rory Grice et à l’ouvreur Lionel Beauxis qui n’ont pas encore disputé la moindre minute cette saison, mais surtout à ces cadres perdus au fil des semaines et des matchs : Montauban (Joffrey Michel blessé au bout de 4 minutes alors qu’il dispute son premier match), Béziers (Théo Millet), Colomiers (Luke Hamilton), Valence-Romans (Manuel Leindekar), Biarritz (Pedro Bettencourt), Grenoble (Sacha Zegueur). "On ne peut pas utiliser cela comme une excuse", nuance Joe El Abd. Pour autant, la récupération et la rotation ont été perturbées, et plusieurs éléments se sont retrouvés dans l’obligation d’enchainer. Sachant que le club a déjà dû faire appel à trois jokers médicaux : les trois-quarts Benjamin Fall et Christopher Feauai (arrivé cette semaine) et le troisième ligne Josh Strauss.

Perte de confiance et recherche du bon état d’esprit

L’autre constat posé par les joueurs et le staff, en toute transparence, s’inscrit dans la continuité des paroles de Yohan Le Bourhis après la défaite à la maison face à Vannes : "on a tous attendu de l’autre et personne n’a rien donné..." Joe El Abd rebondit justement et précise que son groupe "a besoin de se retrouver mais on n’avait pas eu l’opportunité de le faire depuis deux mois. On est tombé un peu dans la routine et on n’a pas pris énormément de plaisir. Cette semaine on a donc essayé de casser cette routine pour retrouver l’état d’esprit qui doit nous amener vers la performance." De quelle manière ? "Par des discussions et des moments ensemble. Avec la Covid-19, on n’a pas pu faire de choses ensemble mais il faut passer du temps ensemble en dehors du rugby et pas que dans la routine de l’Oyomen Factory. C’est ça qui a fait défaillance", développe l’entraineur qui insiste sur la notion "du plaisir de jouer ensemble, en pensant à l’équipe et pas à soi, où l’équipe est sacrée."

Un jeu identifié et une nécessité d’être plus constant

Cela amène à poser un regard plus poussé sur le jeu pour remarquer que tout n’est pas négatif dans les copies rendues malgré les défaites. Et l’on pense au contraste de performance entre périodes au sein d’une même rencontre, comme face à Grenoble et Montauban. "Ce que l’on voit en première période, c’est notre jeu et la manière dont on veut jouer. On voit que l’adversaire n’a pas beaucoup de solutions. Mais si tu fais un bon lancement et que tu fais un en-avant tout de suite, ce n’est pas dans le plan de jeu. Si on se met à rater des plaquages ou à donner des pénalités… Il faut que l’on arrive à garder cette envie de jouer, jouer pour gagner et pas pour ne pas perdre", insiste Joe El Abd. Oyo a du mal dans la continuité, à gérer le petit grain de sable et à gérer les réactions adverses. "On a besoin de savoir comment arrêter les hémorragies, reconnait le coach, et comment jouer plus simple pour ne pas faire d’erreurs, pour ne pas faire de mauvais choix quand on se retrouve sous pression."

Des raisons de positiver pour espérer un vrai rebond

Une fois l’analyse dressée, la clé se situe désormais dans la capacité à prendre le bon rebond. Entre les retours espérés (Beauxis, Millet, Grice), les renforts apportés au groupe, et le regard lucide posé sur la situation, Oyonnax semble avoir toutes les cartes en main pour offrir un tout autre visage. D’autant que la situation comptable reste honorable avec une présence constante dans les six premiers depuis le début de la saison. Le duel face à l’USC semble être un véritable tournant qui doit d’une part permettre au groupe de se tester, une fois ce constat global établi et un trainement semble-t-il apporté à un mal identifié, et d’autre part rassurer sur les capacités à atteindre les ambitions affichées. Les Oyonnaxiens se savent attendus, savent également qu’ils n’ont plus le temps et que les jokers ont été grillés.

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