Marie : "Aurillac est une bonne "piqûre de rappel""

L’intéressé explique les raisons de son choix et se projette sur la venue de Colomiers à la Méditerranée vendredi (20h). Invaincus dans leur antre cette saison, les Biterrois se doivent une revanche après leur match raté à Aurillac (19-3).

Rugbyrama : Pourquoi avez-vous décidé de prolonger l’aventure avec Béziers ?

Mathias Marie : Honnêtement, j’ai eu des contacts (Grenoble, NDLR) pour rejoindre la division supérieure, le Top14, mais cela ne s’est pas concrétisé. Je n’avais donc aucune raison de quitter Béziers. Je joue (12 matchs et 7 titularisations cette saison), l’équipe marche bien, avance, et les cadres, comme John Best, Barrère, Pinto Ferrer et Fernandes, ont tous prolongé. Une ossature se crée et des jeunes talentueux arrivent cette saison et restent eux aussi l’an prochain. Le club a fait l’effort de conserver ces éléments et c’est très positif pour son avenir. Je suis très heureux de poursuivre avec ce groupe.

On espérait ramener au moins un point d’Aurillac et nous y avons cru à un moment. Mais au-delà du résultat, ce qui chagrine l’équipe c’est le contenu du match

Et si les contacts avec un club de Top 14 s’étaient concrétisés…

M.M : Forcément, on a envie de toucher du doigt ce qui se fait de mieux en France. Et je pense que si j’en avais eu l’opportunité, le club l’aurait très bien compris… Mais en Pro D2, je trouve qu’on est très bien à Béziers et que nous avons de la chance d’avoir de tels supporters. Et je le répète, une forme de continuité s’installe depuis deux saisons.

Une réaction est donc attendue vendredi face à Colomiers après la lourde défaite concédée à Aurillac... Que s’est-il passé dimanche ?

M.M : On espérait ramener au moins un point d’Aurillac et nous y avons cru à un moment. Mais au-delà du résultat, ce qui chagrine l’équipe c’est le contenu du match. Nous sommes passés à côté dans le combat et dans le jeu, nous n’avons pas réussi à mettre notre rugby en place. On a été un peu pris de partout…. Le plus dommageable pour la suite, c’est ça. On a le droit de perdre, mais le contenu doit toujours être là.

Au fond, n’est-ce pas une piqûre de rappel nécessaire pour une équipe qui surfe sur une dynamique impressionnante (7 succès et 2 défaites sur les 9 derniers matchs) et qui s’est peut-être relâchée ?

M.M : Tout à fait. Et c’est d’ailleurs l’effet que cela a fait au groupe, du moins, on l’espère. On a mis du sérieux aux entraînements toute la semaine car nous avons tous compris qu’on avait fait une erreur, en étant un peu dans du confort par rapport à nos résultats positifs. Cela fait du bien, surtout avant la réception de Colomiers.

Pourquoi ?

M.M : Je ne dis pas que c’est très bien d’avoir perdu comme ça ! Mais je pense que cette piqûre de rappel a été comprise par tout le monde. Elle va nous remettre les idées en place. Et cela tombe parfaitement avant une rencontre à domicile, où nous devons absolument rester invaincus jusqu’à la fin pour nous qualifier.

Avec seulement trois points d’avance sur votre premier poursuivant (Provence rugby), pensez-vous que cela sera suffisant ?

M.M : Non, il faudra aller chercher des points à l’extérieur. Mais grâce à notre invincibilité à domicile, nous avons pour l’instant un peu les clés en main. On a toujours réussi à gagner à la Méditerranée, malgré de nombreux blessés comme face à Brive. Il faut continuer car nous avons une belle fin de saison à aller chercher. Pour être dans la continuité de ce que nous avons fait l’an dernier (sixièmes), on aimerait bien faire un peu mieux. C’est difficile, car il n’y a pas de marge de manœuvre et des équipes devant qui carburent bien. Mais on veut y croire et c’est notre motivation au quotidien.

J’ai eu une fracture du visage et une entorse du genou sur le même match (Nevers). Rien de grave, je suis donc désormais à 100%.

Votre regard sur Colomiers ?

M.M : Je trouve que cette équipe a de grosses qualités même si elle ne joue pas à son niveau depuis le début de saison. Ils commencent à se relancer surtout chez eux où ils sont intraitables depuis plusieurs matchs. Et je pense qu’ils sont désormais capables de venir embêter des formations à l’extérieur. Ils ont un déplacement à Nevers dans deux semaines et s’il faut en choisir un des deux, ils vont certainement nous cibler. Et venir chez nous pour récolter des points. A nous de les prendre vraiment au sérieux.

Quelles sont leurs forces ?

M.M : Ils ont une très bonne touche et sont plutôt efficaces en mêlée. Leur jeu est complet, ils sont capables de varier et se servent beaucoup du jeu au pied en ce moment pour occuper. C’est une belle équipe. Mais si nous parvenons à les prendre dans le combat, à aller les chercher en défense pour les faire toujours jouer sous pression, on aura de quoi rivaliser. Pour moi, la clé restera notre capacité à gagner les collisions. Il faut réaliser une bonne entame en étant très présent sur l’agressivité, pour leur montrer qu’ils ne peuvent rien faire chez nous. Si on y parvient, on se rendra les choses plus faciles pour la suite...

Vous avez effectué votre retour à Aurillac (trente minutes jouées) après deux mois d’absence. Comment vous sentez-vous ?

M.M : J’ai eu une fracture du visage et une entorse du genou sur le même match (Nevers). Rien de grave, je suis donc désormais à 100%. Après, j’ai été déçu car je commençais a bien enchaîner avec quatre titularisations consécutives et quatre-vingt minutes jouées à chaque fois. J’étais très heureux et c’était même un peu inespéré, car je suis revenu en septembre après neuf mois d’absence… Mais comme il y a de la qualité dans l’effectif, de l’émulation et du turnover, cela n’a pas été dommageable pour le groupe et c’est l’essentiel. Cette rotation régulière n’est pas toujours facile à comprendre en tant que joueur, car on est forcément pas d’accord quand on ne joue pas, c’est logique. Mais au final, elle permet de garder tout le monde concerné et dans le rythme. Pour l’instant ça marche. Il faut poursuivre ainsi en trouvant encore plus de continuité dans nos performances.