Dourthe: "Dax ne mérite pas tout ce qu'il lui arrive"

  • Richard Dourthe, manager de Dax
    Richard Dourthe, manager de Dax
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Situation comptable, niveau de jeu, arbitrage... Richard Dourthe, manager de Dax, revient sur le début chaotique de son équipe, seulement 14e au classement.

Richard, on vous a vu limite au bord des larmes à la fin du match à Biarritz. Quel(s) sentiment(s) prédomine(nt): la colère ? la tristesse ? la frustration?

Richard DOURTHE: C'est un mélange de tout cela. C'est de la colère car il y a de l'injustice, de la tristesse parce que les joueurs ont tout donné et de la frustration car on ne mérite pas tout ce qui nous arrive. Ce n'est pas uniquement le match de Biarritz mais c'est depuis le début de la saison. On travaille bien, on fait de bonnes performances malgré les défaites mais ce n'est pas grave car on va continuer à travailler. Des fois, les nerfs montent forcément car c'est l'injustice qui fait mal. Après, nos fautes de jeu, de mains sont bien réelles mais... on a rendu une belle copie à Aguiléra et c'est le plus important.

Vous avez un bel effectif, vous essayez de produire du beau jeu par moment mais quels sont les secteurs qui vous font encore défaut pour gagner ces matchs que vous perdez de si peu ?

R.D: L'efficacité, voilà ce qu'il nous manque ! Un peu plus de concentration et de réalisme dans nos temps forts. Que l'on prenne des points sur nos temps faibles, cela arrive mais il faudrait que l'on en encaisse un petit peu moins. Que les points soient plus durs à aller chercher pour nos adversaires. Le fait de ne pas marquer sur nos temps forts complique aussi la tâche. Enfin, quand nous sommes en supériorité numérique sur le terrain notamment en mêlée et que l'on pénalise mon équipe pour une faute, à un moment, il faut être logique ! Quel est notre intérêt d'amener la mêlée en bas alors que nous avons de multiples choix de jeu par la suite ? C'est soit l'occasion de pousser car nous sommes plutôt bien et plus nombreux soit de partir jouer sur les extérieurs car là aussi, nous sommes plus nombreux. Nous avons des surnombres devant et derrière qui nous sont favorables ! Dans ces moments, nous devons être plus intransigeants pour obliger les arbitres à comprendre que l'on veut marquer et pas forcément arrêter les velléités de l'adversaire ou contrecarrer le fait de jouer contre une grosse équipe. Au bout d'un moment, les gens vont s'apercevoir que nous aussi nous pouvons devenir grands et c'est le plus important.

On vous a entendu à maintes reprises hurler "jouer" à vos joueurs. Cette équipe dispose d'un beau potentiel mais on a l'impression qu'elle n'ose pas s'exprimer pleinement.

R.D: La peur d'un ensemble de choses. De faire des mauvais choix, de faire des erreurs techniques, la peur d'une mauvaise décision arbitrale... Puis nous avons fait un début de saison où l'on fait des matchs sans vraiment être en place, oubliant les bases de ce sport que sont la conquête, le combat, la défense et on s'est fait prendre à domicile contre Bourgoin qui posera beaucoup de problèmes à d'autres formations. A partir de là, nous sommes revenus sur le combat tout en gardant l'envie d'évoluer dans notre jeu. On produit du jeu mais de temps en temps, les joueurs n'osent pas. Hier (dimanche NDLR), le mot d'ordre lors du briefing d'avant'match, c'était "oser". Oser jouer, oser battre Biarritz, oser croire en son potentiel. Nous ne sommes pas frileux mais sur la retenue au niveau des tentatives (pénalité, jeu..) car on s'est fait prendre une fois et quand on met la main sur la poêle et que l'on se brûle, et bien la deuxième fois, on la met un peu moins. Je connais mon équipe, je connais mes joueurs et je sais le potentiel que nous avons. Il faut que nous arrivons à montrer à tout le monde que nous avons quelque chose de bien afin que l'on soit considéré comme les autres. Les gens sont conscients que nous faisons de bonnes choses, que nous accomplissons de belles prestations et sont surtout conscients que nous ne sommes pas arbitrés de la même façon que d'autres équipes et c'est injuste.

Nous sommes plutôt bien dans la performance mais il est évident que sur le plan comptable, ce n'est pas bon

En l'absence de résultats positifs, êtes vous menacé Richard ?

R.D: Faut en parler au Président et ça ne me concerne pas du tout. Il y a deux sortes d'entraineurs: ceux qui sont virés et ceux qui vont se faire virer ! On le sait quand on fait ce métier. Mais voilà, je travaille, j'ai encore un contrat de deux ans et je compte aller au bout de ma mission et faire du mieux possible pour y arriver. 

Vous commencez à bien connaitre la Pro D2 et l'homogénéité de ce championnat cette année alors à quelle place au classement situez vous votre équipe ?

R.D: Dixième place mais plus probablement huitième-dixième place. Le problème, c'est que l'on nous enlève quelques points sur des décisions compliquées et cela se joue à l'arrivée, que ce soit en haut de tableau pour la qualification ou en bas. Avec quatre points de plus au classement aujourd'hui notamment avec la règle du bonus défensif de la saison précédente, nous serions huitième-dixième place. Mais ce championnat est serré et à un certain moment, il y aura un déclic ou une phase qui nous sera positive. Il suffit de trois bons résultats pour vite grimper en haut du tableau à l'image de Béziers actuellement. Nous sommes plutôt bien dans la performance mais il est évident que sur le plan comptable, ce n'est pas bon. Ce championnat est long ! Même avec les week-ends de repos, on est toujours sur la brèche, on ne s'arrête jamais car on continue de travailler. Pour voir, analyser et corriger nos erreurs. Mais aussi pour faire travailler ceux qui sont physiquement en retard, entretenir ceux qui sont en forme et faire récupérer ceux qui ont beaucoup jouer. Nous ne sommes qu'au septième match et il en reste encore vingt-trois derrière. On a encore la place de monter et nous ne pensons qu'à monter. On continue à travailler et les joueurs sont bien dans leurs têtes. Il savent où on veut aller et où on va et je pense que nous allons y arriver.

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