Pau: Sortir de l’entreprise de séduction

Par Rugbyrama
  • Valdes Moa - Pau - saison 2012-2013
    Valdes Moa - Pau - saison 2012-2013
Publié le Mis à jour
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Le week-end dernier, les Palois se sont attribué deux records qui accentuent la douleur de leurs blessures. Ils sont les premiers à avoir disputé et perdu consécutivement deux finales d’accession au Top 14. De plus, l’écart de 20 points qui les sépare des Brivistes (défaite 10-30) est le plus important des dix dernières finales.

Guide d’un club triste, le président Bernard Pontneau, n’avait plus qu’à tracer un autre chemin : "Il faut désormais se battre pour s’éviter les finales." Admettons que les Béarnais bénéficient de circonstances atténuantes pour avoir vécu avant l’évènement une semaine compliquée par les incertitudes qui planaient sur trois blessés, trois joueurs majeurs.

Finalement, l’indispensable pilier droit Sylvain Charlet, le dense Daniel Ramsay ont été titularisés, et Kévin Boulogne a figuré sur le banc. La Section qui pensait avoir, cette fois, bien géré son avant-match, pratique incontestablement l’un des meilleurs rugby de la division. Mais un collectif postulant à l’élite n’est pas seulement une entreprise de séduction, et certains résultats avaient induit un doute et laissé apparaître comme une petite faille psychologique dans la cuirasse.

Un adversaire supérieur

Au vrai, un troisième du championnat, de surcroît candidat affirmé à l’accession à l’élite, n’a pas le droit de s’affaler lourdement chez un promu relégable (44-20). Dans la présentation, Pau était pourtant crédible en habit de vainqueur potentiel. Quelques techniciens dispersés en Béarn imaginaient même que la différence se ferait sur sa capacité à enchaîner de longues séquences rapides et précises, sur la force de sa mêlée et sur la qualité de son banc lorsque les Corréziens concèderaient leurs premiers signes de faiblesse. Tu parles ! C’est le scénario inverse qui s’est écrit. Et quand très vite, ce sont les Brivistes qui ont conservé le ballon, qui ont dominé la mêlée... et la touche, qui se sont imposés sans conteste dans la bataille des rucks et contre-rucks et qui se sont montrés les plus forts dans le combat, il n’est resté aux Palois que leurs yeux pour pleurer. En reconnaissant sportivement que leurs adversaires leur avaient été nettement supérieurs. Et le coach David Aucagne d’acquiescer : "Autant l’an dernier nous avions existé une partie du match, autant nous sommes cette fois très déçus."

Pontneau : "Des choses à corriger"

Surtout, les coéquipiers de Julien Jacquot qui étaient revenus d’un 0-16 face à Lyon, ont paru là cruellement en panne de solutions alternatives. Cette équipe d’ordinaire joue bien, mais il ne s’est pas dégagé de ces entrailles une volonté farouche, inextinguible, d’inverser le sens de l’histoire. Ses leaders n’ont pas pu marquer au fer rouge leurs adversaires. C’est ainsi que le CABCL s’est mentalement et définitivement installé dans la cuirasse d’un vainqueur. Le calice était à peine bu que le président Bernard Pontneau jugeant son équipe "émoussée" confessa : "Nous sommes déjà un peu dans l’analyse. Il y a du côté de l’effectif des choses à corriger."

Pour s’éviter une autre désillusion, à son fond de sauce appétissant, la Section paloise se doit impérativement d’ajouter une louche d’instinct du tueur.

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