Tian : "Je veux jouer en Top 14 dans un an"

Après une saison longue et riche en émotions l'an passé, comment avez-vous vécu la reprise de l'entraînement ?

Silvère TIAN : En ce qui me concerne, elle a été axée sur le repos. J'ai en effet joué avec la Côte d'Ivoire cet été et je n'avais donc pas trop coupé. J'avais par conséquent besoin de me reposer.

Et comment allez-vous ?

S. T. : Physiquement, je me sens bien. J'ai eu trois semaines de vacances, ce qui est court, mais je pense que je devrais être en forme pour le début du championnat.

Tout le monde s'accorde à dire que la solidarité et la complicité qui existaient dans l'équipe l'an passé ont été les principaux facteurs de la bonne saison oyonnaxienne. Avez-vous retrouvé cet état d'esprit à la reprise ?

S. T. : Oui, j'ai retrouvé la même ambiance que l'année passée. Elle est restée intacte et les entraîneurs essayent de travailler pour cela, notamment avec les joueurs qui arrivent. Cela engendre une certaine décontraction et permet de conserver un excellent état d'esprit. C'est une bonne chose car c'est ce qui fait la force d'Oyonnax. Nous ne vivons pas dans une grande ville, il n'y a pas un gros budget mais cette bonne ambiance crée des liens entre les joueurs. Après, chacun d'entre nous veut donner le maximum pour Oyonnax. C'est un club professionnel mais qui garde un vrai côté familial et j'adore cela. J'y suis très sensible. Tous les joueurs se sentent bien ici. Les dirigeants font le maximum pour que chacun soit dans les meilleures conditions. Le club a des valeurs et fait en sorte de les conserver.

On vous avait senti très frustré après la défaite en finale contre Albi. Avez-vous évacué cette déception ?

S. T. : Elle est passée depuis longtemps. C'est vrai que j'étais très déçu après la finale mais j'ai voulu immédiatement rebondir. Je ne me suis pas attardé sur cet échec. Dès le lendemain, je me suis concentré sur la saison à venir et sur la reprise avec Oyonnax.

Le club a désormais changé de statut. La montée sera-t-elle l'objectif de la saison à venir ?

S. T. : Il faudra bien entamer le championnat car il est toujours plus dur de confirmer. Faire une bonne saison, c'est bien. Mais être capable de rééditer cette bonne saison, c'est encore plus difficile. Nous nous préparons pour cela. De toute façon, nous ne pouvons pas nous permettre de faire moins bien que l'an passé. Disons qu'atteindre les demi-finales est un minimum.

Quand on est passé si près du Top 14, on doit quand même avoir une forte envie d'évoluer dans l'élite…

S. T. : Oui évidemment, mais j'y ai réfléchi durant l'intersaison et finalement, je me suis dit que ce n'était pas plus mal que nous fassions une autre saison en Pro D2. En effet, nous ne savions pas si le budget allait suivre et même avec le maximum d'investissement des joueurs, je crois que nous n'aurions pas pu tenir. Nous avons l'exemple de Mont-de-Marsan qui est monté sans trop de moyens et qui a galéré toute la saison. Je pense que c'est une bonne chose d'évoluer progressivement. Nous avons franchi un cap l'an passé avec une demi-finale et une finale, et nous allons encore emmagasiner de l'expérience cette année. Nous pouvons encore faire quelque chose de bien, voire même de mieux, si nous restons sur la même dynamique.

A titre individuel, vous avez été la grande révélation du Pro D2 l'an passé. Vous êtes-vous fixé un objectif ?

S. T. : Il faut que je confirme. J'ai envie de laisser une trace dans l'histoire de chaque club dans lequel j'évolue et au-delà, de marquer le rugby français. Je me suis préparé pour être au top, en pleine forme et faire au moins aussi bien que l'an passé.

Dans quel secteur avez-vous le plus progressé ?

S. T. : Quand j'évoluais encore en Fédérale, je pensais surtout à marquer des essais. Aujourd&lsquohui, j'essaye plutôt de travailler pour le collectif. Tout en ayant l'ambition d'être un des meilleurs joueurs de Pro D2, je veux me mettre au service de l'équipe.

Vous évoluiez encore en Fédérale 1 il y a un an et demi. Votre ascension a été rapide...

S. T. : C'est vrai que cela a bien marché de suite pour moi. C'était surtout un défi à mes yeux car je savais que si je voulais me faciliter les choses, il fallait que je sois compétitif d'entrée. Les entraîneurs m'ont beaucoup aidé. Ils m'ont considéré comme un cadre de l'équipe dès la première année et m'ont donné des responsabilités. Cela aide à avoir la tête sur les épaules et à trouver des solutions sur le terrains pour le bien de l'équipe. On m'a mis en confiance, cela m'a permis de grandir et de me lâcher.

Après votre bonne saison, avez-vous été sollicité par des clubs de Top 14 ?

S. T. : J'ai reçu des demandes qui venaient du Top 14 mais je préférais m'aguerrir encore et ne pas de suite plonger dans le grand bain. J'ai effectué une bonne première saison en Pro D2, on a toujours envie d'évoluer et de connaître les compétitions supérieures mais il me faut d'abord confirmer. Malgré tout, j'ai envie de jouer en Top 14 dans un an. C'est mon objectif personnel.

Avec Oyonnax ?

S. T. : Avec Oyonnax ou un autre club. Même si je dois partir, je veux progresser et m'imposer dans le club où je jouerai.