Algret : "Un groupe naît"

Narbonne connaît un très bon début d'année. Quel est l'état d'esprit du groupe en ce moment ?

Thibault ALGRET : Disons que 2008 est un bien meilleur cru que 2007 (rires)! Le début de 2008 est assez positif pour nous avec un bon résultat contre le Racing-Métro, un très bon match à Toulon et la victoire à Bordeaux la semaine dernière. On espère bien enchaîner contre Oyonnax à la maison. Donc les troupes sont dans un état d'esprit d'euphorie, de gaieté, d'envie de travail qu'elles n'avaient pas eu depuis longtemps avec les mauvais résultats.

Il y a eu un vrai changement alors ?

T.A. : Oui. Le groupe est en train de naître vraiment. Ou alors de renaître. C'est beaucoup plus facile maintenant. Nous avons perdu beaucoup de matchs de très peu, sur des fautes individuelles, d'imprécision et de manque de rigueur. Et il y a eu, de la part de tous les joueurs, une prise de conscience individuelle. On s'est rendu compte qu'on était capable de faire ce qu'on nous demande. En plus, nous avons eu un gros problème d'effectif avec 17 joueurs blessés pendant un mois. Ce n'est pas le même état d'esprit quand on doit batailler pour avoir sa place le week-end et quand on sait qu'on aura sa place parce qu'il n'y a personne d'autre...

La trêve vous a-t-elle fait du bien également ?

T.A. : Enormément. Elle a été synonyme de renaissance pour nous. L'année 2007 a été catastrophique avec la descente, très peu de victoires et de très mauvais matchs à la maison. Alors on s'est dit : "Bon, maintenant, on repart à zéro. On fait table rase et on essaye de mettre le maximum pour gagner un maximum." Et c'est ce qui se passe. On ne s'enflamme pas non plus mais on en profite. Nous voulons garder la sérénité que nous connaissons actuellement et continuer à faire des résultats. Cela commence par la venue d'Oyonnax samedi. Nous savons que ce sera un match difficile, nous connaissons les vertus de cette équipe, qui est une vraie équipe de Pro D2, avec de vraies valeurs.

Justement, ce match aura lieu au Parc des Sports et de l'Amitié, qui ne vous a pas trop réussi jusqu'à maintenant...

T.A. : Justement oui ! C'est pour ça que nous nous méfions beaucoup. Nous sortons d'une phase de quatre déplacements pour un match à la maison. Les déplacements nous réussissent bien parce qu'on ramène toujours la victoire ou le point de bonus défensif, mais on compte trois défaites à la maison. C'est catastrophique, surtout quand on a l'ambition de participer aux demi-finales. On doit être le club invaincu à domicile de 2008 ! C'est notre objectif.

Mais jouer à domicile ne vous rajoute-t-il pas de la pression ?

T.A. : Si. On a plus de pression parce que les supporters sont très exigeants avec nous. Nous sommes une équipe de Top 14 qui descend en Pro D2 et nous devons avoir de meilleurs résultats que ça. Nous comprenons la déception des supporters et nous avons envie de leur prouver que nous voulons faire les choses bien. Mais on n'y arrive pas et c'est peut-être en voulant trop bien faire qu'on se met la pression et qu'on ne réussit pas les gestes qu'on doit réussir.

Avez-vous le sentiment qu'il y a eu une crise à Narbonne cette année ?

T.A. : Non. Il y a eu une alerte rouge mais pas de crise. Elle a surtout eu lieu avec les supporters et les joueurs et pas avec le staff. En plus, cela a été amplifié par la presse. Ce qui nous a mis dedans, c'est l'accumulation des blessures. Je le pense sincèrement, sans vouloir tout mettre sur le compte des blessés. Ça a été une accumulation de choses. Il y a eu un amalgame qui nous a empêché de trouver notre rythme de croisière. Là, j'espère qu'on l'a trouvé et qu'on va le garder jusqu'à la fin de la saison.