Toulon invincible ?

Six matchs, quatre victoires bonifiées, un score moyen de 33-13, 198 points inscrits pour seulement 78 encaissés... N'en jetez plus ! Toulon, en véritable ovni du rugby, survole le Pro D2 depuis le début de la saison. S'il poursuivait sur le même rythme, il totaliserait 50 points d'avance sur son dauphin à la fin du championnat (il en a déjà 10 après six journées).

Si un tel scénario est exclu bien sûr, ces statistiques font tourner la tête. Elles sont à nuancer toutefois. Parce que le RCT n'a pas encore affronté de "gros" pour le moment. Certes, il avait impressionné lors de la première journée en atomisant Béziers 41-7. Mais les Biterrois étaient passés à côté de leur match et ils peinent, en ce début de saison, à trouver leur rythme (ils sont actuellement dixièmes). Il ne faut pas oublier non plus que les Varois n'avaient dû leur victoire à Blagnac qu'à la faillite du buteur local, qu'ils n'ont gagné chez la lanterne rouge tarbaise qu'en toute fin de match et qu'ils ont longtemps peiné contre Pau à Mayol samedi dernier (menant seulement 13-10 à la mi-temps).

Encore des réglages à effectuer

Le premier vrai test est peut-être pour ce week-end. Le RCT se déplace chez des Grenoblois très en place en ce début de saison, actuels (et surprenants ?) troisièmes au classement. Pour s'imposer en Isère, les Toulonnais devront faire moins de fautes. C'est leur problème depuis le début de la saison. Ils devront jouer plus collectifs aussi et moins se reposer sur leurs individualités (dont certaines, comme Mariner ou Jordaan, sont blessées pour une longue période). Car l'effectif pléthorique du groupe n'a pas que des avantages. Contre la Section paloise samedi, l'équipe "a connu des problèmes en mêlée et en touche dus au turn-over", admettait le manager, Tana Umaga. Pourtant, l'ancien capitaine des All Blacks l'assure : "Cela créé une compétition entre les joueurs et ça les rend plus forts".

Le seront-ils assez pour conserver leur invincibilité à Lesdiguières samedi ? Tout le Pro D2 attend la réponse avec impatience (et avec crainte ?). Car en cas de victoire, la bataille pour la première place (synonyme de montée directe en Top 14) serait grandement remise en cause. Mais en cas de défaite, l'ovni redescendrait sur Terre et le championnat serait relancé.