"Respecter les derbies"

Par Rugbyrama
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L'affiche fleure bon les derbies endiablés d'antan. Le Narbonne-Béziers de samedi déchaînera moins les passions qu'avant mais il reste un match important pour deux équipes en quête de certitudes. Le capitaine narbonnais Jean-Marie Bisaro et l'arrière bite

Dans quel état d'esprit êtes-vous avant ce match ?

Jean-Marie Bisaro : C'est très mitigé. A Tarbes (défaite 23-19, NDLR), on avait vraiment le sentiment qu'on pouvait gagner. Même en passant 60 minutes en infériorité numérique, nous avons créé des choses intéressantes et ça, c'est nouveau pour nous. Nous n'avons pas l'habitude du jeu de mouvement pour le moment. Il nous a amené, dans sa fragilité, à faire beaucoup de fautes qui nous ont coûté cher.

Diego Giannantonio.- Au vu de nos deux derniers matchs, nous avons fait des progrès, en conquête notamment. Alors nous abordons ce match avec un bon état esprit. Nous y allons pour gagner de toute façon. Je ne suis pas d'accord avec ceux qui disent que nous n'aurons pas de pression. Je crois que si on veut terminer dans les cinq premiers, et surtout monter, il faut se mettre la pression tous les week-ends. Il faudrait que nous gagnions deux de nos trois prochains matchs. Et deux d'entre eux sont à l'extérieur. Autant commencer ce week-end...

Qu'a-t-il manqué la semaine dernière ?

J-M.B. : De la discipline et de la maîtrise. Mais je veux retenir le positif. Depuis le début, nous n'avions pas réussi à structurer notre jeu et à Tarbes, nous avons vu qu'en nous lâchant, nous étions capable de mettre à mal notre adversaire. C'est encourageant, même si nous n'avons su le faire que ponctuellement.

D.G. : Nous aurions pu gagner de trente points contre Limoges et au final, nous gagnons de sept points seulement (17-10, NDLR)... C'est comme ça. Je crois que nous n'avons pas été assez réalistes. Nous avons trop insisté devant et il aurait fallu sortir plus de ballons pour avoir le bonus.

Comment expliquez-vous le début de saison mitigé de votre club ?

J-M.B. : Nous nous déplaçons bien mais c'est vrai que nous avons plus de mal à domicile, puisque nous avons perdu deux fois sur trois. Je ne sais pas vraiment pourquoi, c'est difficilement explicable. Mais jouer chez soi, c'est une pression supplémentaire et nous manquons de maîtrise mentale. Ça ne date pas de cette saison d'ailleurs... Ce week-end, il faudra faire abstraction de tout ça. Il faut préparer le match en s'appuyant sur des choses positives. Le salut de Narbonne passera par le jeu cette année, j'en suis persuadé. Il faut oser.

D.G. : Au début de la saison, nous avons eu beaucoup de mal à jouer ensemble, parce qu'il y a eu beaucoup de changements à l'intersaison notamment. Mais petit à petit, ça commence à venir. Ça va beaucoup mieux en touche et en mêlée par exemple. Ce qui nous manque encore, c'est de la cohésion entre avants et trois-quarts. Mais je ne m'inquiète pas. Je pense d'ailleurs que l'effectif est meilleur cette année que les saisons précédentes.

Quelle est la stratégie à adopter face à l'adversaire de ce week-end ?

J.M.B. : A l'entraînement cette semaine, nous avons essentiellement travaillé le jeu de mouvement et le replacement offensif. Béziers est très costaud devant mais Narbonne peut faire face. Nous avons un huit de devant performant, je ne me fais pas de soucis de ce côté-là. Ce qu'il faudra, c'est plus de régularité dans le jeu. Nous sommes capables de faire de belles actions, mais ponctuellement seulement, et samedi il faudra faire plus.

D.G. : J'ai vu deux matchs de Narbonne, contre Agen et Tarbes. C'est une équipe assez solide, qui envoie du jeu, qui est ambitieuse. Elle va être difficile à jouer. Mais si elle continue à faire des fautes comme elle le fait depuis le début, nous en profiterons.

Avec le professionnalisme et l'arrivée en masse des joueurs étrangers, ce Narbonne-Béziers est-il encore un derby selon vous ?

J.M.B. : C'est toujours excitant de recevoir le voisin. D'autant que Béziers compte de nombreuses individualités qui pourraient jouer dans le Top 14 et qui vont élever le niveau de jeu. Certains joueurs comprennent l'importance de ce match, de ce derby, mais ils sont de moins en moins nombreux. Ils viennent d'horizons divers maintenant et n'ont plus tellement la culture du derby. Tant mieux, d'un côté. Il ne faut pas qu'un joueur ait besoin d'un derby pour se transcender.

D.G. : Les derbies aujourd'hui, c'est plus pour les supporters et les anciens. Personnellement, ce sera plutôt un match comme les autres. Il faut toutefois respecter cette notion de derby parce qu'elle est très importante pour beaucoup de monde à Béziers. Et étant donné que Narbonne n'a pas été très performant à domicile jusque-là, on se dit que ce serait pas mal que ça continue au moins un week-end supplémentaire...

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