Lièvremont se méfie

Si Dax accède au Top 14 le 27 mai, ce succès sera pour une bonne part le sien. En deux saisons, Marc Lièvremont a su imposer sa patte dans les Landes. L'an dernier, pour ses vrais débuts dans le métier à la tête d'une équipe professionnelle (il avait coaché les espoirs du Biarritz Olympique les deux années précédentes), l'ancien flanker du XV de France avait déjà mené l'USD à la finale. Une finale perdue, face à Albi. 12 mois plus tard, les revoilà, Dax et lui, aux portes de la montée. Deux matchs pour ramener au sein de l'élite un monument du rugby hexagonal. Deux matchs, à la fois une goutte d'eau après huit mois de lutte, mais un véritable océan à traverser compet tenu des enjeux.

De son propre aveu, beaucoup de choses ont changé en l'espace d'un an. Comme il le confie dans Midi Olympique vendredi, le Dax 2007 est sans doute davantage à sa place dans la peau d'un candidat à la promotion que sa devancière. Dans cette analyse, il associe aussi bien ses joueurs que sa propre personne. "L'an dernier, nous y étions arrivés par hasard, estime-t-il. C'était ma première année en tant qu'entraineur, rien n'était programmé. Nous n'avions pas donné d'objectif aux joueurs. Cette fois, notre présence ne doit rien au hasard. Nous avons construit notre parcours pas à pas."

Maintenant ou jamais?

L'USD se sent donc autrement plus prête cette saison à franchir le pas. Chacun, y compris ses trois rivaux pour la montée, s'accordent d'ailleurs à lui accorder le statut de favori. C'est peut-être le pire service à rendre aux hommes de Marc Lièvremont. Ce dernier avoue redouter l'excès de confiance d'un groupe qui reste vient d'achever la phase de poules sur sept victoires consécutives. "Maintenant que je connais ce club, je me dis que ce n'est pas un hasard s'il a perdu cinq finales de championnat. Mes joueurs se voient déjà en Top 14 avant même d'avoir joué Béziers. C'est n'importe quoi ", peste l'entraineur dacquois.

Au fond de lui, l'ainé des Lièvremont croit pourtant au destin de son équipe. Il dispose d'un groupe sportivement bien équilibré, soudé et fort d'une dynamique positive. "Je me sens épanoui par ce que nous venons de vivre cette saison. Je me suis régalé", souffle-t-il. Reste maintenant à concrétiser, pour ne pas laisser la frustration s'installer. La chance de Dax ne repassera peut-être pas tous les ans. Un nouvel échec laisserait-il des traces? Lièvremont le redoute. "Ce club est fragile. S'il ne monte pas cette saison, ce sera encore plus dur après", prévient-il. Réaliste mais pas fataliste, confiant mais prudent, il veut que son équipe s'illumine. Mais sans flamber.

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