La chronique d'Henry Broncan

Par Rugbyrama
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Retrouvez "les pas perdus d'un coach", la chronique d'Henry Broncan, l'entraîneur du FC Auch-Gers.

Vendredi 4 mai :

Le SUALG, en auto-gestion, en terre catalane : J. M. tape le drop sur le coup d'envoi mais ce n'est que feu de paille. L'Usap prend vite la direction des opérations et, côté agenais, on bafouille : glissades, portes ouvertes en fond de touche, créneaux et merlons en défense, nerfs à vif et... cartons ! Texto d'un proche : "Je souffre..." De la rage en seconde période, de la révolte, bonne rentrée de François et deux essais de consolation, deux essais peut-être gratuits mais qui donnent l'espérance... Sur le banc de touche, Matthieu, les yeux creusés, les mêmes attitudes que Marc, ce frère dacquois qui ne connaît pas la langue de bois... avec qui je m'accroche régulièrement.

Samedi 5 mai :

13 heures, départ pour Bordeaux. 24 joueurs dans le bus. Comme prévu, j'ai laissé A. R., P. A. et E. B. à la disposition des Espoirs. Arrêt à Langon pour un entraînement léger : ambiance décontractée mais ballons tombés et... pas de colère ! Suis-je au match ? C. Ch., T. T. et N. L., mes avants de poids, sont ménagés car leurs genoux sont douloureux. Saison longue, fatigue générale. J'ai beaucoup "tiré" sur ces trois joueurs-là. Un peu de lassitude, même chez moi ! Super-hôtel, standing Top 14 ; j'ai horreur de ce style d'accueil, mes joueurs sont contents. ''C'est mieux qu'à Saint-Christophe"... Mauvaise nuit.

Dimanche 6 mai :

Du monde à Musard ; 400 grands anciens ont été invités dont J. T., cet international originaire de Condom, enfin un Gersois aux commandes de l'équipe de France. Le maire de Bègles, N. M., est là. Mais B. L., le sélectionneur national est auprès du futur président de la République ! Absence aussi de V. M. le chef des Rapetous : encore un bel article clin d'œil cette semaine sur les martyrs de Tulle ! Les Locaux ont besoin de points et les visiteurs croient pouvoir gagner sans effort : dans ces cas-là, le rugby choisit vite son camp. Très bons moments cependant. G. A. l'arrière, à la 5e, quitte le terrain pour me serrer la main ; le pilier Y. L. fait mieux, un peu plus tard : il vient carrément m'embrasser sur le banc. Pourtant, avec le premier, nous n'avons passé qu'une année ensemble, en 1999-2000 : un "syndicaliste" de premier ordre... entraînement trop court, trop long, trop dur, trop chaud, trop froid. J'aurais souvent préféré qu'il soit absent ! Mais sur les matchs, un comportement irréprochable, une envie de gagner communicative et deux belles victoires à l'extérieur, à Perpignan et à Grenoble. Pour "Yaya", c'est Lombez-Samatan qui revient avec, en particulier, le titre Balandrade obtenu en 1993, à Villefranche de Lauragais contre Argelès sur Mer : un match très difficile - avec le monde du rugby et petit - en face de nous, T. L. et M. L., les deux frères ! Je me rappelle Thomas nous portant le champagne dans les vestiaires. Quelle famille !

Retour dans le car et sur l'autoroute le verdict de 20 heures : le score est net et sans bavures : quelques joueurs et surtout les dirigeants pavoisent : deux défaites cuisantes dans la même journée ! Quelques textos tombent. Heureusement les Espoirs ont battu Bourgoin-Jallieu 45-0 !

Lundi 7 mai :

J'assiste à mon premier entraînement à Armandie. Le matin, séance vidéo sans concession : M.L. est vraiment le chef que je ressentais, devant la TV d'abord, sur le terrain ensuite : droit, sans concession, les yeux dans les yeux ; j'aurais bien aimé travailler avec lui. De son côté côté, la "vedette" a perdu sept kilos. Sur le terrain, il passe deux ou trois fois à vide, en oubliant de s'arrêter : "Bonjour monsieur" m'a-t-il lâché lors du serrement de mains. Par quel biais prendre celui qui est (était) le meilleur ailier du monde ? F.G. s'implique à fond malgré des adducteurs douloureux. N.M., le demi de mêlée, blessé, dirige la séance. Il y a beaucoup d'application : suffisant ??? Retour sur Auch : Espoirs chantant ; la Une déchante ; séances de récupération sur la piste, en piscine ; les festivités de dimanche se préparent autour du Moulias.

Il y a 53 ans aujourd'hui, Dhiên Biên Phu ; j'avais dix ans ; avec mes copains de classe, nous étions fiers de comptabiliser les colonies que notre maître nous apprenait. "Le bon temps des colonies", la France civilisatrice, pourvoyeuse d'écoles, d'hôpitaux etc. "Nos ancêtres les Gaulois, blonds, etc" pour les enfants noirs et jaunes de la planète ; les Anglais nous faisaient déjà râler car leurs taches étaient plus étendues que les nôtres - les roses - sur nos atlas. Nous suivions, à la radio, la lutte de nos soldats et l'aventure de Geneviève de Galand, cette infirmière originaire d'un village proche du mien. A l'annonce de la capitulation de De Castries, je me souviens avoir pleuré, désespéré ! A l'époque, nous étions nombreux du côté de la colonisation. Il nous a fallu du temps pour comprendre !

PS : Il est parti sur son yacht, des poubelles brûlent au capitole mais Johnny est de retour !

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