Quelqu'un a-t-il vu O'Gara ?

Par Rugbyrama
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Son plaquage dangereux sur Fourie Du Preez à la dernière seconde du dernier choc de Pretoria (28-25) a probablement coûté aux Lions la série de tests face aux Boks. Aujourd'hui terré dans son hôtel de la banlieue de Johannesbourg, l'ouvreur irlandais Ronan O'Gara broie du noir...

"Allô la terre, ici Ronan, je crois qu'on a un problème !" C'est peu ou proue ce qu'aurait pu lancer Ronan O'Gara à Ian McGeechan et Warren Gatland, samedi dernier à Pretoria. Rappel des faits. 80e minute de jeu. Au coeur d'une rencontre en tous points sublime, les Lions et les Boks sont au coude à coude, 25 à 25. Le match nul contenterait tout le monde et accorderait au dernier test de Johannesbourg, une semaine plus tard, toute la grandeur qu'il mérite. Sur un ballon haut, le demi de mêlée sud-africain Fourie Du Preez décolle pour tenter de s'emparer de l'ultime munition du match. Alors qu'il s'apprête à atterrir en douceur, le meilleur demi de mêlée de la planète est fauché, en l'air, par Ronan O'Gara. M. Berdos prend ses responsabilités. Pénalité pour les champions du monde en titre. Le remplaçant de luxe de Ruan Pienaar, Morne Steyn, s'exécute des cinquante mètres. Les Lions sont morts ce soir, la série de tests est écrasée par les Springboks (2-0) et le numéro dix irlandais est au bord du précipice...

"Je n'avais jamais vu Ronan dans un tel état d'accablement, nous confiait l'ailier des Ospreys Tommy Bowe lundi matin. Il n'a pas ouvert la bouche pendant plusieurs heures. Mais c'est un grand champion, j'espère qu'il remontera la pente rapidement." Depuis ce samedi noir, on est sans nouvelle de "ROG". Il se tient bien évidemment éloigné des journalistes et a refusé de quitter l'hôtel des Lions à Sandton - banlieue de Johannesbourg - pour suivre ses coéquipiers dans un safari de deux jours au nord du pays.

Une simple mauvaise passe ?

Sera-t-il aligné en lieu et place de Stephen Jones samedi après-midi ? On en doute, tant il semble inconcevable que le Munsterman puisse recouvrer l'intégralité de ses moyens en une si courte parenthèse. Car c'est un vrai cauchemar qu'a vécu Ronan O'Gara sur cette tournée des Lions 2009 : au-delà du match médiocre qu'il produisit à Pretoria (premier plaquage raté, coups de pied imprécis et invitant les Boks à relancer, faute balourde sur Fourie Du Preez...), le favori au poste de numéro dix avant que ne débute le voyage des hommes de McGeechan n'a jamais semblé en mesure de se hisser au niveau de l'événement.

Traînera-t-il ce voyage au bout du monde comme un boulet le restant de sa carrière ? Paul O'Connell, son coéquipier du Munster, n'en est pas persuadé : "Ronan nous a fait gagner le Grand Chelem sur un drop génial à la dernière seconde face aux Gallois. C'est un vainqueur, un guerrier et le plus grand demi d'ouverture de l'histoire du rugby irlandais. Il y a des hauts et des bas dans une carrière. Pour lui, ce n'est qu'une mauvaise passe." Puisqu'il le dit...

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