A bout de souffle

Par Rugbyrama
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Le XV de France n'a jamais été en mesure de relever le défi physique imposé par l'Australie à Sydney. Visiblement émoussés en cette fin de tournée dans le Sud, les Bleus se sont logiquement inclinés devant les Wallabies (22-6). Ils rentrent avec une victoire face aux Blacks et deux défaites.

Jamais dans l'histoire, la France ne s'était imposée en Nouvelle-Zélande puis en Australie au cours d'une même tournée. Et cet adage survivra au voyage des Bleus dans l"hémisphère sud. En effet, pour leur troisième et ultime test avant les vacances, le XV de France s'est logiquement incliné (22-6) ce samedi à Sydney. L'illusion n'aura duré qu'une période avant que les Bleus ne s'écroulent et, dominés physiquement, ne cèdent à la botte d'un Matt Giteau auteur de tous les points de son équipe. Confrontée à une cascade de blessures le week-end dernier et à la fatigue accumulée d'une saison longue et éprouvante, pour l'équipe de France, ce match en Australie a ressemblé à la rencontre de trop…

Le match est pourtant parti sur les chapeaux de roue. Beaucoup d'intensité et d'initiatives et le ballon qui passait d'un camp à l'autre dans les premières minutes. Mais dès la 5e, Romain Millo-Chlusky posait un genou au sol. Cela augurait du manque de fraîcheur français. Les Australiens, qui dominaient territorialement et dans la possession de balle, prenaient l'avantage et creusaient un premier écart au score dès la 18e minute. Matt Giteau inscrivait un essai après un magnifique mouvement des arrières wallaby, qui profitaient parfaitement d'un plaquage raté de Yachvili. Un essai que l'ouvreur de la Western Force transformait (7-0). C'est encore lui qui ajoutait une pénalité à la 27e (10-3). Lui et ses partenaires auraient d'ailleurs pu mettre un coup de massue d'entrée (2e) sur les têtes françaises si Fulgence Ouedraogo n'était pas venu sauver les siens et empêcher Mitchell d'aplatir.

Les Bleus trop pénalisés

La France était pourtant loin d'être larguée au moment de rejoindre les vestiaires (10-3). Lionel Beauxis avait ouvert le compteur des Bleus à la 22e et les siens pouvaient regretter son manque de réussite. Il avait ainsi raté une pénalité (13e) et un drop (16e) qui auraient permis de recoller au score. Les hommes de Marc Lièvremont ont même eu quelques opportunités dans le jeu. Dusautoir avait par exemple contré Giteau (6e) ou le Bayonnais Puricelli avait percé le rideau défensif adverse (30e) et offert des occasions d'essai. Mais dominés dans les zones de ruck, les Bleus avaient dans l'ensemble du mal à mettre en place leurs lancements de jeu. Pour ne rien arranger, ils étaient particulièrement pénalisés en mêlées fermées. Les Français usaient alors de coups de pied et de chandelles. Seul bémol… Les Wallabies, comme à leur habitude, se montraient intraitables à la réception des ballons hauts.

Le récital de Giteau

Dès le début de la seconde période, les Australiens prenaient le large. Toujours par l'intermédiaire de l'artilleur maison Matt Giteau (44e, 46e, 52e et 57e) qui portait le score à 22-3. Et les ennuis s'accumulaient pour le XV de France. Lionel Beauxis, puis Florian Fritz, étaient obligés de céder leur place sur blessure. Du coup, la réorganisation forcée des lignes arrières était conséquente. Traille à l'ouverture, Heymans à l'arrière, Médard au centre, Arias et Clerc aux ailes. Plus entreprenants et efficaces, les joueurs de Robbie Deans prouvaient qu'ils étaient des adversaires plus solides et homogènes que les All Blacks. Et par la même occasion peut-être la nation la plus complète au monde actuellement.

Loin d'être ridicules, les Bleus n'ont finalement jamais paru être en mesure d'inquiéter leurs adversaires. Les intentions de jeu réclamées par Emile Ntamack cette semaine n'ont pas été aperçues. A bout de souffle, ses hommes se sont contentés de défendre et se sont montrés incapables de déstabiliser le rideau adverse. La fin de match était éprouvante et les ultimes assauts français ou l'anecdotique pénalité de Dimitri Yachvili (61e) n'y changeaient rien. Le rideau sur une saison de 11 mois pouvait se baisser. Enfin…

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