La victoire du courage

Il y a huit jours face à Clermont, Toulouse a perdu sur un détail. Un essai inscrit suite à la blessure de Clerc par Rougerie. A Twickenham face à des Irish qui jouaient le match de l'année, cela aussi allait se jouer à un rien. La percée d'Hewatt à la 73e minute de jeu aurait pu être ce détail, tout comme cette pénalité jouée à la main sur le gong. Mais Heymans n'a pas failli sur cette action, ni la défense toulousaine qui a obtenu une faute ! Avec un combat d'une grande intensité et disputé dans des conditions idéales, cette demie tenait ses promesses de suspense. Mais en s'appuyant sur une bonne conquête et une grosse défense (sauf sur deux actions), Toulouse a construit sa victoire pour disputer sa cinquième finale.

Bien que diminué (un seul remplaçant trois-quarts sur la feuille de match), Toulouse avait les cartes en main pour gagner ce match en commençant par son expérience. Même avec un Nyanga entré à l'aile et un Maka au centre pour finir un match héroïque. Seulement, les London Irish pour leur première participation à une demie européenne jouaient crânement leur chance. Avec un Hewatt des grands jours et une bonne conquête, les Irish imposaient progressivement leur rythme à des Toulousains qui avaient pourtant bien résisté au premier assaut dès l'entame de la rencontre.

Grosse défense toulousaine

Toulouse devait beaucoup s'employer pour regagner le terrain perdu et le jeu au pied n'était pas suffisant. Surtout que l'envie était clairement pour les Irish à l'image de ce renversement d'attaque impulsé par Hewatt et confirmé par Casey à la 20e minute du jeu. Débordés, les Toulousains voyaient Ojo se jouer de Elissalde et Heymans dernier défenseur impuissant. Toulouse tentait bien de répondre avec Donguy et Médard.

A la demi-heure de jeu, les joueurs du Stade faisaient enfin le break dans la ligne par Jauzion, Pelous tel un trois-quarts accélérait et cherchait sur sa gauche Donguy, mais la passe était en-avant. Nouvelle occasion manquée de revenir à hauteur. Quatre minutes plus tard, Médard fixait bien pour envoyer enfin Ahotaeiloa à dame. La transformation en coin était manquée par Elissalde, 10-8. C'était pourtant le bon quart d'heure des Haut-Garonnais. Toulouse maintenait la pression et reprenait à son compte le rythme du match et passait la ligne en force par Servat ce coup-ci. Elissalde assurait la transformation et Toulouse reprenait l'avantage au tableau d'affichage15-10 juste avant la pause.

Un nouveau mauvais plaquage d'Heymans à hauteur de la ligne médiane et Tagicakibau pouvait raffûter Médard pour aller inscrire le deuxième essai des London Irish (44e). Revenue à hauteur (15-15, 44e), l'équipe de Casey retrouvait un espoir de courte durée et encaissait deux pénalités par Elissalde (strappé au genou droit (49e,50e). A 21-15, Toulouse maintenait la pression pour continuer à occuper le camp des Irish. Mais il restait du temps et à l'heure de jeu, Ojo et Tagicakibau donnaient encore des sueurs froides à Heymans et c'est Kelleher qui plaquait in extremis Ojo. C'est Dusautoir, inscrit une heure avant le coup d'envoi sur la feuille de match, qui s'emparait du ballon derrière une mêlée très importante jouée par Hodgson à cinq mètres de la ligne des Toulousains (63e). Et que dire de cette percée de Geraghty à la 73e, ou de cette pénalité jouée à la main sur la sirène ?

Pour finir cette rencontre, les 1000 Toulousains qui avaient fait le déplacement prenaient le dessus sur les 29 000 Anglais présents à Twickenham et voyaient leur centenaire Fabien Pelous multiplier les charges offensives. Rendez-vous est pris à Cardiff. Les clubs du Top 14 savent qu'il y aura peut-être une septième place pour eux.